Contes basques 8

Contes basques

Voici divers contes basques : Basa Jaun et le blé, Les fileuses de Lauzpelz, Basa Jaun et les fileuses

Basa Jaun et le blé

Un jour, à Ataun, San Martinico rendit visite au Basa Jaun dans sa caverne. Il était volontairement chaussé très grand pour la circonstance. Quand il vit là, tous ces gros tas de blé, il fit un pari avec le Basa-Jaun: à voir qui, d’un bond, traverserait tous ces tas sans toucher un seul de leur grain.

Le Basa-Jaun passa facilement par dessus; mais San Martinico tomba en plein au milieu de l’un d’eux, ce qui remplit de blé ses abarkak (chaussure traditionnelles de berger). Puis il prit congé du « Seigneur sauvage » et se dirigea vers la vallée.

Mais très vite le Basa-Jaun se rendit compte que San Martinico emportait des grains de blé dans ses chaussures. Il lança dans sa direction son arme de jet, une hache. Celle-ci se planta dans le tronc d’un châtaignier, au lieu-dit Mekolalde à San Gregorio d’Ataun, à plus d’un kilomètre de la grotte de Muskia. Elle ne put atteindre San Martinico qui, pour lors, s’était encore plus éloigné, mais il ne savait pas comment l’utiliser.

Du fond de sa grotte le Basa-Jaun se mit à chanter:
« si les hommes avait su cette chanson ils en auraient tiré profit;
quand bourgeonne la feuille on sème le maïs,
quand elle tombe on sème le blé.
Pour la Saint Laurent, on sème le navet ».

Un homme qui passait par là entendit la chanson. Alors San Martinico sema les grains de blé en automne et récolta ainsi la première fois cette céréale dont la culture se répandit ensuite à travers le monde entier.


Les fileuses de Lauzpelz

Un groupe important de fileuses se réunissaient toutes les nuits dans la maison Lauzpelz à Ataun.
Une fois, la fille de la maison fit le pari avec ses compagnes qu’elle irait chercher de l’eau à la fontaine de Joxintxiota située dans la montagne où se trouve la maison Iturrioz.

Prenant un récipient, elle se dirigea vers la fontaine alors que les autres fileuses observaient depuis le porche de Lauzpelz à la lueur de la lune. De temps en temps ses compagnes lui criaient:
« Où vas-tu ? ».
« A tel endroit » répondit-elle en signalant ainsi l’endroit vers lequel elle se dirigeait.

Mais à l’un de ces appels elle ne répondit pas. Ses camarades renouvelèrent leur appel, mais en vain. Sous le porche, les fileuses s’effrayèrent à l’idée de quelque malheur qui avait pu arriver à leur amie.

Sur ce, une rafale de vent souffla au porche de Lauzpelz et laissa entendre ces paroles:
« Gaua Gauekontzat eta eune eunezkontzat ».
« La nuit pour Gaueko et le jour pour le jour ».

Depuis on ne sut plus rien de la fille de Lauzpelz.


Le Basa Jaun et les fileuses

Des femmes s’en retournaient chez elles de nuit, après avoir filé dans la maison Batix, à Larrazabal.
Elles entendirent un irrintzi (hennissement du Basa Jaun) et elle y répondirent.

Elles en entendirent un autre, un peu plus près, à Larretagan, elles y répondirent de la même façon.
Mais quand elles entendirent un autre bien plus proche, elles eurent peur et s’échappèrent en courant vers une maison.
Au moment de fermer la porte, ce qui arrivait en lançant du feu frappa celle-ci et laissa la marque de dix doigts.

Cette maison s’appelle Urkiza-aurrekua.