Mythologie Arménienne

La mythologie arménienne puise ses sources dans celle du royaume d’Urtatu qui s’étendait largement autour du lac de Van (Turquie actuelle), du lac Sevan (Arménie actuelle) et du lac d’Ourmia (Iran actuel).

Peu de mythographes se sont intéressés à la mythologie du peuple arménien. Toutefois le professeur Minas TCHERAZ, (1852 – 1929) reprenant quelques études de Jean-Baptiste FIMIN (Recherche sur le paganisme arménien) a entrepris de reconstituer les croyances de ce peuple en interrogeant des arméniens de Turquie et de Russie. En 1892, il a publié « Notes sur la mythologie arménienne« 

Ainsi on trouve à la tête de ce panthéon Haldi ou Khaldi qui est l’époux d’Urabani, la déesse de la fertilité. Il forme une triade avec ses fils :
Ardinis ou Shivini le dieu du soleil dont l’épouse ou la fille est Selardi, la déesse de la lune; et Teisheba ou Teispas le dieu des tempêtes.

Cette mythologie a été influencée par le zoroastrisme venu de Perse lors de l’empire achéménide. Ainsi à la tête du panthéon on trouve Aramazd père des toutes les divinités et assimilé à Ahura Mazda

Puis après la conquête de l’empire perse par Alexandre le Grand l’Arménie subit l’influence grecque.

L’Arménie fut le premier royaume à devenir officiellement chrétien en 301 sous le règne de Tiridate IV qui fut converti par Saint Grégoire l’Illuminateur. Les anciens mythes et légendes furent transformés et les personnages bibliques héritèrent des fonctions des anciennes divinités. Par exemple, saint Jean-Baptiste prit certaines caractéristiques de Vahagn et de Tyr et l’archange Gabriel celles de Vahagn.

Mythologie arménienne (textes)

ԱՌԱՋԻՆ ՄԱՍ. ԲՆՈՒԹՅՈՒՆ

ԵՐԿՐՈՐԴ ՄԱՍ. ԱՍՏՎԱԾՆԵՐ ԵՎ ՀԵՐՈՍՆԵՐ

Աստվածներ

Հերոսներ

ԵՐՐՈՐԴ ՄԱՍ. ՀԱՅՈՑ ՀԻՆ ՎԵՊԵՐԸ

«ՊԱՐՍԻՑ ՊԱՏԵՐԱԶՄ» ՎԵՊԸ

ԶՐՈԻՅՑՆԵՐ «ՊԱՐՍԻՑ ՊԱՏԵՐԱԶՄ» ՎԻՊԱՇԱՐԻՑ

«ՏԱՐՈՆԻ ՊԱՏԵՐԱԶՄ» ՎԵՊԸ

Inscrit en 2012 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

L’épopée arménienne « Les enragés de Sassoun » raconte l’histoire de David de Sassoun, un jeune homme téméraire et indépendant qui, par la grâce de Dieu, défend son pays contre le mal dans un duel inégal. L’épopée s’inscrit dans la tradition des récits populaires héroïques qui relatent l’histoire d’une nation et dépeignent ses aspirations et ses sentiments les plus profonds. L’épopée est déclamée sur un ton lyrique, avec une articulation rythmée, avec un corpus de chants séparé dans un style poétique rimé.

Elle est racontée tous les ans le premier samedi d’octobre (Journée du poème épique dans certains villages), lors des mariages, des anniversaires, des baptêmes et des grandes manifestations culturelles nationales. Le conteur d’épopée, vêtu du costume national, se tient généralement assis et est accompagné au duduk, instrument à vent en bois. L’art de raconter l’épopée ne connaît aucune restriction liée au genre, à l’âge ou à la profession. Sa transmission au sein de la famille est considérée comme une vocation, surtout dans les communautés rurales qui entretiennent des liens étroits avec la culture populaire. Il en existe 160 variantes. Les séances de narration peuvent durer aujourd’hui jusqu’à deux heures où l’épopée est racontée en plusieurs épisodes.

Elle est communément citée comme l’une des œuvres les plus importantes du folklore arménien, encyclopédie et dépositaire de l’ensemble des connaissances relatives au patrimoine du peuple arménien, sa religion, sa mythologie, sa philosophie, sa cosmologie, ses coutumes et son éthique.

Enfance de David

Fils du roi de Sassoun Mehèr le Grand et d’Armaghan, il est orphelin à la naissance. Il est alors élevé par Ismil Khatoun, veuve du Mélik (roi) du Missir (nom arménien de l’Égypte et par extension de tous les pays arabes) puis par ses oncles Jean-la-Grosse-Voix et Thoros. David est doté dès la naissance d’une force surhumaine qu’il hérite de son père. Son enfance est marquée déjà par le conflit qui l’oppose avec son frère adoptif, le Mélik du Missir.

À cause des incessantes tentatives du Mélik de se débarrasser de lui et malgré la bienveillance de sa mère, il est obligé de quitter le Missir et retourne dans sa terre natale, le Sassoun. Là, il rencontre sa famille et son peuple. Il devient berger puis chasseur mais multiplie les gaffes du fait de sa force qu’il ne contrôle pas.

David contre le Mélik du Missir

Il reconstruit le couvent de son père dans un endroit appelé Dzovassar, à mains nues et en une seule journée. Par cet épisode, David acquiert la foi, en ayant une apparition de la Vierge Haute de Marouthas. C’est aussi par ce haut fait que David attise la colère du Mélik du Missir et pousse celui-ci à intervenir au Sassoun. Le Mélik envoie donc ses hommes à plusieurs reprises pour reprendre le contrôle de la situation et exiger le tribut que David refuse de lui verser.

David parvient sans difficulté à se débarrasser des soldats du Missir. Alors fou de rage le Mélik convoque toute son armée et tous ses vassaux et entre en guerre contre le Sassoun. À ce moment, prêt à combattre seul une armée gigantesque, David obtient de son oncle l’équipement légendaire de son père qui comprend une armure complète et l’épée Fulgurante ainsi que le fidèle et puissant poulain Djalali. David commence à exterminer toute cette armée quand un homme parvient à lui faire comprendre que les soldats n’y sont pour rien dans cette guerre et que le seul responsable est le Mélik du Missir.

David va donc combattre en duel le Mélik. Les deux hommes se livrent à un combat au tour à tour. Le Mélik donne trois coups à David qui ne ressent rien, puis c’est au tour de David de frapper le Mélik. La mère et la sœur du Mélik parviennent à lui épargner les deux premiers coups par diverses ruses mais le troisième lui est fatal.

Mariage et mort de David

David gagne donc l’indépendance de son pays, le Sassoun et une grande renommée à travers le monde. Il est donc courtisé par toutes les femmes. Par commodité, il promet à la sultane Tchemechkik de se marier avec elle. Mais il rencontre Khandouth, une femme très belle et valeureuse comme lui. David se marie donc avec Khandouth, avec qui il a un fils, Mehèr le Petit.

Mais David avait eu une aventure d’un soir avec la sultane Tchemechkik, qui a une fille de lui ; celle-ci, en colère et jalouse, le somme de se battre avec elle pour laver l’affront qu’il lui a fait. Bien des années après, David se souvient de cette promesse et décide de l’honorer. Il va donc au pays de la sultane Tchemechkik. C’est là qu’il est tué d’une flèche tirée par sa propre fille dont il ignorait l’existence.

Ils furent recueillis au début du 20ème siècle par Sahag MOVSISSIAN, dit ” Pensé ” dans la région de Mouch en Turquie, où demeurait une importante communauté arménienne.

Pensé (1867-1939), philologue, pédagogue, était intéressé surtout par le dialecte de cette région, qu’il a retranscrit fidèlement, allant de village en village. Chaque village avait son conteur, autour duquel les paysans se réunissaient les soirs d’hiver, et à l’occasion de toutes les fêtes et mariages.

Une centaine de ces contes ont été perdus lors du génocide de 1915.

Livres sur la mythologie Perse-Caucase