Mythologie Gauloise

Mythologie Gauloise mythologie gauloise

La religion ou mythologie gauloise est l’ensemble des croyances et des rites propres aux peuples de la Gaule. Du fait de l’absence de sources écrites directes avant l’époque romaine, ses particularités d’avant la romanisation demeurent mal connues, et difficiles à distinguer de celles de la religion gallo-romaine.

mythologie gauloise

Mythologie Gauloise (textes)

Les druides, issus de la noblesse, forment l’élite intellectuelle. Ils se réunissent une fois l’an dans la forêt des Carnutes, près d’Orléans, où ils élisent un pontife suprême. Maîtres de la littérature et de la poésie, nantis de privilèges, exemptés de l’impôt et du service armé, ils doivent consacrer une vingtaine d’années à leur instruction, la mémorisation des textes sacrés. La transcription écrite leur est interdite. Cependant, au temps de César, ils connaissent l’écriture.

Ils sont versés dans la science des nombres et étudient les mouvements des astres. Ils prétendent connaître les dimensions de l’univers. Intermédiaires entre les humains et le monde des dieux, auxquels eux seul ont accès, ils règlent les cérémonies religieuses, président aux sacrifices et interprètent les augures. Selon eux, les âmes passent d’un corps à l’autre après la mort ou continuent à vivre dans un monde parallèle.

Cette croyance stimule le courage et permet de surmonter la peur de la mort. Le gui, plante pérenne toujours verte, serait à l’arbre ce que l’âme est au corps, une émanation du dieu ou même un avatar de celui-ci. Sa cueillette sur le chêne rouvre est liée à un culte rendu au cycle des saisons.

Le culte de Lug (Mercure) s’étend sur de vastes régions d’Europe (son nom est identifiable dans le nom d’une quinzaine de villes (Lyon/Lugdunum, Liegnitz/Lugidunum, Leyde, Carlisle/Castra Luguvallium, Lugdunum Convenarum). La grande fête de la moisson, Lugnasad, est célébrée dans tous les pays celtes. Les Déesses Rosmerta, Nantosvelta, Damona, Sirona, Nemetona et d’autres sont les parèdres de divinités masculines.

Il est difficile de les distinguer toujours des matres, matronae, divines mères, génitrice des peuples, qui portent des cornes d’abondances, corbeilles de fruits et symboles de fertilités. Le dieu-père Dispater est le grand maître de la terre, et les Gaulois s’en prétendent les descendants.

Le culte d’un dieu forgeron correspondant à Vulcain est connu par son nom insulaire Goibniu, en Irlande, ou Gofanon, au Pays de Galles. Ésus, bon dieu cependant avide de sang humain est représenté en travailleur, associé au taureau aux trois grues Tarvos Trigaranus (ils sont tous les deux représentés sur le pilier des Nautes découvert en 1711 à Paris). Le taureau symbolise la fécondité et la puissance au combat. Le cerf est par sa ramure qui repousse chaque année le symbole du renouveau de la nature.

Les Celtes pratiquent des cultes naturistes, dédiés au ciel, aux astres, à la terre, aux collines, aux montagnes, aux forêts et aux clairières, voire à certains arbres, aux lacs, à la mer, aux animaux symboles de force. À la fin du IIIe siècle, l’Anthologie grecque aurait fait mention du « Rhin jaloux » auquel les Celtes demandent de statuer sur la légitimité de leurs nouveau-nés.

Un chef gaulois vainqueur en Italie se targue d’être le fils du Rhin. Les noms de tribus (Éburons/ifs, Tarbelli/taureaux) et ceux de certains personnages (Brannogenos/fils du corbeau, Matugenos/fils de l’ours) sont évocateurs.

Jules César, dans la guerre des Gaules, dresse le catalogue des divinités honorées par les Celtes. Pour des raisons stratégiques, il les désigne par leur nom romain ; Mercure, inventeur des arts, protecteur des routes et du commerce, Apollon qui chasse les maladies, Minerve, Jupiter… À propos de Mars, il ajoute que les Celtes, au début d’une guerre, lui vouent tout ce qu’ils auront pris ; une fois vainqueurs, ils immolent le butin vivant et entassent tout le reste en un lieu sacré.

Chez beaucoup de peuplades, on peut voir de ces tas formés de diverses dépouilles ; il est rare qu’un homme ose, au mépris de la loi religieuse, dissimuler chez lui son butin ou porter une main sacrilège sur ses offrandes : semblable crime est puni par une mort terrible.

Certains peuples gaulois apaisent par des immolations Teutatès et Ésus. Des textes médiévaux relatent les sacrifices qui leurs sont offerts : pour Teutatès, un homme est plongé dans un bassin jusqu’à ce qu’il étouffe. Pour Esus, on suspend un homme à un arbre et on le met en pièce. Pour Taranis, on en brûle plusieurs dans un arbre creux.