Calendrier druidique

Le calendrier de Coligny, ou calendrier druidique, est une grande table de bronze trouvée en morceaux à Coligny, et datée du IIe siècle. Sa reconstitution a révélé qu’il s’agit d’un calendrier servant à fixer les dates des fêtes religieuses ainsi que les jours fastes et néfastes.

Histoire et Calendrier druidique

L’histoire situe la civilisation des Celtes vers 600 avant J.C. seulement et la divise en deux phases : Hallstatt, du nom d’une nécropole découverte en Autriche et datant de 700 – 450 av. JC ; et La Tène (450 – 50 av. J.C.). Mais nombreux sont les auteurs qui, en se fondant sur l’archaïsme des constructions mégalithiques, attribuent aux Celtes le rôle de souche de presque toutes les populations européennes.

Les druides avaient conclu un pacte d’alliance avec la forêt : l’âme collective des végétaux, avec les fées, les elfes et les nymphes logeant dans les racines et les cavités naturelles, n’avait aucun secret pour ces hommes des bois qui connaissaient le mystérieux langage des feuilles, des roches et des eaux. Des trois sous-groupes composant la classe sacerdotale (les druides, les bardes et les files), les druides étaient les seuls versés dans les pratiques magiques proprement dites. Les deux autres, en revanche, accomplissaient des fonctions liées à la poésie et à la prédiction. A l’instar des chamans, les druides servaient d’intermédiaire entre les hommes et les esprits des forêts, soignaient les malades grâce à l’alchimie des plantes, communiquaient avec les âmes exilées dans l’au-delà, maîtrisaient l’art sacré du tambour (le bohdron, l’instrument chamanique par excellence car il agit directement sur le rythme cardiaque), et déchiffraient le destin.

Le calendrier

En vertu de ses propriétés et de son usage, chaque plante est mise en relation avec l’un des treize mois lunaires (douze plus celui supplémentaire car le calendrier lunaire calcule différemment le nombre de jours) qui lui ressemble symboliquement. Le cycle calendaire des végétaux débute par un jour vide, le 23 décembre, connu également sous le nom de « jour de la pierre brute » et lié au gui qui, si l’on en croit César, était rituellement cueilli avec une faucille d’or à cette date précise.

On obtient ainsi les treize végétaux suivants : Bouleau, Beth ; Sorbier, Luis ; Frêne, Nion ; Aulne, Fearn ; Saule, Saille ; Aubépine, Hualt ; Chêne, Druir ; Houx, Tinne ; Noisetier, Coll ; Prunier, Muin ; Lierre, Gort ; If, Ngetal ; Sureau, Ruis.

Conformément à la logique du calendrier végétal, la plante associée au jour de naissance est plus qu’un simple « signe zodiacal » influant sur le tempérament et déterminant les lignes directrices de l’existence : elle devient une sorte de gardienne, d’âme végétale, de génie protecteur à considérer comme un ami auquel on raconte ses rêves et ses soucis, auprès duquel on cherche un certain réconfort, une aide ou un conseil, auquel on s’adresse lorsqu’on se sent abattu ou dépressif et que l’on a besoin de force, de soulagement ou d’une pincée de chance.

Le Bouleau

Le Bouleau : Beth (24 décembre – 21 janvier)

Divinité : Dana ou Ceridwen

Après la fonte des glaces, ce fut le premier arbre qui apparut sur la terre, d’où sa signification symbolique de début et de renaissance. Ce n’est pas hasard si, dans la symbolique celtique, il représente l’arbre maternel de la fécondité physique et spirituel.

Gracieux, distingués, raffinés et, sous leur écorce fragile, dotés d’une résistance exceptionnelle, les natifs du Bouleau s’adaptent à toutes les situations. Intelligents, intuitifs et plus enclins aux plaisirs intellectuels que physiques, ils n’aiment pas entrer en compétition et encore moins se mettre en lumière. Elégance, harmonie et sobriété sont les maîtres mots de leur existence, qu’ils préfèrent mener dans des endroits tranquilles, à l’abri du désordre et du stress.

Sur le plan professionnel, ils se montrent toujours à la hauteur des situations, qu’ils affrontent avec calme, un profond sérieux et beaucoup de compétence.

Un soupçon de froideur et d’inhibition en amour.

Excellentes protections face à l’adversité.

Le Sorbier

Le Sorbier : Luis (22 janvier – 18 février)

Divinité : Brigit

L’arbre magique du commandement, avec lequel les druides fabriquaient leurs baguettes divinatoires, confère une pincée de mystère et de magie aux natifs de son signe également. Magnétiques, inventifs, mais toujours un peu secrets, ces derniers oeuvrent dans l’ombre avec une imagination enviable, puis surprennent en sortant de leur chapeau de véritables merveilles. Sympathiques, originaux et perpétuellement joyeux, ils possèdent une remarquable force psychique qui leur permet d’affronter les situations les plus embrouillées, pour eux et pour les autres, en trouvant à chaque fois le bon mot qui rassure et console quiconque est en difficulté.

Ils aiment la culture et toutes les nouveautés capables de stimuler leur esprit insatiable, attiré par l’art, l’occultisme et la médiumnité.

En amour, même quand ils nourrissent des sentiments profonds, ils ont tendance à les dissimuler, peut-être par pudeur, mais on peut compter sur leur sincérité. Aux passions incendiaires et tyranniques, ils préfèrent les valeurs plus paisibles de l’amitié et font preuve à cet égard d’une disponibilité sans bornes. Et quand ils décident enfin de s’attacher, ils témoignent d’une tendresse et d’une fidélité infaillibles envers leur partenaire.

Le Frêne

Le Frêne : Nion (19 février – 17 mars)

Divinité : Diancecht ou Gwydion

Le Frêne est l’arbre cosmique : suspendu à ses branches, le dieu Odin acquiert la connaissance des runes.

Médiums et idéalistes,les natifs du Frêne construisent leur propre monde intérieur pétri de songes, de rêves et de romantisme.

Peu actifs et manquant cruellement de courage, ils n’ont absolument pas l’esprit de compétition et préfèrent se vouer à une existence plus confortable, à l’abri de tout risque. Ils ne se sacrifient pas volontiers pour obtenir un bonheur qui leur tient pourtant à coeur. Pour atteindre leurs objectifs, ils misent davantage sur l’intuition et le potentiel magique d’ailleurs inhérents à leur plante-guide que sur la volonté, qui laisse beaucoup à désirer chez eux.

Sages et pensifs depuis leur plus tendre enfance, ils savent puiser en eux la solution apte à résoudre chaque problème, en entrant en communication directe avec l’infini.

Dociles et souples dans leurs intentions comme dans leurs sentiments, ils aiment tendrement mais jamais trop longtemps. Courtiser pour être courtisé : voilà le jeu subtil, sensuel et léger auquel ils succombent pour de brèves parenthèses de douce folie.

L’Aulne

L’Aulne : Fearn (18 mars – 14 avril)

Divinité : Bran

En raison de sa résistance proverbiale à l’eau, l’Aulne a été utilisé depuis les temps les plus reculés comme support de fondations. Dans la mesure où il se prête également à la fabrication d’instruments à vent, il renvoie au symbolisme du combat auquel les guerriers étaient encouragés par le son d’un cor.

Solidité, résistance et force de caractère : tels sont les traits marquants de ces natifs obstinés, impétueux et déterminés à atteindre leur objectif qu’ils poursuivent sans se ménager. Nés pour commander et pour combattre, ils risquent cependant de heurter par leur rudesse des caractères plus indécis et sensibles. En compensation, et malgré leur despotisme, ils sont généreux, brillants et courageux : de vrais leaders, en somme, incomparables quand il s’agit d’organiser et de diriger.

L’autoritarisme ne les quitte pas non plus en amour où ils manifestent toute leur fougue en se jetant à corps perdu dans leurs relations, sans prendre le temps d’apprécier leurs conséquences. Ils font preuve d’une sexualité brûlante, mais peu attentive aux besoins de leur partenaire : quand ils convoitent un objectif, ils ne se soucient pas un instant de blesser pourvu qu’ils arrivent à leurs fins.

Le Saule

Le Saule : Saille (15 avril – 12 mai)

Divinité : Epona ou Rhiannon

L’arbre qui pousse vite et abrite de ses frondaisons les mystères des amants parle un langage symbolique de fécondité et de douceur.

Comme leur bois, souple mais résistant, les natifs du Saule savent surmonter les difficultés et doser leurs efforts, tant physique que psychiques, pour ne jamais se retrouver à court d’énergie.

Forts d’une élégance innée et d’un charme instinctif, ils suscitent l’approbation, même imméritée ; souvent, en effet, ils ont recours à leurs capacités de séduction pour plier les événements et les personnes à leur avantage.

Ils entretiennent d’excellents rapports avec l’argent et ont la manie de la propriété, qu’ils poursuivent avec constance et défendent avec obstination.

Le jeu amoureux les intrigue, mais ils ne se laissent pas emporter par le romantisme et gardent toujours le côté pragmatique de la vie bien présent à l’esprit.

Ils apprécient la nature, la campagne, les bons petits plats, la paresseuse sensualité de la joute érotique, mais ne dédaignent pas pour autant des plaisirs plus raffinés comme la musique et l’art.

L’Aubépine

L’Aubépine : Hualt (13 mai – 9 juin)

Divinité : Ossian

L’Aubépine est la plante du mois de mai, le buisson odoriférant et gracieux emblème de la fécondité et du sens artistique.

Imprévisibles, changeants, prompts à concevoir mais beaucoup plus lents à agir, les natifs de l’Aubépine sont d’irréductibles créatifs qui, parfois, n’hésitent pas à détruire leur oeuvre pour la reconstruire en l’améliorant.

Ils axent volontiers leur infatigable volonté sur l’éducation des plus jeunes, en se présentant plus comme un modèle amical que comme une autorité à respecter. Vifs et curieux, ils restent d’ailleurs longtemps jeunes et conservent une âme d’adolescent toujours prêt à s’émerveiller et à s’étonner.

Très sensibles à la grâce et à la beauté, ils se laissent aisément prendre dans les filets de l’amour, qu’ils fuient ensuite avec la légèreté d’un papillon en quête d’une autre fleur. Mais, l’amour des enfants et le désir d’élever les leurs joue quelquefois un rôle décisif, en devenant le ressort qui les pousse à franchir le pas décisif du mariage.

Le Chêne

Le Chêne : Druir (10 juin – 7 juillet)

Divinité : Dagda

Résistante et invincible, la reine des plantes celtiques, support du gui divin, fournissait le matériau de construction pour les structures portantes des navires et des édifices. Arbre magique et protecteur du milieu de l’été, le Chêne transmet toute sa solide et lumineuse beauté à ceux qui voient le jour sous son influence. Calmes et déterminés, ces natifs ne perdent jamais contenance et ne reviennent jamais non plus sur leurs décisions. Chefs idéaux et brillants points de repère, leur rigidité inspire cependant souvent plus de respect que d’amour. N’appréciant pas les changements, et encore moins l’imprévu qui les désoriente, ils donnent le meilleur d’eux-mêmes dans les situations stables et rassurantes.

Sensibles à la puissance de la foudre, comme la plante qui les gouverne, ils éprouvent des amours intenses et brûlantes, mais distinguent toujours avec beaucoup de lucidité l’érotisme de l’affection conjugale. Ils vivent les coups de foudre auxquels ils sont sujets comme des parenthèses sans importance, et défendent avec acharnement les liens affectifs durables.

Le Houx

Le Houx (8 juillet – 4 août)

Divinité : Cuchulainn

Sa fonction rituelle, si prononcée chez les druides, a valu au houx couvert de baies rouges comme de petits soleils de jouer un rôle honorifique, peut-être dû à son chaud symbole d’héroïsme et de puissance vitale. Les individus nés à cette période de l’année sont donc des êtres solaires, égocentriques, voire narcissiques, tels des soleils au centre des orbites planétaires, mais aussi extravertis, généreux et enclins à éclairer les autres.

Grâce au magnétisme qu’ils dégagent et à leur optimisme, ils retombent toujours sur leurs pieds et réussissent toutes les entreprises dans lesquelles ils se lancent. Nés pour commander, ils savent comment s’attirer la faveur d’autrui pour ensuite le soumettre grâce à une volonté d’acier. Déterminés, orgueilleux et même assez stricts en matière d’idéaux, ils gèrent merveilleusement mais toujours selon leur propre sens de la justice. Très stimulants en amour où ils s’impliquent profondément, ils attendent de leur partenaire une participation érotique maximale. De leur côté, ils savent se montrer passionnés, communicatifs et convaincants, mais s’offrent rarement en entier.

Le Noisetier

Le Noisetier : Coll (5 août – 1 septembre)

Divinité : Manannan

Une nature spirituelle, nuancée et souvent insaisissable fait du Noisetier le plus angélique des signes végétaux des Celtes. Mais derrière cette apparence éthérée, les natifs cachent une ironie mordante, capable de réduire en miettes quiconque tente de les arrêter.

A la fois rationnels et intuitifs, ils apprennent facilement et excellent plus dans les activités intellectuelles que dans les réalisations pratiques.

Fascinés par la communication sous toutes ses formes, ils s’intéressent aux livres, au cinéma, à l’art ou au dialogue médiumnique. Et pourtant ces individus exceptionnels préfèrent se réfugier dans des situations professionnelles subalternes, suffisamment à l’abri des obligations et des responsabilités pour laisser de la place à leur vie intérieure. En amour aussi ils font passer la fusion de deux âmes tendues vers un objectif spirituel commun avant l’union physique et les flammes de la passion, qui souvent les effrayent.

Le Prunier

Le Prunier : Muin (2 septembre – 29 septembre)

Divinité : Esus ou Nuada

La liqueur extraite du prunellier, aux vertus soi-disant euphorisantes, a valu à la plante un caractère magique. L’exaltation et l’euphorie semblent d’ailleurs être justement les traits dominants de ces natifs qui, selon leur humeur et la qualité du milieu ambiant auquel ils s’avèrent très sensibles, peuvent se montrer tendres ou agressifs, conciliants ou intraitables. Il s’agit en somme d’idéalistes passionnés et prompts à s’enflammer, qui écoutent trop leur coeur et pas assez leur raison, épris d’art et de justice. Le raisonnement n’est pas leur fort, et encore moins l’organisation, ce qui risque de leur procurer pas mal d’ennuis. Malgré la sympathie qu’ils inspirent, on ne reste pas volontiers en leur compagnie car ils sont trop imprévisibles et inconséquents pour ne pas susciter une certaine tension. Détruire et reconstruire, blesser pour pouvoir guérir : tel est le leitmotiv de leur existence. En amour, ils réussissent néanmoins à trouver un équilibre, en dépit de leurs sautes d’humeur et de leur caractère jaloux et violent.

Le Lierre

Le Lierre : Gort (30 septembre – 27 octobre)

Divinité : Pwyll

Symboliquement associé à l’étouffement et au poison, le Lierre revêt chez les Celtes une signification de mort-renaissance, de passage, nécessairement douloureux, vers une forme de vie supérieure.

Qu’il s’agisse d’étude, de travail et d’amour, tout ce qui est mystérieux et insolite attire ces natifs si attentifs au côté le plus secret des choses.

Dans les relations sociales, on les apprécie pour leur élégance sobre, à condition de tolérer leur possessivité, et pour leur coeur, rustique mais fidèle, capable de sentiments inaltérables.

Bien que le rapport de couple figure parmi leurs objectifs les plus convoités, il est rare qu’ils rencontrent l’âme soeur avec laquelle instaurer cette affinité élective qu’ils souhaitent tant, au-delà de la dimension la plus physique de l’amour. Quand par ailleurs ils ne se sentent pas payés de retour, ils supplient, insistent et s’attachent comme leur plante-guide. Ou bien ils se replient sur eux-mêmes et recouvrent leur indépendance qui les conduit vers la recherche ésotérique, la littérature ou l’art.

L’If

L’If : Ngetal (28 octobre – 24 novembre)

Divinité : Goibniu ou Govannon

Particulièrement cher aux druides qui en aspiraient les vapeurs pour renforcer leurs pouvoirs de clairvoyance, l’If est l’une des espèces d’arbres qui vivent le plus longtemps en Europe du Nord. Cette longévité, synonyme d’immortalité, l’a néanmoins lié aux lieux de sépultures, en l’associant au symbolisme de la transformation qui accompagne la mort et la renaissance. Cela explique peut-être le tempérament mélancolique de ces natifs enclins à la dépression, aux larmes et à l’immobilité qui alternent (heureusement) avec des élans d’émotions et une ferveur enthousiaste conduisant immanquablement au succès.

L’entourage influence profondément leur caractère changeant, au point qu’il suffit d’un contact avec des personnes gaies et stimulantes pour qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes et fourmillent d’idées géniales et innovatrices.

Les thèmes du franchissement, du renouvellement et de la renaissance les fascinent tout particulièrement. Ils devront cependant se garder des risques de contagion psychique, toujours dangereux pour des êtres aussi réceptifs qu’eux. Les phases de calme et de tempête, de chasteté absolue et de passion incontrôlée se succèdent, même en amour.

Le Sureau

Le Sureau : Ruis (25 novembre – 22 décembre)

Divinité : Caillach

Arbre magique par excellence car il fournit du bois pour le pipeau rituel et des baies pour la boisson druidique sacramentelle, il renferme tout le symbolisme ésotérique de la renaissance. Semblables par bien des côtés aux natifs de l’If, ceux du Sureau peuvent eux aussi traverser, victorieux, les pires difficultés pour se noyer ensuite brusquement dans un verre d’eau. Ils sont courageux et entreprenants, mais seulement tant que l’émotion ne prend pas le dessus, auquel cas ils deviennent des proies faciles pour l’enthousiasme ou la dépression. Heureusement, sympathiques et débordants de talents comme ils sont, ils trouvent sans aucun problème des gens pour les soutenir et s’occuper d’eux. Enclins aux passions intenses et aux désirs d’enfant, ils aiment profondément et avec beaucoup de générosité et de gentillesse. Mais ils exigent en échange estime, respect, ainsi qu’une cour agréable et piquante.