Le nom de Rodrigo Diaz de Vivar ne vous dit peut-être rien. Cet Espagnol est en effet mieux connu sous son surnom : le Cid Campeador !
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ToggleLe Cid Campeador
Rendu célèbre en France en 1637 par Pierre Corneille, en Espagne il est depuis longtemps un héros national en dépit d’une moralité contestable. Suivons ses aventures et nous verrons comment il est devenu une des figures les plus populaires de ce pays…
Le héros est né dans le village de Vivar, à côté de Burgos, vers 1043, dans une famille de petite noblesse castillane. À la suite de son père, Rodrigo (Rodrigue en français) s’engage sur les champs de bataille, tant contre les rivaux chrétiens de son roi que ses ennemis musulmans, les « reyes de taifa ».
Devenu roi de Castille, Sanche II offre le poste de chef des armées à son ami, dont les faits d’armes sont déjà légendaires. Un combat singulier contre Martin Garcés, champion du roi de Navarre Sanche IV, lui vaut son premier surnom : Campeador (du latin campi doctor : maître d’armes ou maître du champ de bataille). Mais notre guerrier a d’autres talents : il sait lire et écrire mais aussi s’exprime en arabe, la langue des envahisseurs.
Le vent tourne avec la mort de Sanche, assassiné devant Zamora (Castille-et-León) en 1072, certainement sur ordre de son frère, Alphonse.
Devenu à son tour roi de Castille sous le nom d’Alphonse VI, celui-ci ne se montre pas ingrat envers Rodrigo et lui donne la main d’une de ses parentes, Jimena (Chimène en français). Mais il ne tarde pas à prendre ombrage de son ambition, de sa brutalité et de son absence de scrupules.
Contraint à l’exil en 1081, Rodrigo propose ses services aux roitelets tant chrétiens que musulmans qui se disputent la péninsule en cette période troublée.
Il entre d’abord au service du roi musulman de Saragosse, qui lui permet de conserver tous les territoires qu’il pourra conquérir. Il manie alors l’épée dans tout l’est de la péninsule, donnant naissance à cette réputation d’invincibilité qui le suivra jusqu’après sa mort. Il devient à jamais le Cid, « le seigneur » (de l’arabe al-sayyid ou sidi).
Les événements s’enchaînent. En 1087, il s’empare de Valence et en devient le « protecteur », faisant fi des prétentions du roi de Castille et du comte de Barcelone. Mais en 1092, la ville est conquise par les Almoravides, de redoutables guerriers venus du Maroc. Leur victoire est sans lendemain.
Rodrigo impose un nouveau siège à la ville et la reprend deux ans plus tard. Il a alors toutes les cartes en main pour se constituer un royaume puissant, mais il meurt dans la cinquantaine, le 10 janvier 1099, après avoir vu son fils unique disparaître. Le royaume de Valence devra attendre le XIIIe siècle pour voir le jour.