Glossaire en M (Celtique)

Voici un glossaire de la mythologie celtique : Mabinogion (Les quatre branches du Mabinogi), Macha, Mac Cecht, Mac Cuill, Mac Greine, Mac Oc, Manannan Mac Lir, Manawyddan Fab Llyr, Maponos, Marc’h, Math, Matholwch, Medb, Medyr (Mider), Menw, Merlin (Marzin, Myrdhin), Miach, Midir, Mile (Milesiens), Mog Ruith, Momoros, Morfessa (et la Pierre de Fal), Morrigane Morrigan, Macha, Moytura, Muirne, Mullo

Glossaire Celtique

Emain Macha, dans la mythologie celtique irlandaise, est le nom de la résidence du roi d’Ulster Conchobar Mac Nessa. Il lui a été donné par la déesse Macha (plaine) des Tuatha Dé Danann, qui est un avatar de Morrigan.

Alors qu’elle était enceinte de son époux Crunmiac, son accouchement est prévu pour le jour de l’assemblée des Ulates (habitants d’Ulster). Imprudemment, le mari se vante, et prétend que sa femme peut courir plus vite que les meilleurs chevaux de l’écurie du roi. Macha, sommée de prouver cette affirmation, demande un délai, compte tenu de son état. Cela lui est refusé. Obligée de s’exécuter, elle court plus vite que les chevaux, et une fois arrivée, à la suite de l’effort fourni, elle accouche immédiatement de jumeaux. Emain Macha signifie : les « Jumeaux de Macha ». Pour se venger de cette obligation, elle pousse un hurlement maléfique qui ensorcelle tous les hommes de la province. Ils subissent les douleurs de l’enfantement, pendant quatre jours et cinq nuits, dès que le royaume est en danger.

Le seul qui échappe à la malédiction est Cúchulainn, le héros qui doit défendre seul le royaume. C’est l’objet du récit Táin Bó Cúailnge (Razzia des vaches de Cooley), dans lequel on le voit défendre la frontière, affrontant seul l’armée coalisée des royaumes d’Irlande.


Mac Cecht, dans la mythologie celtique irlandaise, fait partie des Tuatha Dé Danann, c’est un des fils de Cermait, lui-même fils du Dagda.

Avec ses frères Mac Cuill et Mac Greine, il tue Lug pour venger l’assassinat de leur père qui avait eu une liaison avec la femme du grand dieu. Les trois frères deviennent alors Ard ri Érenn (rois suprêmes d’Irlande), à tour de rôle, endossant la souveraineté pour une année. Ce règne tricéphale dure pendant trois décennies. Ils sont les derniers rois des Tuatha Dé Danann avant l’arrivée des Milesiens sur l’île. Il est surnommé « Fils de la Charrue ». Son épouse est Fódla, une personnification de l’Irlande.


Oengus (ou Aengus, ou Mac Oc) est le fils naturel du Dagda et de Boand (nom de la rivière La Boyne), il a été procréé et il est né le même jour. Le Dagda avait dupé l’époux de Boann pour l’enlever. Oengus signifie « choix unique » et Mac Oc « fils jeune ». Selon la coutume du forestage, il est élevé par Midir, un frère de son père. Il a une fille nommée Curcog. Dans l’organisation des Tuatha Dé Danann, c’est un dieu qui participe aux trois fonctions (sacerdotale, guerrière et artisanale – voir Fonctions tripartites indo-européennes).

On le décrit d’une grande beauté, toujours accompagné de quatre oiseaux. Dans son sommeil, il s’éprend de Caer Ibormaith, dont le père, Ethal, refuse de lui donner la main. Oengus le contraint à lui dire où elle se cache, il la découvre nageant sur un lac, sous l’aspect d’un cygne au milieu de cent cinquante volatiles. Le jour de Samain, il se transforme lui aussi et va chercher la jeune fille. Il est le père adoptif de Diarmuid Ua Duibhne. Il est comparable à Apollon de la mythologie grecque.

Il s’empare par ruse de la demeure de son père, le Brug na Boinne : il en demande la propriété symbolique pour un jour et une nuit. Mais dans le domaine celtique, un jour et une nuit représentent l’éternité, il en devient donc le propriétaire attitré. Le temps et l’éternité sont sous sa responsabilité.


Manannan Mac Lir, littéralement « le Mannois fils de Lir » (Lir étant l’Océan) , son équivalent Gallois est Manawyddan Fab Llyr. Il appartient aux Tuatha Dé Danann (Gens de la Déesse Dana), c’est le dieu-guerrier souverain de l’Autre Monde celtique, le (Sidh). Il en est le régisseur et maître, et à ce titre, il fournit aux autres dieux les cochons fabuleux servis au Festin d’Immortalité.

Si le Sidh se situe sous terre, on y accède par delà les eaux (mers, lacs, fleuves) ; Manannan conduit son char sur les flots et dans les plaines, et son bateau se manœuvre seul. C’est la raison pour laquelle on en fait parfois un dieu marin protecteur des navigateurs ou, au contraire, naufrageur de navires, mais sa puissance le place au rang de ses frères : le Dagda et Ogme. Il est l’époux de Fand qui aura une aventure amoureuse avec le héros Cúchulainn.

Au nombre de ses pouvoirs, il faut insister sur les dons de métamorphose et d’ubiquité ainsi que sur son rôle psychopompe ; il use de son manteau d’invisibilité, notamment pour empêcher Cúchulainn de voir Fand. Il est le père de nombreux enfants divins ou humains.

Il aurait donné son nom à l’Île de Man.


Les Mane (ou Maine), dans la mythologie celtique irlandaise, sont des guerriers, fils des souverains du Connaught, la reine Medb et le roi Ailill. Ils apparaissent notamment dans Les Hommes de Medb, ou La Bataille de la Boyne) et dans le récit de la Razzia des vaches de Cooley (Táin Bó Cúailnge).

Mane n’est pas le nom qui leur fut donné à la naissance, mais des noms de guerre pour accomplir une prophétie druidique :

* Feidlimid, devient Mane Aitheamail,
* Cairpri, Mane Maitheamail,
* Eochaid, Mane Andoe,
* Fergus, Mane Tai,
* Ceat, Mane Morgor,
* Sin, Mane Milscothach,
* Daire, Mane Mo Epert.

Lors de l’assemblée de Cluitheamnach où les guerriers d’Irlande préparent la bataille de Findchorad contre le roi d’Ulster Conchobar Mac Nessa, Medb apprend par l’un de ses druides que Conchobar ne pourra être tué que par un guerrier appelé « Mane ». La reine rebaptise donc tous ses fils dans l’espoir que l’un d’eux parviendra à tuer son ennemi. Mais il y a confusion sur la personne, le druide parlait d’un autre Conchobar : le fils d’Arthur, fils de Bruide, fils de Dongal, le fils du roi d’Écosse, qui sera tué par Mane Andoe.

Au début de la Razzia des vaches de Cooley, quand Medb réalise qu’elle ne pourra s’approprier le « Brun de Cúailnge » par la négociation, elle décide d’envahir le royaume d’Ulster, profitant d’une « faiblesse » des Ulates. Elle convoque tous les rois de l’île avec leurs armées et fait appel à ses fils, les Manes.


Le roi Marc’h est à la fois un personnage de la mythologie celtique et de la légende arthurienne. Il est présent dans les traditions, bretonne et cornique. Son nom (Marc’h signifie « cheval » en breton) et ses attributs (des oreilles du même animal) lui confèrent un rôle psychopompe, à l’instar d’Epona chez les Gaulois, puis les Gallo-romains.

Dans la tradition bretonne, ancrée en Basse-Cornouaille, Marc’h est un roi légendaire de Cornouaille dont l’originalité est d’avoir des oreilles de cheval. Par ailleurs c’est l’un des protagonistes de la légende de Tristan et Iseut, ancrée dans la réalité historique bretonne et celtique, entre Irlande, et grande et petite Bretagne.

L’historien Léon Fleuriot, spécialiste de cette époque, l’assimile à Komonor (Cunomorus), roi historique de Cornouailles britannique au VIe siècle, régnant à la fois sur les deux Domnonées, la Domnonée armoricaine et la Domnonée (Cornwall-Devon) de l’île de Bretagne :

« Il (Comonor) est présenté souvent comme un vassal de Childebert, un praefectus, dit la Chronique de saint Brieuc : « Comorus tyrannus, praefectus Francorum regis ». Comonor paraît avoir été un Britto-Romain. La Vie de saint Paul l’appelle le « roi Marc » ou le princeps Marc ou de son nom complet Marcus Quonomorius »

L’écrivain Jean Markale, a repris cette assimilation au roi Cumunorus.

En Bretagne, près de la ville cornouaillaise de Douarnenez, la commune de Plomarc’h (« paroisse de Marc’h » – ploe signifie paroisse en Breton) recèle des fondations dont on dit qu’elles sont celles du palais du roi Marc’h. La légende affirme que ce roi était affublé d’oreilles de cheval, dissimulées sous un bonnet et que la divulgation du secret entraînait inévitablement la mort. À partir de là, il existe plusieurs versions : selon l’une d’elles, le roi Marc’h tuait systématiquement tous les barbiers qui le servaient et connaissaient son secret. On dit aussi qu’un de ces barbiers se confia à la terre, un roseau poussa à cet endroit qui fut coupé par un sonneur pour en faire un biniou. Quand il se mit à jouer, l’instrument chanta « Le roi Marc’h a des oreilles de cheval ». Et selon le poème tardif de Béroul, trouvère normand du XIIe siècle, c’est le nain astrologue du roi qui dévoila le secret et fut tué par le roi.

L’attribut physique des oreilles de cheval peut évoquer le roi Midas de la mythologie grecque, mais l’analogie s’arrête là.

Un conte, collecté par Yann ar Floch, présente une version différente de la légende. Il est roi de Poulmarc’h et possède un cheval fantastique, qui peut traverser la mer et galope aussi vite que le vent. L’animal est surnommé « Morvarc’h », ce qui signifie « cheval de la mer » en breton. Un jour, alors qu’il chasse, son chemin croise celui d’une biche. Il a beau forcer son cheval, il ne parvient pas à la rattraper. Ce n’est qu’acculée au bord de la falaise, près de l’endroit où la ville d’Ys a été engloutie, qu’il peut lui faire face. Le roi Marc’h arme son arc et lui décoche une flèche, mais par un sortilège, le trait fait demi-tour et vient tuer directement son précieux cheval. Mu par la fureur, il sort son poignard, mais la biche a disparu, à la place se trouve une superbe jeune fille. C’est Ahès, la fille de Gradlon. Pour se venger de la poursuite, elle affuble le roi d’oreilles semblables à celles de son cheval, puis s’enfonce dans la mer.

Marc’h est le roi de Cornouaille en Bretagne armoricaine, sa sœur Bleunwenn (Blanche-Fleur) a épousé Rivalen, le roi de Loonois, une contrée au sud de l’Écosse. Rivalen meurt à la guerre et son épouse expire alors qu’elle met un enfant au monde : Tristan. L’enfant est recueilli par son oncle le roi Marc’h qui l’élève. Bien des années plus tard, au cours d’une expédition guerrière en Irlande Tristan est blessé en tuant le géant Morholt, frère du roi de l’île. Iseut la fille du roi sait comment soigner la blessure empoisonnée de Tristan. Une fois remis, il rentre en Bretagne.

Marc’h veut faire de Tristan son successeur, mais les nobles de Cornouaille s’y opposent et le roi doit se marier. Le seul parti intéressant est Iseut. Tristan part en ambassade et demande la main d’Iseut pour son oncle, au roi d’Irlande qui s’empresse d’accepter. Avant de partir, la reine confie à la servante Brangaine qui est du voyage, un philtre d’amour destiné à sa fille et au roi Marc’h ; ce philtre rend éternellement amoureux ceux qui le boivent. Pendant le voyage Tristan et Iseut boivent le philtre par erreur et deviennent très épris l’un de l’autre. En dépit de leur amour, Iseut épouse Marc’h, mais c’est la servante Brangaine qui prend place dans la couche du roi, la nuit des noces.

Les amants finissent par partir, mais après une longue fuite ils sont retrouvés par le roi, alors qu’ils dorment dans la forêt. Marc’h remplace l’épée de Tristan qui est placée entre eux par la sienne – élégante façon de leur dire qu’il les épargne. Les amants se séparent et Tristan quitte la Cornouaille.

Des années plus tard, alors qu’ils se sont retrouvés avant de mourir, Marc’h interviendra pour qu’ils soient inhumés l’un près de l’autre.

On le nomme en anglais Mark of Cornwall (en latin Marcus, en cornique Margh, en gallois March) et c’est un roi légendaire de Cornwall au début du VIe siècle. C’est l’oncle de Tristan et le mari de Iseult, qui ont une relation coupable.

Mark envoie Tristan comme ambassadeur chercher sa promise, la princesse Iseult en Irlande. Tristan et Iseult tombent amoureux et grâce à un philtre magique, entament une relation charnelle passionnée qui n’a pas sa pareille dans la littérature médiévale.


Matholwch est le roi d’Iwerddon (Irlande), il est notamment connu pour être l’un des protagoniste du Mabinogi de Branwen. Il débarque à la cour de Bran le Béni, fils de Llyr, pour lui demander la main de sa sœur Branwen, et ainsi conclure un traité de paix. Evnissyen, le demi-frère de la jeune fille, furieux de ne pas avoir été consulté, coupe les lèvres, les oreilles et la queue des chevaux irlandais, dans l’espoir de rompre l’accord. L’offense est réparée par le don de nouvelles montures et d’un chaudron magique. Matholwch emmène sa nouvelle épouse en son royaume, où elle est bien accueillie ; de cette union va naître un fils Gwern. Puis elle tombe en disgrâce, elle perd son titre de reine et doit travailler aux cuisines. Ce traitement va durer pendant trois ans, pendant lesquels elle élève un étourneau. Elle envoie l’oiseau porteur d’un message à la patte, à son frère, qui entreprend immédiatement une expédition militaire. Evnissyen lance l’enfant Gwern dans un brasier. La bataille est un massacre général.


La reine Medb (ou Maeve, Maëve) apparaît notamment dans « La razzia des vaches de Cooley » (Táin Bó Cúailnge), long récit mythique, qui appartient au cycle d’Ulster.

Mebd, dont le nom signifie « ivresse (du pouvoir) » est la reine du Connaught et l’épouse du roi Ailill, mais nul roi ne peut régner sans l’épouser, car elle personnifie la Souveraineté. Guerrière et ambitieuse, sa seule vue affaiblit les hommes qui la regardent, et on dit qu’elle court plus vite que les chevaux.

A la suite d’une discussion à propos de leurs richesses personnelles, il s’avère que Ailill possède un taureau de plus, le Beau Cornu d’Ai. La question est d’importance puisque dans la société celtique, la richesse détermine la préséance royale. Elle fait demander à Dare, noble d’Ulster, de lui vendre son taureau, le mythique Brun de Cualnge, il refuse en dépit de la fortune qu’on lui offre. Coalisant les autres provinces d’Irlande (Leinster, Munster et Meath), elle organise une expédition contre l’Ulster, pour la capture du taureau de Cualnge. Le héros Cúchulainn, défenseur de l’Ulster, tue un grand nombre d’ennemis et, après le réveil des Ulates qui avaient été ensorcelés, c’est la déroute des guerriers d’Irlande.

La puissance et la liberté de la reine Mebd sont révélateurs du statut de la femme dans les sociétés celtiques de l’Antiquité.

Dans la Táin Bó Cúailnge, Medb et Ailill ont un fils adoptif, Etarcumul (ou Etarcomol), qui affronte Cúchulainn dans un duel à mort, alors que Fergus Mac Roeg a vainement tenté de l’empêcher. Ne voulant pas le tuer, le héros d’Ulster rase l’herbe sous ses pieds d’un coup d’épée, puis il lacère ses habits sans le toucher, au troisième assaut il lui rase le crâne. Le combat devant prendre fin, Cúchulainn le coupe en deux à partir de la tête.


Connu sous les noms de « Myrddin » ou « Myrdhin » en gallois, « Merzhin » ou « Marzhin » en breton et en cornique, Merlin est généralement représenté comme un mage bénéfique commandant aux éléments naturels et aux animaux. Il est particulièrement rattaché à la mythologie brittonique, qui couvrait la Bretagne continentale et l’actuelle Grande-Bretagne (sauf l’Écosse). De nos jours, son nom est fréquemment associé à sa fonction d’« enchanteur » (magicien), notamment depuis que ce terme a servi de titre à la version française d’un dessin animé populaire des années 1960.

Le nom même de Merlin n’a pas d’origine clairement définie. Certains le situent à l’époque des druides celtiques. Ce que l’on sait, c’est que les noms « Merddin », « Myrddin », puis ensuite « Merlinus » ou encore « Merilun » furent utilisés successivement pour décrire un seul et même personnage. Le nom de « Merlin » sera adopté plus tard, sans doute aux environs du XIIe siècle. La légende de Merlin, dont le nom est associé à des qualificatifs divers tel que « enchanteur », « magicien » ou « l’Homme des bois », est très complexe. On ne sait pas si ce personnage a vraiment existé, les sources manuscrites de l’époque ayant disparu. La plupart des ouvrages qui parlent de Merlin, évoquent aussi Arthur et les chevaliers de la Table Ronde. Ces textes datent du XIIe siècle au XVIe siècle, mais des récits mettant en scène Merlin remontent à bien plus longtemps. Il apparaît qu’un certain Merlinus Ambroisius aurait réellement existé, de descendance royale. L’influence chrétienne au Moyen Âge aurait transformé les écrits de départ en légende : la mère de Merlin ayant enfanté d’un « antéchrist » aux grands pouvoirs. De plus, certaines femmes deviennent des sorcières s’en prenant aux hommes, même à Merlin. Bref, sa description varie au fil des époques jusqu’à ce qu’il devienne le Merlin que l’on connaît à travers les contes et les dessins animés : enchanteur, prophète, homme des bois, maître des animaux, sage, un magicien pur et proche de la nature, assez proche du dieu Pan de la mythologie grecque qui représente l’incarnation même de la nature. Sur le plan symbolique Merlin représente la bonté et le rêve,la nature dans sa puissance originelle. C’est sans doute pour cela qu’il nous captive, car il est la représentation d’ un archétype éternel.

La légende la plus connue quant à son origine le fait fils d’une vierge et d’un démon, d’où le parallèle chrétien et la qualification d’antéchrist. Cependant, d’autres légendes (rapportées par Stephen Lawhead dans son Cycle de Pendragon) lient son existence à la légende de l’Atlantide, d’où sa mère serait native (Charis, fille du Roi Avallach d’Atlantide), alors que son père serait breton (Taliesin fils d’Elphin, roi de Caer Dyvi), selon la légende du Cycle de Pendragon. Ces divergences d’origine viennent du fait qu’aucune histoire réelle n’a encore été découverte, et, de ce fait, toute version est possible.

Son rôle dans le cycle arthurien est d’aider à l’accomplissement du destin du royaume de Bretagne (royaume mythique regroupant l’actuelle Angleterre, le Pays de Galles et la Bretagne continentale). Grâce à une sagesse légendaire, il devient l’ami et le conseiller du roi Uther Pendragon. À la mort de celui-ci, il organise le défi de l’épée Excalibur qui permet à Arthur, fils illégitime d’Uther, de succéder à son père. Puis il incite Arthur à instituer la Table Ronde afin que les chevaliers qui la constituent puissent se lancer dans des missions relevant du mythe, notamment la fameuse quête du Graal. À la fin de sa vie et malgré toutes ses connaissances, Merlin ne pourra rien contre la destinée du royaume de Bretagne et la fin tragique du roi Arthur.

La légende de Merlin n’est pas à l’origine intégrée dans le cycle arthurien. Le personnage sera en quelque sorte « christianisé » par la suite pour pouvoir y figurer, mais on peut y reconnaître l’archétype du druide : proximité avec la nature, pouvoirs magiques, connaissance surnaturelle, sagesse, longue vie, rôle de guide et de conseiller des puissants. Dans un monde chrétien alors en plein essor, il représentait ce qui restait de la tradition ancienne : le monde druidique moribond.

Devin et magicien, Merlin tomba, selon la légende, éperdument amoureux de la fée Viviane, à qui il confia le secret pour se lier un homme à jamais. La fée Viviane entreprit donc de réaliser cette magie, traçant les « neuf cercles » autour de Merlin endormi. La magie étant puissante, Merlin fut enfermé pour l’éternité dans sa geôle, au grand regret de la fée Viviane qui ne croyait pas que la chose fut possible. On dit aussi que même maintenant, il est encore enfermé. Ainsi, dans la forêt de Brocéliande, sur une stèle est écrit : « ici a été enfermé Merlin l’enchanteur par la fée Vivianne ».


Miach, dans la mythologie celtique irlandaise est un dieu important des Tuatha Dé Danann (les gens de la tribu de Dana – c’est-à-dire les dieux de l’Irlande), son nom signifie « le boisseau ». Comme Diancecht son père, il est expert en médecine, il a une sœur Airmed (« la mesure ») et un frère-doublon Ormiach.

Il apparaît notamment dans le récit épique « Cath Maighe Tuireadh » (la bataille de Mag Tured) qui narre la guerre entre les dieux et les Fomoires et intervient après la blessure du dieu Nuada. Celui-ci, ayant eu le bras sectionné lors de la première bataille, perd la royauté au profit de Bres. Diancecht, le dieu-médecin, lui fabrique une prothèse en argent, d’où son surnom d’« Airgetlam » (c’est-à-dire « au Bras d’Argent ») ; cette opération lui permet de recouvrer la souveraineté. Miach va tenter et réussir un exploit plus remarquable : la greffe du vrai bras. Cela déchaîne la fureur du dieu-médecin qui tue son fils de trois coups d’épée. Sa sœur Airmed, spécialiste des plantes médicinales, s’occupe des trois cent soixante-cinq plantes qui ont poussé sur sa tombe.

Son pouvoir de redonner la souveraineté à Nuada en fait le symbole de l’équilibre du monde.


Midir, dans la mythologie celtique irlandaise, est le dieu souverain de l’Autre Monde (voir article Sidh) des Tuatha Dé Danann (« gens de la tribu de Dana). C’est l’équivalent du dieu gaulois Medos (Mediris). Après la défaite des Tuatha Dé Danann par les Milesiens, il réside dans le sidh de Breg Leith. Personnalité importante, il est très présent dans les récits du « cycle d’Étain ». Frère du Dagda, il est parfois considéré comme son double. Il est chargé de l’éducation d’Oengus (aussi appelé Mac Oc), l’enfant-dieu que son frère a eu avec Eithne.

Lors d’un festin donné par son neveu Oengus, il est blessé à un œil et soigné par Diancecht, le dieu-médecin des Tuatha Dé Danann. En compensation du dommage subi, il demande qu’on lui donne un manteau, un char et la plus belle fille d’Irlande, qui se trouve être la déesse Étain. À l’instant de leur rencontre, il en tombe immédiatement amoureux et décide d’en faire sa maîtresse. Mais il a déjà une épouse légitime, la magicienne Fuamnach, qui est d’une extrême jalousie. Elle va poursuivre l’intruse se servant des sortilèges les plus puissants de sa magie, mais elle n’a pas le pouvoir de la tuer. Elle la transforme en mare d’eau en la touchant avec une branche de sorbier, puis en mouche qu’un vent druidique emporte dans les airs pendant sept années. Elle devient un ver de terre minuscule et tombe dans une coupe. Sous cette forme, elle est avalée puis « accouchée » par l’épouse du roi d’Ulster, Etar. C’est ainsi qu’elle peut renaître. Fuamnach ne peut reconquérir Midir qui, lassé de ces péripéties, la fait assassiner.

Étain épouse Eochaid Airem, le Ard ri Érenn (roi suprême d’Irlande), mais Midir qui veut la récupérer, propose au roi une partie d’échecs, dont l’enjeu est sa propre femme. Eochaid perd, mais ne tient pas parole et bannit définitivement le dieu de sa capitale Tara. Cependant, Midir parvient à entrer dans la ville et dans le palais, et rejoint Étain. Tous les deux se transforment en cygnes et s’envolent. Le roi les poursuit dans tous les sidh, mais le dieu va user de sa magie : il transforme cinquante jeunes filles en sosies d’Étain et demande à Eochaid d’en choisir une, une seule. Le roi s’exécute et sûr de son choix couche avec la fille, qui s’avère être sa propre fille. De cette relation incestueuse, va naître une fille, à l’origine d’une dynastie de rois.


Mile, connu aussi sous les noms de Milésius, ou de Míl Espáine, est l’ancêtre mythique des Gaèls (ou Goidels) que l’on appelle parfois les « fils de Mile » ou « Milesiens ». C’est un guerrier originaire d’Espagne dont le nom signifie « combat », « destruction ».

Selon le Lebor Gabála Érenn (Livre des Conquêtes d’Irlande), les Milésiens sont les derniers envahisseurs de l’Irlande et, à la différence de leurs prédécesseurs, ce sont des humains. Comme Partholon, leur débarquement a lieu le jour de la fête de Beltaine (1er mai) sous la direction de leur file (druide-poète, voir Barde) et juge Amorgen Glungel.

Les Milésiens sortent vainqueurs de la guerre qui les oppose aux « Tuatha Dé Danann » (les Gens de la Déesse Dana) et ces derniers sont contraint de se réfugier dans le Sidh, c’est-à-dire l’Autre Monde celtique. Eranann, le dernier des enfants de Mile dont le sens du nom est « petit Irlandais », perd la vie emporté par le « vent druidique ».


Mog Ruith, dans la Mythologie celtique irlandaise, est un druide mythique. Il est surnommé le « Serviteur à la Roue » car, en tant que représentation du Dagda, son attribut est la roue cosmique. Cette « roue ramante » (roth ramhach en gaélique) rend sourd quiconque l’entend, entraîne la cécité de celui qui la voit et tue ceux sur qui elle s’abat. Il a une fille, elle même « druidesse », Tlachtga.

Le personnage apparaît principalement dans un texte intitulé Forbuis Droma Damhghaire (le Siège de Druim Damhghaire), et qui raconte une expédition guerrière du Ard ri Érenn (roi suprême d’Irlande) Cormac Mac Airt contre la province de Munster qui ne paie pas le « Boroma ». Il s’agit d’un tribut en bétail que les rois de provinces doivent au Ard-ri. Les gens de Munster font appel au druide Mog Ruith, dont la puissante magie leur apporte la victoire. C’est l’un des druides les plus puissants de la mythologie, c’est aussi un guerrier qui a la particularité d’être « aveugle » ; la cécité est une qualité pour certains druides puisqu’elle leur confère le don de voyance. Sa résidence se nomme « Darbre » (ou « Dairbre »), ce qui signifie forêt de chênes.

Les premiers chrétiens irlandais en firent l’instigateur de l’exécution de saint Jean-Baptiste, afin de détruire sa réputation, preuve que le mythe était important.


Momoros, dans la mythologie celtique gauloise, est un druide, dont le nom signifierait « le cygne ».

Selon la légende, il est avec le roi Atepomaros l’un des fondateurs de la ville de Lyon. Venus du nord, ils se sont arrêtés sur une colline située en bordure de la Saône. Selon les instructions d’un oracle, ils entreprennent la construction d’une ville, quand le site est envahi par une multitude de corbeaux. Cet animal étant annonciateur de la présence du dieu Lug, il est décrété que la ville se nommera « Lugdunum » c’est-à-dire la forteresse (ou colline) de Lug.


Dans la mythologie celtique irlandaise, avant leur arrivée en Irlande, les Tuatha Dé Danann résidaient dans quatre « Îles au nord du Monde » nommées Falias, Findias, Gorias et Murias ; c’est en ces lieux qu’ils s’exerçaient à l’Art, qu’ils apprenaient la Poésie et la sagesse.

Morfessa, dont le nom signifie « Grand Savoir » était le druide qui gouvernait l’île de Falias. C’est de là que vient le talisman de la pierre de Fal qui symbolise le pouvoir légitime et la Souveraineté. Elle est placée à Tara, le centre mythique de l’Irlande. Si un homme est digne de la royauté suprême, la Pierre se met à crier lorsqu’il s’assoit dessus.

Cúchulainn l’aurait éclaté d’un coup d’épée, car elle serait restée muette lors de sa tentative.


Morrigan (ou Morrigu) signifie Grande Reine. Fille d’Ernwas, des Tuatha Dé Danann, c’est la déesse irlandaise de la guerre ou plus exactement, c’est l’aspect guerrier de la Souveraineté ou de la mort en irlande. Elle est aussi connue sous les noms de Bodb (Corneille) ou Macha (Plaine). Elle est l’épouse du dieu-druide le Dagda. Elle apparaît parfois comme un vol de trois corneilles ou comme un corbeau. Comme les autres déités, elle n’est qu’un avatar de la grande déesse féminine Brigit.

Elle se déplace sur les champs de bataille dans un équipage rouge, sur un char guidé par un seul cheval à une patte. Au cours des guerres, elle apparaît sous diverses formes animales et pour l’invoquer, il faut croasser. Entre autres pouvoirs qui sont nombreux, elle peut inspirer la peur ou le courage aux guerriers. Les morts au combat sont les « glands de Morrigane ».

Dans le Táin Bó Cúailnge (la razzia des vaches de Cooley), sous l’apparence d’une belle et jeune fille aux sourcils roux, elle tente de séduire Cúchulainn, qui refuse ses avances. Elle le menace sous l’aspect de différents animaux et, pendant qu’il combat, elle s’enroule autour de sa cuisse alors qu’elle est anguille. Le héros s’en défait et la blesse. Il est alors absent du combat pour un long moment, mais lorsqu’il revient combattre elle lui apparaît pour la dernière fois en jeune femme lavant des dépouilles dégoulinantes de sang. Il sait alors que son heure a sonné.

Plus tard, c’est en corneille qu’elle assiste à l’agonie de Cúchulainn, perchée sur son épaule.