L’espadon Auroa

Le héros légendaire Honoura combattu l’espadon Auroa. Honoura est un géant doté d’une grande force qui pouvait s’allonger et se rétrécir à volonté. Avant de se rendre au Tuamotu pour venger la mort du roi de Tautira, il voulu tester sa force en combattant avec l’espadon géant dans la baie de Popoti à Papara.

Honoura contre l'espadon géant Auroa

Un jour Honoura partit avec ses guerriers. Sa troupe partit en premier sur leur pirogue et Honoura les rejoignit avec la sienne qui se nommait Aratai Havini. Mais le vent mollit et la pirogue des guerriers dériva tandis que celle de Honoura resta seule en pleine mer pour aller à la rencontre de l’espadon géant.

Pour distinguer l’approche de l’espadon Auroa, il fallait bien repérer les trois sortes de vagues qui se succédaient et qui l’annonçaient : les vagues furieuses, les vagues qui courent et les vagues lentes créées par le sillage de son nez.

Celui-ci ne tarda pas à se montrer et les deux adversaires commencèrent par se défier comme il a toujours été d’usage de le faire avant d’en venir aux coups. Auroa adressa le premier la parole à Honoura et lui dit : » Je te piquerai avec mon rostre »

Honoura lui répondit: « Faahipahipa io Toa. Je te crèverai le ventre avec ma lance ! »

Sur ces mots le poisson furieux, d’un coup sec de sa queue sortit de l’eau et fonça sur Honoura qui para le coup avec sa lance. Deux fois Auroa essaya de transpercer Honoura, mais celui-ci bien calme, para le coup.

Auroa eut une telle frayeur de la maîtrise et de l’adresse de Hono’ura que, sortant de l’eau pour la troisième fois, il partit dans la direction de Mou’a Tamaiti (Montagne de Papara) pour chercher secours chez les deux sorcières, les ruahine Tauauri et Tauatea, qui habitaient au fond de la vallée de Taharu’u.

Auroa vola si vite qu’arrivé au fond de la vallée, emporté par son élan, il ne pût s’arrêter et enfonça son rostre dans la montagne. Malgré ses efforts désespérés pour se dégager il n’y parvint pas et y mourut.

Après le départ de Auroa, Honoura chercha d’abord ses guerriers. Il les retrouva sur une terre inconnue à laquelle il donna son nom « Hono » et celui du vent qui mollit « Ruru » (lulu): Honolulu.

Ensuite, il partit à la recherche de Auroa. Arrivé au pied de la montagne Moua Tamaiti, devant le cadavre de Auroa il s’écria d’un air de mépris :

« Te pohe a te maa e . Voilà un tas de nourriture perdue »