Contes basques 5

Contes basques

Voici divers contes basques : Le dragon d’Urdian, Mikelats et Atarrabi, Barantol et la belle dame.

Le dragon d’Urdian

Dans les environs de Urdian, le Dragon sortait de son antre et mangeait chaque jour une jeune fille. La meilleure fille du village. Il y avait une vieille, un peu sorcière ; elle dit à la jeune fille :
« – Prends un petit oeuf et frappe cinq fois la tête du Dragon avec cet oeuf ».

Puis la sorcière lui procura l’oeuf.
La jeune fille était en train de se peigner à l’entrée de l’antre du Dragon quand un jeune homme apparut et lui dit :
« – Que fais-tu ici ? Je dois lutter contre le… »

Le Dragon sortit et ils commencèrent le combat. Le jeune homme dit :
« – Ah ! Si seulement je recevais le baiser d’une jeune fille et trois chopines de vin, je dominerai ce monstre… »

Entre temps, la jeune fille frappe cinq fois la tête du Dragon avec son petit oeuf. Au cinquième coup le monstre tombe raide mort.


Mikelats et Atarrabi

Mikelats et Atarrabi firent leurs études dans l’école du diable, une caverne.
A la fin de leur scolarité, l’un des écoliers devait demeurer pour toujours au service du diable. Ils tirèrent au sort et c’est à Mikelats qu’échut le sort de rester, cependant Atarrabi prit son frère en pitié, en effet ce dernier était tourmenté, il restait là, dans son coin, comme s’il était déjà l’esclave du diable. Il prit donc sa place.

Le diable obligea Atarrabi à tamiser la farine qu’il avait dans ses réserves bien garnies : c’était un travail sans fin car le son, comme la farine, passaient à travers les mailles. Le diable, qui n’avait sûrement pas une confiance démesurée en son disciple, lui demandait continuellement :
« – Où es-tu Atarrabi ? « 

Et Atarrabi devait répondre :
« – Je suis ici « 

Atarrabi apprit au tamis à répondre lui-même :
« – Je suis ici « , chaque fois que le diable posait sa question.

Un jour, le diable se trouvait éloigné dans un recoin de son antre. Atarrabi commença à sortir de ce lieu en marchant à reculons, alors que le tamis se chargeait de répondre le classique  » Je suis ici « . A peine avait-il mis un pied au dehors que le diable le vit. Il fit un saut mais trop tard : Atarrabi était déjà dehors, hors de portée de la juridiction de son maître.

Seule son ombre s’étendait encore dans la caverne, c’est elle que le diable captura. Atarrabi vécut donc sans ombre. « 


Barantol et la belle Dame

Un jour, Barantol gardait ses vaches dans la montagne de Jora. La pluie l’obligea à chercher un refuge dans un trou sous un grand rocher. En y entrant, il aperçut une belle dame qui brodait.

– » Qui êtes-vous ? » demanda Barantol.
– » Je suis, dit la dame, une princesse enchantée. Je dois rester ici cent ans. Ne le dites à personne, parcequ’autrement je serai à jamais condamnée ».

Barantol promit bien, mais ne tint pas sa parole. La dame le sut et lorsque le pasteur revint dans sa caverne, elle lui dit:
– » Ah ! Barantol ! Barantol ! Ton sabot restera toujours débridé ».
Et sur cela elle disparut. Jamais depuis, Barantol ne réussit à clouer solidement une bride à son sabot.