Here is the poem (the lays) of Marie de France concerning the myth Arthurian. Here is the version told in modern French. The third layer is: Fresne.
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ToggleLe Fresne
Je rapporterai le Lai du Frêne, d’après le récit qui m’en a été fait.
It once existed in the Brittany, deux seigneurs qui étoient si proches voisins que leurs biens se touchoient. A-la-fois vaillants chevaliers et hommes riches, tous deux étoient mariés, et leur habitation n’étoit pas éloignée de la ville. L’une des dames devint enceinte, et au bout du terme, elle accoucha de deux enfants. Le mari, charmé de cet événement, s’empressa de le mander à son voisin; il lui envoie un messager pour lui faire part que sa femme étoit acouchée de deux enfants mâles, et pour le prier d’être parrain de l’un de ses fils. Le messager arrive chez l’ami pendant qu’on étoit à table, il s’agenouille et remet sa dépêche.
Le voisin remercie le ciel du bonheur qu’éprouve son ami, et fait présent d’un superbe cheval à l’envoyé. Sa femme qui mangeoit aux côtés de son époux, se mit à sourire en écoutant le récit du messager; elle étoit fausse, hautaine, médisante et envieuse. Cette dame parla fort légèrement lorsqu’elle dit devant ses domestiques : Avec l’aide de Dieu, je suis en vérité surprise de ce que le chevalier notre voisin ait osé mander à mon mari ce qui doit faire sa honte et son déshonneur, puisque sa femme est accouchée de deux enfants à-la-fois. Comment publier ce qui doit faire le déshonneur de ces époux? On sait parfaitement qu’il ne s’est jamais vu et que l’on ne verra jamais pareille chose, si la femme n’a pas eu commerce avec deux hommes.
Le mari étonné d’un pareil langage, regarde fixement sa femme, et la blâme de ce qu’elle vient de dire. Dame, reprit-il , vous feriez mieux de vous taire que de parler ainsi ; il est certain que l’accouchée mérite la bonne réputation dont elle jouit. Les gens de la maison, présents à la scène qui venoit d’avoir lieu, répétèrent les propos tenus par leur maîtresse. La nouvelle s’en répandit dans toute la Bretagne. La méchante fut blâmée par toutes les personnes du sexe ; pauvres et riches la prirent en haine et la méprisèrent. Le messager de retour chez son maître, lui rapporta la conversation qu’il a voit entendue. Celui-ci fut bien chagrin des propos qui avoient été tenus chez son ami ; il prit son épouse en aversion , et pensa qu’elle l’avoit réellement trompé ; dès cet instant il fit mauvais ménage, et n’eut plus de confiance dans la mère de ses enfants; il sembloit que ce mari recherchât tous les moyens imaginables pour affliger cette malheureuse femme, tant il étoit persuadé qu’elle étoit coupable.
La dame qui avoit si mal parlé devint enceinte à son tour dans la même année, et arrivée à son terme, elle accoucha de deux filles. Je vous demande si la voisine ne fut pas alors bien vengée, et quels regrets eut à son tour la méchante. Malheureuse que je suis, dit-elle, que ferai-je? me voilà déshonorée pour la vie. Je vais être méprisée de mon mari et de mes parents qui vont me haïr, d’après les propos que j’ai tenus sur ma voisine. Ils ne voudront plus croire à ma vertu dès qu’ils seront instruits de mon aventure je me suis condamnée moi-même, en soutenant qu’une femme ne pou voit avoir deux enfants, si elle n’avoit eu commerce avec deux hommes. Or, pareil malheur m’arrive et je me trouve dans la même situation que ma voisine.
Je vois maintenant la vérité de l’adage : Qui médit des autres et les blâme , ne sait pas souvent ce qui doit lui arriver. Mieux convient la louange que la critique; car si j’avois profité de cet avis, je ne serois pas tant à plaindre. Il me faut faire périr un des enfants ; j’aime mieux implorer la miséricorde divine pour ce crime que d’être avilie et maltraitée. Les personnes qui prenoient soin de cette femme , s’empressèrent de la consoler et la prévinrent qu’elles ne souffriroient pas l’exécution d’un crime semblable. La dame avoit auprès d’elle une jeune personne de condition libre qu’elle avoit élevée et qu’elle chérissoit. Voyant sa protectrice pleurer et se plaindre , la jeune fille affligée cherchoit tous les moyens de la consoler.
Dame, lui dit-elle, cette douleur ne convient nullement à votre état ; veuillez-vous appaiser et entendre mon avis. Vous me donnerez l’un des enfants, je vous en délivrerai secrètement, de manière à ce que jamais vous ne le reverrez. Personne ne pourra désormais vous blâmer. Je porterai votre fille près la porte d’un couvent; j’en prendrai le plus grand soin dans la route, et j’ose présumer, avec la grace de Dieu, qu elle sera trouvée par quelque prud’homme qui se chargera de l’élever. La dame éprouva un grand plaisir à cette proposition ; elle promit a la pucelle que pour le grand service qu’elle vouloit lui rendre, elle s’engageoit de son côté à la récompenser convenablement. Le bel enfant fut enveloppé dans un linge trèsfin, recouvert d’une étoffe de soie vermeille.
La Meschine vit le mustier que le mari de la dame avoit rapportée de Constantinople. Jamais aussi belle étoffe ne fut vue. Avec un bout de ruban on lui lia au bras un gros anneau d’or qui pesoit plus d’une once. Il étoit entouré de grenats, et l’on y fit graver le nom de l’endroit où l’enfant devoit être déposé. Cette précaution fut prise afin que ceux qui trouveroient la pauvre petite, apprissent qu’elle étoit bien née et qu’elle appartenoit à des gens riches. La pucelle prit l’enfant et l’emporta de la chambre; profitant de l’obscurité et du silence de la nuit pour sortir de la ville, elle prend d’abord le grand chemin, traverse la forêt, puis au loin, sur la droite, la pucelle ayant entendu le chant des coqs et l’aboyement des chiens, elle présuma que de ce côté il devoit y avoir une ville. Cet espoir ranime ses forces et lui fait doubler le pas. Son attente ne fut pas trompée, elle entra dans une ville considérable, où se trouvoit une riche abbaye de femmes.
Quantité de nones y étoient sous la direction d’une abbesse. La jeune personne après avoir considéré les différentes parties du monastère , telles que les tours, les murs, le clocher, s’arrêta devant la porte pour implorer la faveur du ciel. Après s’être agenouillée, elle fit la prière suivante. Fais-moi la grace, ô mon Dieu, par ton saint nom de prendre cet enfant en pitié, et de le garantir de tout malheur. Sa prière achevée, la pucelle regarde derrière elle, et aperçoit un très-gros frêne , dont le fût se divisoit en quatre branches qui couvroient le terrain à l’entour de leur ombrage. Reprenant aussitôt entre ses bras l’innocente créature qu’elle avoit déposée, elle s’empresse de la placer sur cet arbre, puis l’ayant de nouveau recommandée à Dieu, la demoiselle part pour revenir vers sa dame, et lui rendre compte de ce qu’elle avoit fait.
En l’abbaye restoit un portier dont les fonctions etoient d’ouvrir les portes aux personnes qui venoient aux prières. Ce jour-là cet homme s’étoit levé de meilleure heure qu’à l’ordinaire. Après avoir allumé les cierges et les lampes, sonné les cloches, il ouvre la grande porte et sort ; le premier objet qui frappe ses regards en jettant les yeux sur le frêne, est l’étoffe de soie dont l’enfant étoit enveloppé. Présumant que cet objet pouvoit avoir été dérobé, le portier s’empresse de venir à l’arbre pour prendre cette étoffe, et la remettre au véritable propriétaire. Mais au moment où il y portoit la main , le prud’homme découvre que l’étoffe de soie servoit à envelopper un enfant. Il rendit grace au ciel, alla prendre cette innocente créature, la porta aussitôt dans sa maison, la remit à sa fille, laquelle étoit veuve et avoit un jeune enfant qu’elle allaitoit.
Le prud’homme rentrant au logis appelle la jeune veuve en lui disant : Allons ma fille, levez-vous sur le champ, allumez la chandelle et le feu. Je vous apporte un enfant que j’ai trouvé sur le frêne, vous allez le réchauffer, le baigner et le nourrir de votre lait. La veuve suivit de point en point les ordres de son père, elle allume le feu, rechauffe l’enfant, le baigne et l’allaite; puis en déshabillant la petite, la vue de l’anneau d’or et de l’étoffe de soie, firent présumer à ces bonnes gens que le petit abandonné devoit appartenir à une classe élevée. Le lendemain après l’office, au moment où l’abbesse sortoit de l’église, le portier vint vers elle pour lui conter son aventure. L’abbesse demande à voir cet enfant habillé de la même manière qu’il avoit été trouvé. On va le chercher, et la dame après l’avoir bien examiné, prévient qu’elle se chargera de son éducation , qu’elle l’élevera comme sa nièce.
L’abbesse défend au portier de faire connoître la manière dont cet enfant avoit été abandonné et trouvé sur un frêne dont le nom lui fut donné et qu’elle conserva. Enfin l’enfant fut nourri dans l’abbaye sous les yeux de l’abbesse, qui l’appeloit sa nièce. Quand Frêne fut parvenue à cet âge où la nature forme les jeunes personnes, elle surpassa en beauté et en amabilité toutes les demoiselles de la Bretagne. La bonté de son caractère, le charme de sa conversation, la faisoient chérir de tout le monde, et ses qualités surpassoient encore les grâces de son visage. Elle étoit si bonne, si aimable, si bien élevée , elle parloit avec tant de douceur et de grâce qu’on ne pouvoit la voir sans l’aimer et sans l’estimer.
Il existoit à Dol un seigneur appelé Buron, lequel étoit chéri de ses vassaux. Il entendit parler des bonnes qualités de Frêne, et ne put s’empêcher de l’aimer. En revenant d’un tournois, il passa par le couvent, et pria l’abbesse de faire venir sa nièce. Le chevalier trouva la demoiselle si fort au-dessus du portrait qu’on lui en avoit fait, qu’il en fut entièrement épris. 1l se regardera comme très-malheureux s’il n’obtient l’amour de cette belle. Sa raison se trouble et il ne sait à quoi se résoudre, ni quel parti prendre. S’il vient trop souvent à l’abbaye , la supérieure découvrira le motif de ses visites, et lui défendra de les continuer. A force de réfléchir à sa situation, il pensa qu’en faisant diverses donations au couvent, il l’enrichiroit à jamais, et qu’il demanderoit en retour un appartement pour l’occuper lorsqu’il passeroit dans le canton. Pour obtenir la confiance des religieuses il leur donna des terres considérables , afin de faire prier pour lui, mais Buron avoit bien d’autres motifs que celui de demander le pardon de ses fautes.
Dès qu’il eut obtenu l’objet de sa demande, il venoit souvent au monastère pour trouver l’occasion de parler à Frêne. Il la pria tant, lui fit de si belles promesses que cette demoiselle consentit enfin à lui accorder son amour. Ayant obtenu les faveurs de sa belle, il lui parla un jour en ces termes: Belle amie, puisque vous m’avez choisi pour amant, suivez-moi dans mon château. Jugez de la colère de votre tante si elle étoit instruite de nos amours , et quel seroit son courroux si vous deveniez enceinte. Si vous m’en croyez venez avec moi, vous ne manquerez jamais de rien, et vous partagerez mes richesses. La belle Frêne qui aimoit tendrement son ami se rendit sans peine à ses desirs, et suivit Buron dans son château. Elle emporta dans sa fuite l’anneau et l’étoffe qui devoient servir à la faire reconnoître un jour. L’abbesse lui avoit raconté comment elle avoit été trouvée sur un arbre, aussi Frêne conservoit-elle précieusement dans un coffre les divers objets dont elle étoit enveloppée.
Ce fut un grand bonheur pour cette malheureuse demoiselle, que la bonne abbesse qui l’avoit élevée et nourrie en lui rendant la bague et l’étoffe de lui avoir appris comment elle avoit été abandonnée dès sa naissance , et par quel hasard elle étoit tombée entre ses mains. Connoissant l’importance dont ces deux objets étoient pour elle, Frêne n’avoit garde de les oublier. Aussi en prenoit-elle le plus grand soin et veilloit sans cesse à ce qu’ils ne s’égarassent. Buron dont la tendresse étoit extrême conduisit sa belle maîtresse dans sa terre, où elle se fit aimer et chérir de tous ceux qui la connurent. Ils étoient depuis long-temps ensemble, lorsque les chevaliers exposèrent à plusieurs reprises à leur seigneur qu’ils seroient flattés de lui voir épouser une femme de son rang, et de renvoyer son amie, afin d’avoir un héritier. Les chevaliers lui font entrevoir que s’il laisse sa terre à un étranger ou à sa mie, ils ne le tiendront plus pour seigneur , et qu’ils cesseront de le servir. Buron forcé de déférer à l’avis de ses chevaliers , leur demanda quelle femme de la province il pourroit prendre.
Sire, ici près est un prud homme, père d’une fille unique et fort riche. Cette jeune personne qui est la plus jolie du canton se nomme Coudre. Ainsi en abandonnant Frêne, vous aurez pour la remplacer Coudre ; ce dernier donne du fruit, et le Frêne n’en porte point. La demande ayant été faite aux parents fut acceptée. Mais hélas ! les chevaliers ignoroient que les deux jeunes personnes étoient sœurs jumelles. Frêne étoit la malheureuse abandonnée, et sa sœur étoit destinée à devenir l’épouse de son ami. Le mariage est enfin arrêté, et dès que Frêne apprend que son ami va se marier , elle ne laisse apercevoir aucune trace de chagrin, et se dévoue aux plus rudes travaux. Elle sert son seigneur comme à l’ordinaire et prend soin de tout le monde; aussi toutes les personnes invitées ou celles de la maison s’émerveilloient-elles de son courage et de son dévouement. Les amis de Buron s’étoient rendus au château le jour de la noce, ainsi que l’archevêque ; les chevaliers de la ville de Dol lui amenèrent la nouvelle épouse.
La mère de Coudre avoit accompagné sa fille ; craignant que son gendre ne revînt à ses premières amours, elle vouloit lui conseiller de renvoyer Frêne, et de la marier à quelque homme de bien. Les noces furent très-belles, et pendant qu’on se livroit au plaisir, Frêne parcourut les chambres du château pour examiner si tout étoit en place et si rien ne manquoit. II ne paroissoit point que cet hymen lui déplût, car elle avoit servi la nouvelle mariée avec tant de graces que les convives ne pouvoient revenir de leur surprise. Chacun louoit sa conduite, ses soins et son activité. La mère en admirant le courage, la patience, le bon cœur de Frêne, lui accorda son estime et son amitié. Ah ! si elle avoit reconnu sa fille , elle n’eût sans doute pas voulu lui enlever son ami. Toujours attentive, Frêne va faire dresser le lit nuptial. Quittant son manteau , elle montre aux chambellans la manière dont il falloit le faire pour se conformer au goût de leur seigneur. Le lit étoit dressé, et voyant qu’il étoit recouvert d’une étoffe peu riche et de mauvais goût, Frêne ouvre son coffre, en retire la belle étoffe dont elle avoit été enveloppée, et la fit servir à décorer le lit de son ami. Elle le faisoit avec d’autant plus de plaisir que l’archevêque devoit venir pour bénir la chambre des deux époux , et remplir son ministère.
Sitôt que tout fut apprêté , la mère conduit Coudre dans la chambre nuptiale et la veut faire coucher. En jetant les yeux sur le lit, elle aperçoit l’étoffe précieuse, la reconnoît, se ressouvient de l’emploi qu’elle en fait, puis éprouve un frémissement involontaire. D’où peut venir cette étoffe ? par quel hasard se trouve-t-elle dans le château de mon gendre ? Pour s’en éclaircir, la dame appelle un chambellan ; Dites – moi, mon ami, vous devez le savoir, comment votre maître est-il devenu propriétaire de cette étoffe ? Je vais vous satisfaire , madame , c’est Frêne, la jeune personne qui l’a apportée ; voyant que la couverture de mon seigneur n’étoit pas assez riche pour un jour aussi solennel, elle a donné celle que vous voyez. Faites-la venir sur-le-champ, et sitôt qu’elle l’aperçut : Ah! belle amie, lui dit la mère , veuillez m’apprendre où cette bonne étoffe a été trouvée, d’où vient-elle, qui vous l’a donnée? Dame, ma tante l’abbesse qui a pris soin de mon enfance et qui m’a élevée, me remit cette étoffe ainsi qu’un anneau d’or, et m’enjoignit de les conserver précieusement. Ils m’avoient été donnés sans doute par les auteurs de mes jours qui m’envoyèrent au couvent.
Belle amie, ne pourrois-je voir cet anneau ? oui madame, sans doute, je vais le chercher et vous l’apporter. Dès que la dame l’eut regardé, elle reconnut l’anneau, ne douta plus que Frêne ne fût sa fille. Embrasse-moi, mon enfant, tu es ma fille ; la révolution que cette malheureuse mère éprouva en disant ces paroles, la fit tomber en pamoison. Revenue à elle, la dame fait appeler son mari , qui arrive tout effraye’. Sitôt qu’il est entré, sa femme tombe à ses genoux qu’elle baise, et le prie de lui pardonner. Le mari, qui ne savoit rien de l’aventure , répondit : Dame, il n’existe -aucune dispute entre nous, veuillez – vous lever, car vous êtes toute pardonnée. Faites-moi le plaisir de me faire connoître ce que vous desirez. Sire, je n’avouerai ma faute que lorsque vous m’aurez écoutée, et ensuite pardonnée. Il vous ressouvient du jugement téméraire que je portai sur ma voisine qui étoit accouchée de deux garçons. Je parlai contre moi sans le savoir. A mon tour j’eus deux filles à-la-fois ; j’en cachai une qui fut portée dans un couvent. Je l’enveloppai avec l’étoffe précieuse que vous aviez rapportée de Constantinople, et je cachai dans ses langes le bel anneau que vous m’aviez donné la première fois que vous me parlâtes.
Eh bien , sire, rien ne peut être caché, je viens de retrouver ici l’étoffe, l’anneau, et ma fille que j’avois perdue par ma faute. C’est cette personne si aimable, si sage et si belle que le chevalier aimoit depuis long-temps, et dont il vient d’épouser la sœur. Madame, répondit l’époux, je suis très-satisfait et bien joyeux que nous ayons retrouvé notre fille avant que la faute fût augmentée, le ciel nous accorde doublement ses faveurs. Venez, ma chère enfant, venez embrasser votre père. Frêne est au comble du bonheur, puisqu’elle vient de retrouver ses parents. Son père les quitte aussitôt pour aller parler à son gendre et à l’archevêque, et leur faire part de cette nouvelle. Dès qu’il en est instruit, Buron ne peut contenir sa joie, et le prélat donne le conseil d’attendre que la nuit soit passée, parce qu’il rompra le lendemain les nœuds qu’il avoit formés la veille. ll fut donc arrêté que le premier mariage seroit déclaré nul, et que Buron épouseroit son amie avec le consentement de ses parents. Le père divisa son bien en deux parts égales, dont une fut donnée à Frêne. Lorsque le chevalier et sa femme retournèrent dans leur pays, après la noce qui fut très-belle, ils emmenèrent avec eux Coudre, leur autre fille, qui trouva dans son pays un parti fort riche.
When we knew this adventure and its end, the Bretons made it the Lai du Frêne, so called from the lady who is the subject