Contes basques 19

Contes basques

Voici divers contes basques : le seigneur de Muntxaraz, les bons et les méchants, les Jentils de Leizadi

contes basques

Le seigneur de Muntxaraz

Un roi de Navarre dit:

« Je donnerai ma fille en mariage à celui qui luttera et vaincra un noir de ma cour ».

Le Seigneur de Muntxaraz se présenta et triompha du noir. Il se maria donc avec l’infante et le couple s’installa dans son palais d’Abadiano.

Ils eurent des fils et des filles. L’ainé s’appelait Ibon et le dernier enfant Marriuka. Le premier allait donc hériter de la maison c’est pour cela que Marriuka le détestait. Elle organisa une excursion à Anboto avec, entres autres, Ibon.

Là-haut, ils mangèrent et Marriuka fit en sorte que l’on serve du vin en abondance à son frère ainé. Ce dernier fut abattu par la boisson et il s’endormit dans la campagne.

Aidée d’une servante, Marriuka l’empoigna et le jeta du haut des rochers. Ainsi mourut Ibon.
Marriuka s’en retourna à Muntxaraz et dit à son père que Ibon était mort à Anboto, par suite d’une chute dans le massif rocheux. Mais sa conscience l’accusait.

Cette nuit-là apparrurent à Muntxaraz les ximelgorri ou génies diaboliques. Marriuka disparut. Depuis elle habite à Anboto ou a Sarrimendi, ça dépend des fois.

Quand elle se rend à Oiz on la voit traverser les airs comme un jet de feu.


Les bons et les méchants

La foudre, un jour, tomba sur un village, et, le bon saint Pierre demanda au seigneur Jésus:
-« Seigneur, pourquoi la foudre est-elle ainsi tombée sur les bons et sur les méchants ? Pourquoi pas seulement sur les méchants ? ».

Sur le moment, Jésus ne répondit rien. Mais, plus loin, le seigneur Jésus dit à saint Pierre:
-« Pierre, prends cet essaim d’abeilles.
-« Nous n’avons pas de ruche, seigneur. »
-« C’est égal; met le contre ta poitrine. »

Saint Pierre met donc l’essaim contre sa poitrine, et, tout de suite, il se met à crier:
– « Aie! elles sont toutes en train de me piquer! Aie!…. »

Un peu plus loin, ensuite, le seigneur Jésus:
-« Donne moi l’essaim d’abeille, que je le fasse entrer dans la ruche que voilà »
-« Seigneur, mais c’est bien sur que je les ai toutes écrasées ! »
-« Pourquoi ? »
-« Parcequ’elles me piquaient. »
– » Elles piquaient? Toutes ? Pourquoi donc les écraser toutes, les bonnes et les méchantes ? ».


Les Jentils de Leizadi

Les Jentils, qui vivaient dans la grotte de Leizadi, descendaient au lieu dit Aizgerriko aux maisons Begiriztain et Ayorre.

Par leurs chants ils réjouissaient les gens. Tous les jours l’un d’eux allait voir un berger qui se tenait dans la grotte inférieure de Leizadi, il lui demandait du lait. Le berger lui en donnait jusqu’à ce que, fatigué d’être tant de fois importuné, il chauffa la pierre qui servait de siège au Jentil lors des visites au cours desquelles il buvait du lait.

Lorsqu’il vint, il s’assit donc comme de coutume mais il dut se lever vite s’étant brûlé les fesses.
Il quitta cet endroit à jamais.