Wigalois le chevalier à la roue

Le roman de Wirnt de Grafenberg, écrit vers 1210, raconte l’histoire du fils de Gauvain et de la fée Florie. Le roman de Wigalois conte l’histoire du fils de Gauvain de sa naissance à son couronnement, après maintes aventures initiatiques bien ancrées dans le merveilleux de la Matière de Bretagne et où le héros affronte géant, nain, dragon et revenants…

Wigalois le chevalier à la roue de wirnt von grafenberg

Devant la cité de Carduel, Gauvain, le neveu du roi Arthur, est fait prisonnier par le roi Floreis, qui parvient à le vaincre au combat grâce à une pierre magique qu’il porte sur lui et lui confère des pouvoirs. Floreis emmène alors Gauvain avec lui dans son pays, le traitant avec beaucoup d’honneurs. Et lorsqu’il lui présente sa sœur, la fée Florie, Gauvain croit voir un ange et en tombe aussitôt amoureux. Floreis propose alors à Gauvain d’épouser Florie.

Gauvain accepte aussitôt, et Floreis est ravi de voir sa sœur mariée avec un chevalier d’un si grand renom et d’un si haut lignage. Quelques temps plus tard naîtra de cette nouvelle union un fils nommé Wigalois. Plus tard, un jour où Wigalois séjourne à Carduel, une demoiselle accompagnée d’un nain vient à la cour d’Arthur et réclame qu’un chevalier tente de venir au secours de sa dame en tentant l’aventure de Corotin, c’est-à-dire de délivrer cet endroit du cruel Roas de Glois.

En effet ce dernier a autrefois trahi et assassiné l’ancien roi de Corotin. Wigalois, s’il réussit, obtiendra l’amour de la belle Larie, la fille de ce roi défunt, et les territoires de Corotin. Wigalois part alors à l’aventure, accompagné de la demoiselle et de son nain. Dans un premier temps il prouve sa valeur en triomphant du Chevalier Rouge, restituant de ce fait à Marene, la fille du roi de Perse, l’oiseau et le palefroi qui lui avaient été offerts par le roi d’Irlande en récompense de sa beauté.

Après quelques aventures et après avoir fait connaissance de Larie dont il tombe amoureux au château de Roymund, Wigalois suit un dragon couronné (un cervidé dans la version originale du Wigalois) qui se change en humain: il s’agit en fait du fantôme de l’ancien roi de Corotin, qui lui donne une feuille de tilleul pour le protéger ainsi qu’une lance destinée à tuer l’horrible dragon Pheton. Wigalois tue alors Pheton et délivre ainsi le comte Moral.

Plus tard Wigalois est attaqué par Ruel la femme sauvage, puis tue le nain Karios et Marin, une sorte de centaure à tête de chien, tous deux serviteurs de Roas et gardiens du royaume de Corotin. Après avoir combattu le comte Adam qui devient ensuite son ami fidèle, il parvient à tuer Roas, puis épouse Larie.

Et alors que ses noces sont à peine terminées, il part à Namur, aidé entre autres de Gauvain, Yvain, Erec et Lancelot, ainsi que de Marene et de son bien-aimé le comte Adam, pour venger le roi Amire de Libia de son assassin Lyon. Au cours de la bataille, Marene et Adam trouvent tous deux la mort. Le roman se termine sur la naissance de Benehamis, le petit-fils de Gauvain.

Ce récit ressemble étrangement, surtout au début, à Le Bel Inconnu de Renaud de Beaujeu. On pense d’ailleurs que ces deux textes proviennent d’un récit plus ancien aujourd’hui perdu.