Le Moko

Selon la mythologie Māorie, le tatouage Moko a commencé par une histoire d’amour entre un jeune homme qui s’appelait Mataora (ce qui signifie  » visage de la vitalité « ) et une jeune princesse du monde des ténèbres du nom de Niwareka.

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Le Moko 

Un jour Mataora frappa Niwareka. Niwareka s’enfuit alors pour rejoindre le royaume de son père, un royaume nommé Uetonga. Mataora, le cœur brisé et repentant, partit à la recherche de Niwareka. Après bien des épreuves, et après avoir surmonté de nombreux obstacles, Mataora est finalement arrivé dans le royaume de Uetonga. Mais, après son long voyage, la peinture de son visage était sale et abîmée.

La famille de Niwareka se moqua de la piteuse apparence de Mataora. Humblement, Mataora implora le pardon de Niwareka , et elle finit par le lui accorder. Le père de Niwareka offrit alors à Mataora de lui enseigner l’art du tatouage Moko. En même temps, Mataora apprit l’art de Taniko – qui consistait à garnir le bord des manteaux de tresses de toutes les couleurs.

Mataora et Niwareka ont ensuite regagné le monde des humains, en y rapportant l’art du moko et celui du taniko.

La tête était considérée comme la partie la plus sacrée du corps, et comme le tatouage faisait couler du sang, les artisans tatoueurs, les « tohunga-ta-oko », étaient des personnes particulièrement « tapu ». Tous les Māoris de haut rang étaient tatoués et ceux qui ne l’étaient pas étaient considérés comme des personnes sans aucun statut social. Par ailleurs, le moko rendait le guerrier attirant pour les femmes.

Le tatouage Moko commençait dès la puberté, accompagné de beaucoup de rites et de cérémonies rituelles. L’instrument employé pour tatouer était un ciseau en os, soit avec un bord en dents de scie, soit avec un bord droit et très tranchant. La première opération du tatouage consistait à faire de profondes entailles dans la peau.

Ensuite, on trempait le ciseau dans un pigment de suie, tel que la gomme brûlée de l’arbre indigène gomme, le Kauri ( grand conifère des forêts du nord de l’île du Nord, au fût élancé et à la couronne très haute, qui peut devenir géant ), ou bien la suie des chenilles brûlées. Ensuite, le pigment était martelé dans la peau. C’était extrêmement douloureux et très long ; souvent, on plaçait des feuilles de l’arbre indigène, le Karaka, sur les incisions boursouflées du tatouage pour accélérer la guérison.

Les guerres étaient fréquentes, et le guerrier avait peu de temps pour récupérer. Durant le temps de guérison, il était souvent impossible de manger, à cause du gonflement du visage. Pour y arriver, on versait de la nourriture liquide dans un entonnoir en bois, jusqu’à ce que le guerrier soit à nouveau capable de s’alimenter normalement. Pendant le tatouage, on jouait de la flûte et on récitait des poèmes, pour aider à soulager la douleur. Bien que les tatouages se fassent surtout sur le visage, les guerriers du nord d’Auckland se faisaient des tatouages en spirale sur les fesses, et souvent jusqu’au genoux.

Le travail des tohunga s’entourait d’un certain rituel et de pratiques religieuses. C’est cela qui lui conférait un caractère sacerdotal. Les tohunga pouvaient se spécialiser dans une discipline : connaissances sacrées, cérémonial rituel, histoire, légendes et généalogies, ou encore : relations avec les esprits et démons, mais, en fait, chacun devait avoir des compétences dans les autres domaines.

Les tohunga-magiciens subissaient un long entraînement physique et mental. Leur commerce avec les dieux était censé leur donner des pouvoirs surnaturels. Aussi étaient-ils des conseillers influents auprès des conseils de tribu et des chefs importants qui détenaient un grand pouvoir, de par leur ascendance.

On consultait le Tohunga, qui s’interrogeait l’avenir en jetant une baguette faite de « raupo », (typha angustifolia, espèce de roseau fort commun en Nouvelle Zélande.)

Peut être qualifié de Tohunga, toute personne habile et experte dans un art :par exemple la construction (des pirogues ou des maisons) le tatouage, la sculpture sur bois, etc. Le travail des Tohunga s’entourait d’un certain rituel et de pratiques religieuses. C’est cela qui lui conférait un caractère sacerdotal.