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Voici divers contes basques : Le fils Muruguena, la pierre de Roland, Basa Jaun et la scie
Le fils Muruguena
Un fils de la maison Muruguena (Beasain) vit une très belle femme au seuil d’un abri souterrain et se maria avec elle.
Ils eurent sept enfants, tous des garçons. Un jour le mari se mit en tête de les faire baptiser à l’église du village.
Il les mit dans un charriot et y attacha leur mère avec des cordes.
Ils s’en allèrent, en direction de l’église. En chemin, Mari s’entoura de flammes, brûla ses liens, bondit sur un rocher, près de Muruguena, y laissa l’empreinte d’un pied, et finit par s’envoler à Muru tout en disant:
« Zazpi semeak zerurako, ni Muru’ako; Murugena ez da sekulan eri edo maki gabe izango ».
« Les sept fils pour le ciel, moi pour Muru; à Muruguena il ne manquera ni malade ni manchot ».
La pierre de Roland
Le roi Charlemagne partit en guerre contre les Espagnols, et Roland, que nous regardons toujours comme un autre Samson, l’accompagnait.
lls arrivèrent au pied des Pyrénées.
Alors Roland, dans l’intention d’intimider les ennemis et de faire connaître au loin sa force, voulut tenter un coup extraordinaire. Il monta sur la Madeleine – c’est une petite montagne auprès de Tardets (Soule)- saisit un bloc énorme et se disposa à le lancer par dessus les Pyrénées, au milieu des premiers villages d’Espagne. Malheureusement, comme il ramenait son bras en avant, le pied lui glissa sur le terrain humide, ce qui amortit la force du coup.
La pierre tomba en deçà des Pyrénées, au lieu de les franchir. Mais elle alla encore à douze kilomètres de la Madeleine, jusque sur le flanc de l’Anthoule où elle est restée depuis.
Et vous pourrez voir encore sur le bloc les traces profondes de la main de Roland, qu’on reconnaît bien n’avoir été creusées par aucun instrument.
Basa Jaun et la scie
Le Basa Jaun fabriquait des scies dans son atelier.
San Martinico ne pouvait le faire, faute de modèle. Voulant connaître le secret il chargea son domestique d’annoncer dans tout le village que lui, San Martinico, avait fabriqué la scie.
En entendant cela, le Basa-Jaun lui demanda:
« Est-ce que ton maître a vu la feuille de châtaignier! »
« Non, il ne l’a pas vue, mais maintenant il va la regarder! », lui répondit le domestique qui rapporta aussitôt la nouvelle à san Martinico.
Ce dernier vit en effet cette feuille dentelée, alors il façonna une lame de fer du même style.
De nuit, le Basa Jaun vint à l’atelier de San Martinico pour voir si effectivement ce dernier avait réussi à fabriquer une scie. Lorsqu’il en vit une, il tordit alternativement les dents, l’une après l’autre, pensant ainsi la rendre inutilisable. Mais en faisant cela, au contraire, il améliora l’outil et les scies que faisaient San Martinico se manoeuvraient sans peine dans la belle fenêtre que mordaient leurs dents.
En revanche celles du Basa Jaun n’avaient pas cet avantage, il ne l’avait pas inventé. C’est de cette manière que se propagea la scie à travers le monde.