Il y a très très longtemps, un couple vivait à Paea. La femme se prénommait Te vahine et l’homme Taaroa. Ils étaient tous deux très amoureux. Mais, les dieux étaient contre leur union et, pour montrer leur désaccord, ils décidèrent que le couple n’aurait qu’un seul enfant, et que celui-ci serait enlevé à l’affection des siens à l’âge de six ans.
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ToggleTe Vahine et le jardin aux fleurs
Te vahine mit au monde une fille exceptionnellement belle. Elle décida de l’appeler Te vahine moea i te’ō pua rau, ce qui signifie «la femme endormie dans le jardin des fleurs».
Te vahine et Taaroa passaient leur vie à faire du bien autour d’eux, toujours prêts à aider les plus démunis. Naturellement, ils ne connaissaient pas le sort que les dieux avaient réservé à leur fille. Quand Te vahine moea i te’ō pua rau atteignit l’âge de six ans, elle disparut sans que ses parents ne sachent vraiment ce qui lui était arrivé.
Ils allèrent consulter un tahu’a (prêtre) qui leur apprit la vérité : leur enfant avait été transformé en fleur. Te vahine et Taaroa étaient des personnes si bonnes que le tahu’a leur dit : « Un jour, un homme ira la délivrer de ce sortilège, mais il faudra qu’il possède une qualité rare, la patience ».
Quatorze années passèrent ainsi sans que quiconque ne puisse libérer la malheureuse. Te vahine et Taaroa ne désespéraient pas de revoir un jour leur fille. Ils en parlaient à tous les jeunes du village. Plusieurs candidats se mirent à la recherche de cette fleur unique.
La fleur était unique par sa couleur, par sa forme, par son odeur, c’était une fleur verte. À chaque fois qu’un jeune homme partait dans la vallée de Hopa à Aoua (Paea) tout le village attendait son retour le cœur plein d’espoir. De tous les jeunes hommes qui se lancèrent tour à tour à la recherche de la belle, aucun ne revint !
Un jour, un jeune homme nommé Taaroa ha’iha’i te rouru tarere (l’homme aux cheveux longs) décida de tenter sa chance à son tour. Mais avant, il alla rendre visite au tahu’a afin de recueillir plus d’informations sur ce sortilège.
Le grand prêtre lui donna un renseignement : « Maintenant, tu trouveras facilement cette fleur unique, puisque tous les jeunes hommes partis à sa recherche ont été transformés en fougère, tu n’auras aucun mal à les trouver. Mais il faudra que tu sois patient ».
Avec ces conseils, Taaroa partit à la recherche de cette fleur. Comme le tahu’a lui avait annoncé, il la trouva facilement en comptant les fougères.
Il se mit bien en face d’elle, debout. Il resta ainsi cinq jours et cinq nuits sans dormir, ni manger. La sixième nuit, une fumée sortit de la fleur. Taaroa sentit une odeur très forte se dégager puis il vit la jeune fille sortir de la fleur. Elle était encore plus belle qu’il ne l’imaginait.
Il s’avança vers elle et l’enlaça. Tous deux rentrèrent au village où une grande fête fut organisée en leur honneur, ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants.
Depuis cette époque les prénoms de Taaroa et Tevahine portent bonheur et on ne retrouva plus jamais une fleur semblable dans la vallée de Hopa.