Selon la tradition, il y a longtemps, un des esprits du monde céleste est descendu et a observé la terre ; il l’a trouvée belle et a décidé de créer des gens pour y vivre. Avant de revenir, il les rassembla, leur donna des noms et dit : « Pour les Mohawks, je leur donne du maïs ; pour les Oneidas, je leur donne des noix et les fruits de nombreux arbres ; pour les laborieux Senecas, des haricots ; pour les Cayugas, les racines des plantes qu’ils mangent ; pour les Onondagas sages et éloquents, je donne des raisins et des citrouilles à manger et du tabac à fumer dans les feux des camps. Puis enveloppé dans un nuage de lumière, il se dirigea comme une flèche rapide vers le Soleil, à la rencontre des esprits fraternels du Ciel.
Ils correspondaient au même groupe culturel qui se divisait lorsqu’ils migraient de la vallée de la rivière San Lorenzo à New York pour échapper au siège algonquin. La date de la migration est incertaine ; lorsque le Français Jacques Cartier (1491-1557) explore le fleuve Saint-Laurent en 1534, il y a au moins onze villages iroquois entre Stadacona (Québec) et Hochelaga (Montréal), lorsque les Français reviennent en 1603, les Iroquois ont disparu et à leur place se trouvent les Montagnais et les Algonquins.
La date de fondation de la Confédération iroquoise est tout aussi déroutante, certaines estimations l’indiquent vers 900 après J.-C., mais le consensus général est qu’elle est survenue quelques décennies avant le contact avec les Européens. Les Cinq Nations sont restées en belligérance constante, et alors qu’elles étaient en danger d’autodestruction apparut Deganawida, « Le Grand Artisan de Paix », qui avec l’aide de Hiawatha convainquit les tribus iroquoises d’arrêter leur lutte et de former une Ligue.
Lors du Concile convoqué, Deganawida a dit : « Vous devez agir pour servir les autres et être en harmonie les uns avec les autres. Enterrez vos différences sous les grands sapins, et dans leur ombre vous ne marcherez plus jamais dans la peur, mais vous vivrez ensemble dans la paix et la tranquillité. Il y eut le silence, puis les représentants des Mohawks et des Sénécas, assis à l’est du feu, et les Oneidas et les Cayugas, assis à l’ouest, hochèrent la tête, et finalement les Onondagas, dont Tadodaho, le firent. Puis le prophète reprit : « Moi, Deganawida et les seigneurs confédérés, nous arracherons le plus grand arbre, et dans les profondeurs de la terre, dans les courants du monde souterrain qui coulent vers des régions inconnues, nous jetterons toutes les armes de guerre, puis nous le replanterons. »
Ils envisageaient la Confédération comme une grande maison communale à cinq compartiments où chaque nation aurait son propre feu, une souveraineté partagée dans la Confédération Haudenosaunee et la responsabilité de protéger la paix, la nature et les générations futures. Au centre – Onondaga – le Grand Arbre de la Paix était planté, ses branches représentaient les maisons des nations confédérées et ses racines s’étendaient jusqu’aux quatre points cardinaux, invitant d’autres peuples à s’y réfugier, comme ce fut le cas pour les Tuscarora en 1722.
La formation de la Ligue a mis fin aux conflits entre ses membres, la période de paix, l’unité politique et militaire, elle a été une période de grande prospérité bien qu’elle ne soit pas exempte de conflits avec d’autres tribus. La Confédération iroquoise est peut-être le plus ancien exemple d’unification de nations sous une seule forme de gouvernement et de spiritualité (les Iroquois ne font aucune distinction entre politique et spiritualité).
« L’arbre iroquois de la paix ». Oren Lyons1, 1970
La Grande Loi de la Paix proclamée par Deganawida établit la Confédération iroquoise et les principes de la coopération entre les cinq nations.
La loi et l’autorité religieuse sont unies, et ceci est symbolisé par le sapin qui pousse sur l’épée de la Grand-mère Tortue (Terre). Les animaux regroupés autour de l’arbre représentent les principaux clans maternels : héron, aigle, castor, loup, ours, tortue, cerf, bécassine et faucon.
Ses quatre racines s’étendent vers les quatre points cardinaux, l’arbre attire les gens à sa base.