Voici un glossaire de la mythologie celtique : Oengus, (Aengus, Mac Oc), Ogma (Ogme, Ogmios), Olwen, Ormiach, Ossian (Osin, Ossin), Partholon (Partholoniens), Pryderi, Pwyll
Contenus
ToggleGlossaire Celtique
Oengus (ou Aengus, ou Mac Oc) est le fils naturel du Dagda et de Boand (nom de la rivière La Boyne), il a été procréé et il est né le même jour. Le Dagda avait dupé l’époux de Boann pour l’enlever. Oengus signifie « choix unique » et Mac Oc « fils jeune ». Selon la coutume du forestage, il est élevé par Midir, un frère de son père. Il a une fille nommée Curcog. Dans l’organisation des Tuatha Dé Danann, c’est un dieu qui participe aux trois fonctions (sacerdotale, guerrière et artisanale – voir Fonctions tripartites indo-européennes).
On le décrit d’une grande beauté, toujours accompagné de quatre oiseaux. Dans son sommeil, il s’éprend de Caer Ibormaith, dont le père, Ethal, refuse de lui donner la main. Oengus le contraint à lui dire où elle se cache, il la découvre nageant sur un lac, sous l’aspect d’un cygne au milieu de cent cinquante volatiles. Le jour de Samain, il se transforme lui aussi et va chercher la jeune fille. Il est le père adoptif de Diarmuid Ua Duibhne. Il est comparable à Apollon de la mythologie grecque.
Il s’empare par ruse de la demeure de son père, le Brug na Boinne : il en demande la propriété symbolique pour un jour et une nuit. Mais dans le domaine celtique, un jour et une nuit représentent l’éternité, il en devient donc le propriétaire attitré. Le temps et l’éternité sont sous sa responsabilité.
Ogma est connu sous de nombreuses variantes orthographiques : Ogm, Ogme, Ogmios, Ogmius. Un h est parfois accolé au g montrant qu’il est quasiment inaudible en irlandais.
Jules César qui écrit Ogmios l’assimile à Mars et Lucien de Samosate (IIe siècle) le rapproche d’Héraclès. Il le décrit comme un vieillard à demi-chauve avec de longs cheveux blancs qui lui retombent dans le dos. Il a une peau de lion, une massue, un arc et un carquois. Enfin il retient par des chaînes d’or fixées aux oreilles, une multitude d’hommes. Selon Georges Dumézil, l’idéologie tripartite des Indo-européens le rend comparable au dieu védique Varuna.
Dans la hiérarchie du panthéon irlandais Ogma se place en troisième position derrière Lug, le dieu polytechnicien suprême, et le Dagda, le dieu-druide, dont il est le frère et le complément. Il est au même rang que Nuada et fait donc partie des Tuatha Dé Danann (les Gens de la déesse Dana) et relève de la deuxième classe guerrière dont la fonction est de diriger les héros et les guerriers. Dans ce rôle martial, il est vêtu d’une peau de lion et il est armé d’un arc et d’un carquois ainsi que d’une massue. En tant que dieu de la magie, il a le pouvoir de paralyser ses ennemis.
Inventeur mythique de l’écriture, on lui attribue la création des Ogam qui constituent l’alphabet des druides. Par conséquent, l’éloquence et la poésie entrent également dans ses attributions. On le représente alors comme un vieillard dont la bouche, d’où jaillissent l’or et l’ambre précieux, fascine la foule. On le montre aussi muni d’une langue reliée aux oreilles des hommes par une chaîne qui symbolise son rôle de rassembleur et de civilisateur.
La racine de son nom signifie « chemin, sentier », il indique la juste direction aux vivants et devient psychopompe pour les morts qu’il accompagne dans l’Autre Monde.
On peut le rencontrer sous l’un de ses trois avatars :
* Elcmar « envieux, jaloux », contraire du Dagda le dieu-bon ;
* Labraid « le parleur », symbole de l’éloquence, il est bègue ;
* Celtchar « le rusé ».
Miach, dans la mythologie celtique irlandaise est un dieu important des Tuatha Dé Danann (les gens de la tribu de Dana – c’est-à-dire les dieux de l’Irlande), son nom signifie « le boisseau ». Comme Diancecht son père, il est expert en médecine, il a une sœur Airmed (« la mesure ») et un frère-doublon Ormiach.
Il apparaît notamment dans le récit épique « Cath Maighe Tuireadh » (la bataille de Mag Tured) qui narre la guerre entre les dieux et les Fomoires et intervient après la blessure du dieu Nuada. Celui-ci, ayant eu le bras sectionné lors de la première bataille, perd la royauté au profit de Bres. Diancecht, le dieu-médecin, lui fabrique une prothèse en argent, d’où son surnom d’« Airgetlam » (c’est-à-dire « au Bras d’Argent ») ; cette opération lui permet de recouvrer la souveraineté. Miach va tenter et réussir un exploit plus remarquable : la greffe du vrai bras. Cela déchaîne la fureur du dieu-médecin qui tue son fils de trois coups d’épée. Sa sœur Airmed, spécialiste des plantes médicinales, s’occupe des trois cent soixante-cinq plantes qui ont poussé sur sa tombe.
Son pouvoir de redonner la souveraineté à Nuada en fait le symbole de l’équilibre du monde.
Partholon est lié au mythe du Déluge, à la disparition et à la renaissance de l’humanité, c’est un prototype que l’on retrouve dans nombre de mythologies. Il est le fils de Sera et de Baath, l’Océan. Dans le Lebor Gabála Érenn (Livre des Conquêtes d’Irlande), il est présenté comme le chef du premier peuple d’Irlande et le démiurge universel, l’homme premier. Il avait été précédé sur l’île par le peuple de Cesair et les Fomoires.
Premier occupant de l’Irlande 278 ans après le déluge, il débarque avec sa femme, ses trois fils et leurs épouses respectives (on dit aussi qu’ils étaient vingt-quatre hommes et vingt-quatre femmes), en provenance de Grèce ou d’Espagne. Cette arrivée aurait eu lieu le jour de Beltaine (1er mai). Très vite, la population va croître de manière importante. Il crée les sept lacs et les quatre plaines, les rivières, les forêts et les montagnes. Il invente les moyens dont les hommes ont besoin pour leur subsistance (agriculture, élevage, chasse, pêche), Il instaure le druidisme en transmettant son Savoir et entraîne les hommes à la guerre qu’ils devront bientôt livrer aux Fomoires. Ces derniers se réfugieront sur l’Île de Man.
Les Partholoniens exploitent les mines d’or, inventent la métallurgie, brassent la bière, pratiquent l’alchimie. Cette ère va durer 5000 ans, jusqu’à ce qu’un cataclysme (épidémie) détruise toute la population en une semaine, à l’exception d’un seul rescapé : Tuan Mac Cairill.
Pryderi apparaît notamment dans deux des quatre Mabinogion gallois : « Manawyddan Fab Llyr » et « Math fils de Mathonwy ». Il est le fils de Pwyll prince de Dyved et de Rhiannon, la « Grande Reine », son nom signifie « souci ». Son épouse est Kigva.
Enlevé à sa naissance, il est abandonné dans une écurie du prince de Gwent, Teirnon, qui recueille l’enfant et l’élève. Lorsqu’il retrouve sa mère Rhiannon, sept ans plus tard, elle le nomme Pryderi, à cause de l’angoisse provoquée par sa disparition et la fausse accusation d’infanticide qui avait entraîné une pénitence humiliante. À la mort de son père Pwyll, il devient prince de Dyved, puis sa mère épouse Manawyddan Fab Llyr. Dans la troisième branche du Mabinogi, un brouillard magique dévaste la région et la famille est contrainte de s’exiler en Angleterre pour travailler et subsister. Dans le conte suivant, il est tué par Gwydyon, dans la guerre qui l’oppose à Math.
Pwyll est un personnage de la Mythologie celtique galloise qui apparaît notamment dans le premier conte des Mabinogion gallois, qui à pour titre « Pwyll, prince de Dyved ». Son nom signifie la « Raison ».
Lors d’une chasse, il se dispute la dépouille d’un cerf avec un autre chasseur, qui n’est autre que Arawn, roi d’Annwvyn, c’est-à-dire l’Autre Monde. Arawn lui propose un alors contrat : échanger leurs identités pendant un an. C’est ainsi que Pwyll devient roi d’Anwvyn. Durant cette période, il partage le lit de l’épouse d’Arawn et élimine un rival, Hagan. Il s’empare des cochons magiques qui confèrent l’Immortalité, et il devient Pwyll Penn Anwvyn. De retour en son royaume de Dyved, au sud du Pays de Galles, son règne est caractérisé par l’équité, la justice et la générosité, mais il doit se trouver une épouse, c’est la rencontre avec Rhiannon. Celle-ci, dont le nom (issu de Rigantona) signifie « Grande Reine » est un avatar de la divinité celtique féminine (voir Brigit, Brigantia). Pour l’épouser, Pwyll doit éliminer tous ses rivaux. Ils engendreront Pryderi.
Dans cette légende tardive, on retrouve de manière altérée quelques thèmes de la mythologie celtique de l’Antiquité : essence divine de la royauté, l’union avec la femme qui symbolise la souveraineté et le séjour dans l’Autre Monde.