La Mort de Jean le Baptiste

Voici l’histoire de la Mort de Jean le Baptiste, de la légende de Mogh Ruith.

Mort de Jean le Baptiste

Il y avait un roi mauvais et impitoyable à l’Est du monde, à savoir Hérode, fils d’Antipater, et c’est par lui que Jean-Baptiste fut tué, et voici la raison pour laquelle ce merveilleux jeune croyant fut mis à mort, à savoir: (il y avait) un juge noble, qui vivait sous le règne d’Hérode, et qui, à tout le monde, rendait un jugement juste; et de ce fait, il rétablit la paix parce qu’il disait le droit et la loi. A savoir, Philippe était son nom, et grandes furent sa réputation et sa réussite. La ville où il vivait s’appelait Ardargais. Alors, il tomba malade, et, en peu de temps, il mourut. Il avait une femme belle et de gracieuse allure. Nulle part à travers le monde ne se trouvait son égale quant à sa grâce et la perfection de son corps et de son visage, sa belle éloquence et son habileté. Et Hérode éprouvait une grande affection pour elle quand son mari lui-même vivait encore, à savoir le juge Philippe. Et si l’homme qui la possédait n’avait été si puissant, il aurait souvent essayé de la lui enlever de force. Mais maintenant (les événements étaient les suivants:) comme le roi d’Askalon, à savoir Philippe, fils d’Antipater, c’est-à-dire le frère d’Hérode, avait appris que Hérodiade, autrement dit l’épouse de Philippe, vivait dans la solitude d’une veuve, il se précipita avec une suite dans la ville où résidait Hérodiade, l’emmena avec lui et ils furent longtemps dans l’état de péché.

Dans le coeur d’Hérode se glissèrent une jalousie forte et violente et une fureur insupportable parce que la seule femme qu’il aimait au monde, lui était arrachée par son propre frère, et il ne pouvait pas s’en détourner, si grand était son amour, même si son frère la possédait. Alors, le roi réunit une suite nombreuse et alla vers Askalon, tout à fait comme s’il se trouvait sur un circuit royal – jusqu’à ce qu’il arrive à la ville de son frère; Philippe se leva devant son frère, lui donna un baiser, lui souhaita la bienvenue et lui attribua une maison où s’installer. Il le fit installer dignement et donna à Hérode nourriture et boisson jusqu’à ce qu’il ait eu assez. Quand ensuite le repas fut terminé, il se leva plein d’affliction et avec lui un grand nombre de ses soldats, armés et préparés. Il leur en avait, en effet, donné l’ordre. Il fit dans cet équipage le trajet jusqu’à la maison dans laquelle Hérodiade et Philippe se trouvaient. Et Hérode tremblant (de rage) n’avait aucune autre arme qu’une grande cravache. Quand il fut à l’intérieur, il s’assit dans une haute et belle chaise imposante qui (brillait) de l’éclat de l’or et (reposait) sur ses colonnes. Philippe était là, et Hérodiade à son côté. Hérode fut secoué par la colère des pieds jusqu’à la tête, il leva la main et porta un coup impitoyable sur la tête de Philippe avec la cravache qu’il avait sur lui. Ensuite, il bondit de la chaise, s’empressa au côté d’Hérodiade, et l’embrassa. Le lit de son frère lui fut préparé et il prit la femme de son frère et passa la nuit avec elle. Le matin prochain, il l’emmena avec lui à son domicile, et alors, elle vécut avec lui et l’aima davantage. Quand Jean le Baptiste, fils de Zacharias, l’apprit, il trouva cela honteux que la femme pécheresse se trouve auprès d’Hérode. Car, entre Jean le Baptiste et Hérode il y avaient des relations étroites. A savoir Casanntra, fille de Gomer, était la mère de Hérode et de Philippe, et Élisabeth, fille de Gomer, était la mère de Jean le Baptiste. Et il lui ordonna de quitter cette femme, et il venait souvent pour lui répéter cela. Et elle la première pécheresse qui fut publiquement décriée dans le monde. Lui, Jean, cependant, fut le premier martyr et le premier pèlerins, le premier moine et premier vrai croyant de la chrétienté. Un prophète parmi les prophètes était cet homme et un pèlerin parmi les pèlerins, un pasteur parmi les pasteurs, un pur parmi les purs et un apôtre parmi les apôtres. Car le Seigneur avait donné un sublime témoignage sur lui en disant : « Il n’y a pas dans le monde un fils né d’une femme, aussi grand que l’est Jean le Baptiste. »

Hérode vint alors (à Juda), et là un grand banquet fut organisé par lui. Hérodiade avait deux filles, à savoir. Sailiusa et Neptis étaient leurs noms. L’une des deux (s’y entendait) en chant et en flute, et elle fournissait de l’excellente musique, à savoir Neptis; l’autre,par ailleurs, [s’y entendait]en tours d’adresse, sauts et danse. Hérode les fit venir à lui, afin qu’elles le servent dans l’exercice de leur art, dont se délectaient l’esprit et les sens des nobles et des princes du royaume, dans toute la maison. Les jeunes filles dirent qu’elles n’exerceraient pas leur art, s’il ne leur était accordé ce qu’elles choisiraient comme récompense. Cela le roi le leur promit, et elles engagèrent sa parole par le témoignage de la noblesse présente afin qu’il satisfasse l’obligation qu’elles lui imposaient. Et Hérode consentit à cela, comme elles l’ordonnaient elles-mêmes. Alors maintenant, elles exécutèrent des tours d’adresse merveilleux, beaux et difficiles. Et les nobles de la maison louèrent beaucoup les tours d’adresse qu’elles faisaient. Quand elles eurent enfin terminé leurs démonstrations, elles allèrent là où leur mère se trouvait, à savoir la femme d’Hérode, pour lui demander conseil au sujet des exigences qu’elles devaient présenter au roi. « Exigez la tête de Jean le Baptiste, » dit la reine, « et n’acceptez aucune autre proposition que celle-là; et qu’elle vous soit apportée ici sur un large plat! »

Les jeunes filles retournèrent auprès de Hérode et en exigèrent la tête de Jean le Baptiste. Cela sembla très mauvais à Hérode. Il dit qu’il préfèrerait leur donner la plus grande partie de son royaume et de sa terre, « plutôt que la tête que vous réclamez. » Et elles n’en voulaient rien; mais comme il avait engagé sa parole royale pour elles, il leur accorda que Jean soit décapité. Et ainsi Jean le Baptiste fut décapité. Et la tête leur fut présentée sur un large plat qu’une femme tenait sur sa tête. Et ce fut ainsi, il ne fut trouvé personne qui accepte de le décapiter, jusqu’à ce qu’enfin, Mog Ruith, l’Irlandais, le fasse contre pour une récompense. Et c’est cela qui apporta le froid, la famine et la maladie sur tous les Irlandais. Hérode cependant était inquiet, car il avait peur du peuple à cause de son crime: avoir décapité Jean. Sur cela la tête fut apportée à Hérodiade. Et les disciples de Jean demandèrent le corps afin de l’enterrer. Il leur fut remis. Il fut enterré avec tous les honneurs. Pendant ce temps, la tête fut enterrée par Hérodiade, sans que les disciples et les amis que Jean avait soient informés.

Maintenant, de l’est du monde, deux saints moines vinrent à Jérusalem. C’était à une autre époque, et un long temps s’était écoulé. Là, il voulaient jeûner en l’honneur du Seigneur. Sur le chemin, ils rencontrèrent un ange qui leur parla : « Il y a une maison à Jérusalem, et là se trouve la tête de Jean le Baptiste, et je veux vous montrer le lieu où elle est, prenez-la et emmenez-la au loin avec vous. » Les moines vinrent à Jérusalem et ils allèrent au lieu que l’ange leur indiqua. Ils déterrèrent la tête. Et quand la tête était encore liée au corps, elle n’avait pas eu meilleure couleur ou forme qu’à cet instant. Et ils la mirent dans le sac qu’ils avaient pour l’emporter dans leur pays natal. Quand les moines se trouvaient sur le chemin du pays de leurs pères, un autre homme vint à eux sur la route, à savoir un bon artiste de la forge, qui avait quitté son propre pays natal, poussé sur la route parce qu’il s’était retrouvé dans la nécessité. Les moines lui firent porter le sac dans lequel était la tête de Jean sur la tête. Les moines s’arrêtèrent dans une autre ville qui était sur le chemin et ils y restèrent la nuit. Cette nuit-là, Jean le Baptiste apparut au forgeron et il lui parla : « Je suis Jean le Baptiste », dit-il  » et ma tête est dans le sac qui est près de toi. Lève-toi « , dit-il,  » et quitte les moines et emporte la tête. Et je te donnerai de la nourriture et des vêtements. » Le forgeron se leva, quitta les moines et emporta le sac, dans lequel la tête se trouvait. Il arriva à une ville qui était appelée Insena. Et longtemps il habita en cette ville. Et dans cette ville, il fut reçu en haut honneur, et on l’aima et on eut foi en lui. Puis, le forgeron fabriqua une chasse d’or pour la tête et y mit une serrure, un verrou et une fermeture. Alors cependant, le forgeron mourut après cela et laissa sa fortune à sa soeur, une veuve croyante. Ensuite, la femme mourut à son tour et laissa la chasse, dans ses dernières volontés, à son héritier. Alors cependant, un autre homme, du nom d’Eodraissinus, reçut la chasse dans laquelle était la tête. Et il accomplit de ce fait de nombreux et magnifiques miracles par la grâce de la tête qu’il avait. Par elle, maladies et épidémies furent guéries dans le peuple. Puis les merveilles et les miracles de Jean le Baptiste devinrent notoires. Quand alors l’homme devint célèbre, il fut chassé de la région. Là, un saint arriva à sa place dans la maison dans laquelle il avait vécu. Cet homme s’appelait Marsellus. Et la tête de jean le Baptiste était cachée à l’intérieur, dans la terre. Jean apparut de nuit à Marsellus et lui révéla que la tête se trouvait dans la terre et lui indiqua l’emplacement, et lui dit qu’il devait la retirer.

Quand Marsellus eut entendu cela, il en informa Lubrabanus, à savoir l’évêque. C’était alors le dirigeant de la ville de Emisena. Il allèrent ensemble, accompagnés de la population de la ville, et retirèrent la tête de Jean de la cavité et des psaumes et des hymnes furent chantés en l’honneur de Jean. Et tous le louèrent, car ils voyaient tous les miracles que faisait chaque jour la tête du pur et du martyr, à savoir la tête de Jean le Baptiste. Une prière pour Mc. Firbisich qui écrivit lui-même ce livre, et après lui son fils. Finit.