Lorsqu’ils s’installèrent en Nouvelle-Zélande, les Māori apportèrent des différentes îles dont ils étaient originaires, un certain nombre de récits qu’ils adaptèrent à leur nouvel environnement et développèrent. Voici une partie de leur culture : le sacrifice humain pour un nouveau canoë.
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ToggleLe sacrifice humain pour un nouveau canoë
La coutume de sacrifier un être humain à l’achèvement d’une nouvelle pirogue supérieure semble avoir son origine dans la même croyance que dans le cas d’une maison neuve, c’est-à-dire qu’elle assurait la protection des dieux. Nul doute que le fait que l’acte rehaussait le mana ou le prestige de l’individu ou du clan ne serait pas non plus négligeable.
En vol. 8 du Journal de la Société polynésienne, p. 208, on trouve la remarque suivante : « Autrefois, au premier lancement d’un canot, les patins étaient les corps vivants des esclaves. Je dois m’opposer à cette affirmation, car il n’y a aucune preuve qu’une telle coutume ait existé ici, bien que courante à Fidji. Le meurtre d’une seule personne à une telle occasion est une tout autre affaire.
En vol. 13 du Journal mentionné ci-dessus, le colonel Gudgeon parle d’une petite tribu vassale devant fournir des sacrifices humains à la tribu Arawa en cas de besoin. L’une de ces occasions était le lancement d’un canoë de guerre, lorsque l’un des malheureux vassaux était lié et ainsi utilisé comme patin pour le navire, qui a été halé sur son corps en cours de lancement. C’est le seul cas mentionné dans la tradition, à notre connaissance.
Le meurtre d’une personne pour marquer l’achèvement d’un nouveau canot n’était apparemment pratiqué qu’en rapport avec le type supérieur de navire, le waka taua, ou canoë de guerre, et n’était pas une coutume courante ; elle n’était pratiquée qu’occasionnellement.
Ellis nous dit qu’à Tahiti, des pirogues ont été tirées sur les corps des captifs capturés à la guerre, mais il ne précise pas si les corps étaient vivants ou morts.
Aux Fidji, les sacrifices humains dépassaient de loin ceux de n’importe quelle communauté polynésienne. Williams, dans son Fiji and Fijians, écrit : « On sait qu’un chef a tué plusieurs hommes pour les rouleaux, afin de faciliter la mise à l’eau de ses canoës, les ‘rouleaux’ étant ensuite cuits et mangés. » (Pour « rouleaux », lire « dérapages ».) Il déclare également qu’un chef fidjien tuerait un homme, ou des hommes, en déposant une quille d’un nouveau canoë, et essaierait d’en ajouter un pour chaque planche fraîche.
D’autres auteurs affirment que les Fidjiens utilisaient les corps vivants des hommes comme patins de mise à l’eau des canoës. Dans At Home in Fiji de Gordon Cumming, nous lisons, après un récit de sacrifices humains pour une nouvelle maison, la déclaration suivante : « La même idée a prévalu en ce qui concerne le lancement du canoë d’un chef, lorsque les corps d’hommes vivants ont été remplacés par des rouleaux ordinaires. » Vient ensuite la description d’une scène dont a été témoin un Européen.
« Ces gens laissèrent surprendre leurs invités dans la nuit, quand quarante furent capturés, et chacun étant pieds et poings liés aux tiges des bananiers, furent ensuite étendus en rouleaux, face vers le haut, le long du chemin par lequel les canots étaient pour être traînés à travers l’isthme. Les cris des victimes ont été noyés par les chants de halage de leurs ravisseurs, et, à l’exception d’un, tous ont été écrasés à mort. Un pauvre malheureux s’attarda un moment dans la torture jusqu’à ce que les fours soient prêts, dans lequel tout était cuit. »
Nous avons lu que les anciens vikings scandinaves fouettaient les victimes humaines aux rouleaux sur lesquels un navire était lancé, et ce baptême de sang sauvage a maintenant dégénéré en baignant la proue d’un nouveau navire avec du vin rouge à la place du sang rouge.