Glossaire en G (Celtique)

Voici un glossaire de la mythologie celtique : Gargan, Gallisenae, Geis, Glam dicinn, Gofannon, Goibniu, Gradlon, Grainne, Grannos, Gwawl, Gwenwed, Gwern, Gwydyon, Gwynn ap Nudd, Gwyon Bach

Glossaire Celtique

Glossaire Celtique

Gargan est l’avatar du dieu Lug. Sa croyance se serait maintenue après la christianisation des descendants des peuples celtes. Il serait le fils de la déesse Belisama qui restant vierge aurait été fécondée par l’esprit divin du dieu Belen.

Grand mangeur, coureur de jupon, bagarreur, un peu benêt mais au grand cœur, il mena une vie d’errance. Par certains de ses aspects, il n’est pas sans rappeler le Dagda irlandais,
ou le géant Gargantua immortalisé par Rabelais fils de Gallamelle et Grandgosier.

Le géant Gargan est associé par les Gaulois à la lutte contre les envahisseurs romains. Il aurait été conservé, même chez les populations christianisées, comme symbole de résistance. Il aurait ainsi prêté main forte contre les Anglais durant la guerre de Cent Ans.

Les religieux qui s’étaient attelé à christianiser définitivement l’Europe de l’Ouest ont lutté contre cette survivance d’un autre âge et l’ont associé à Satan. Les bénédictins ont ainsi affublé au Haut Moyen Âge les païens du sobriquet de Gargantuates, « ceux de Gargan ».


Dans la mythologie celtique bretonne, les Gallisenae (ou Gallizenae) sont les druidesses mythiques de l’île-de-Sein (Sena) au large de l’Armorique. La première mention de leur existence remonte à Artémidore (125 – 27 avant J.-C.). Selon Pomponius Mela (géographe du Ier siècle après J.-C.), elles sont neuf et ont fait vœu de virginité. Elles ont le don de prophétie, le pouvoir de calmer vents et tempêtes et de prendre la forme animale qu’elles désirent.


La Geis (pluriel : geasa) est une incantation magique prononcée par le druide (le file en Irlande). Si le mot n’a pas de traduction littérale, il a le sens d’obligation et d’interdit, la référence au tabou n’est pas pertinente car ce n’est pas une notion indo-européenne. Basée sur le pouvoir du Verbe, elle obligatoirement orale.

La geis est d’origine divine, seuls les membres de la classe sacerdotale peuvent la mettre en pratique au moyen de leur magie. Cette contrainte n’est pas nécessairement négative, elle peut avoir une connotation positive, mais la littérature ne rapporte généralement que les cas de violation. Elle concerne essentiellement la classe guerrière, et son représentant en la personne du roi, sans qu’il puisse y avoir contestation, rarement des membres de la classe des producteurs (artisans, agriculteurs, éleveurs) et jamais les druides ni les femmes.

Cette procédure religieuse comprend trois phases sur la durée de l’existence d’un homme :

  1. Le druide prononce l’incantation à la naissance du futur guerrier ou lors de son apprentissage militaire. Il s’agit d’une seule geis ou plus fréquemment de plusieurs geisa qui constituent un ensemble d’interdictions et d’obligations. Cela concerne tous les aspects de la vie de l’individu et s’il n’y a pas de violation, il n’y a aucune conséquence.
  2. Au cours de son existence le roi ou le guerrier se trouve dans l’obligation d’enfreindre les interdits le concernant, sous peine de perdre son honneur, c’est l’annonce de sa mort prochaine. Il convient de noter que deux geisa contradictoires sont systématiquement fatales.
  3. La violation de la prescription provoque la mort violente du guerrier.

L’incantation a force de loi, à la fois religieuse et sociale, c’est un moyen pour la classe sacerdotale de contraindre les guerriers à remplir leurs obligations. Seul un druide a le pouvoir de lever une geis. Cette pratique ne doit pas être confondue avec le Destin (fatum) ni avec le défi que se lancent des héros.

On ne connaît qu’un cas de geis collective dans le récit de la « Razzia des vaches de Cooley» (Táin Bó Cúailnge) où les guerriers d’Ulster n’ont pas le droit de parler avant le roi et où celui-ci ne peut prendre la parole avant ses druides (voir Sualtam).


Le glam dicinn, dans la mythologie celtique irlandaise, est une malédiction suprême, proférée par un druide spécialisé, un file (voir article barde). Il s’agit d’une forme de satire qui provoque instantanément l’éruption de trois furoncles, sur le visage de celui qui en est l’objet. Ces furoncles représentent respectivement la « Honte », le « Blâme » et la « Laideur ». La victime est exclue de la vie sociale, et vouée à la mort. La satire se fait sous forme d’un cri, et si elle est parfaite, la mort peut être immédiate.

L’un des exemple les plus connus est celui de l’infâme druide Aithirne Ailgesach qui fait mourir de honte Luaine, la fiancée du roi Conchobar Mac Nessa, parce qu’elle ne veut pas coucher avec lui.


Gofannon est un dieu de la mythologie celtique galloise, il est le fils de la déesse Dôn. Son nom signifie forgeron, il est l’équivalent Gallois du dieu irlandais Goibniu ou du dieu romain Vulcain, relevant de la troisième fonction artisanale, selon l’idéologie tripartite des indo-européens définie par Georges Dumézil (voir aussi Tuatha Dé Danann, Classes et fonctions). Gofannon apparaît dans la Quatrième Branche du Mabinogi, lors de la mort de Dylan Eil Ton et dans un poème du « Livre de Taliesin » dans lequel il est cité en tant que magicien.

Gofannon forge des armes au coup sûr et fatal pour qui le reçoit, et il brasse une bière qui rend ses buveurs immortels.


Gobniu (ou Goibhniu) est le dieu-forgeron des Tuatha Dé Danann, il appartient à la classe artisanale et relève donc de la troisième fonction qui est la production. Chef des artisans métallurgistes, il est responsable de la fabrication des armes magiques pour les dieux, les héros et les druides. Grâce à son marteau magique, il peut fabriquer une épée ou un javelot parfait en trois coups. Lors de la « Deuxième bataille de Mag Tured » (Cath Maighe Tuireadh), il est blessé par la lance de Ruadan, fils de Brigit et du Fomoire Bres, mais un bain dans la Fontaine de Santé le guérit. Ses frères sont Credne et Luchta.

Il est aussi, dans le Sidh c’est-à-dire l’Autre Monde celtique, le brasseur de la bière et le serviteur des autres dieux au Festin d’Immortalité, le fled Goibnenn. Son équivalent gallois est Gofannon.


Gradlon, « roi » de Cornouaille né en 330 après J.-C., probablement un gouverneur. Personnage légendaire appelé Gradlon le Grand (Gradlon Meur) en Bretagne et Urbain ailleurs. Fils aîné de Conan Meriadec par sa deuxième épouse, sainte Darerca.

Dans sa jeunesse païenne, Gradlon tombe profondément amoureux d’une belle fée (une bansidh dans la tradition irlandaise). Malheureusement, il offense la créature mystérieuse en se convertissant au christianisme et en cherchant les conseils de saint Guénolé. La fée quitte Gradlon en franchissant un fleuve torrentiel et en l’avertissant de ne pas la suivre. Le Breton courageux la poursuit, plongeant dans les eaux tourbillonnantes. La fée, forcée de sauver la vie de son ancien amant, ne l’a pas moins détesté pour autant car ce sauvetage était la preuve que son amour n’était pas mort.

Lors d’une chasse, séparé de son entourage, il se perdit dans la grande forêt du Menez-Hom. Presque mort d’épuisement et de faim, il tombe par hasard sur l’ermitage de saint Corentin (maintenant Plomodiern). Saint Corentin possède un poisson merveilleux dont il coupe la moitié pour se sustenter chaque jour et qu’il retrouve entier chaque matin. Le saint, partageant quotidiennement son repas avec le roi, lui redonne la santé. En récompense de son hospitalité, Gradlon fit de saint Corentin le premier évêque de Cornouaille.

Le premier amour féerique du roi est revenu bien des années plus tard posséder l’esprit de la fille de Gradlon, Dahut, qui fut à l’origine de la disparition de la ville d’Ys.

Gradlon fit de Corispotium (variante : Corisopitum), appelée ensuite Quimper, sa nouvelle capitale, sa statue équestre peut d’ailleurs être vue entre les tours de la cathédrale. À la mort de Gradlon, son fils Salomon Ier lui succéda, puis son petit-fils, Aldrien.


Grainne (Grainné ou en irlandais Gráinne) est la fille de Cormac Mac Airt dans la mythologie celtique. Elle est une reine infidèle et amante de Diarmuid.

Veuf, le vieux roi Fionn mac Cumhail n’entend pas finir ses jours en solitaire et il demande la main de la fille du grand roi d’Irlande, Gráinne. Cela n’est pas du goût de la demoiselle. Pour l’éconduire, elle exige une épreuve difficile : le roi doit lui rapporter un couple de chaque espèce animale vivant en Irlande.

Mais c’est sans compter sur les talents de chasseur du neveu du roi. La belle n’a plus qu’à s’exécuter et à convoler en justes noces. Peu après, à l’occasion d’un banquet à Tara, elle verse aux convives un breuvage somnifère auquel tous succombent, sauf Diarmuid et Oisin, le propre fils de Fionn. Elle tente de séduire Diarmuid qui se défend. Mais quand il réalise qu’au réveil du roi, il va se retrouver seul avec la reine, il accepte de fuir avec elle. Ce sera sa perte. Les deux jeunes gens se dérobent pendant seize années, poursuivis par la haine et le désir de vengeance de Fionn.

Après seize années de fuite, Cormac et Fionn acceptèrent leur mariage mais Diarmuid fut mortellement blessé par un sanglier ensorcelé lors d’une partie de chasse. Fionn qui avait assisté à la scène refusa d’apporter son aide à Diarmuid agonisant.

Gráinne accusa Fionn de la mort de son amant et jura de se venger par le biais de ses quatre fils, mais le vieux roi rusé la courtisa jusqu’à ce qu’elle accepte de l’épouser.


Grannos (latinisé en Grannus) est, dans la mythologie celtique gauloise, un dieu solaire comparable à Belenos, dont il n’est peut-être qu’un surnom ou une représentation. À l’instar de Borvo, c’est un dieu guérisseur, il est considéré comme une équivalence du dieu grec Apollon, à l’époque gallo-romaine. Sa parèdre est Sirona. Son culte semble s’être cantonné dans la région d’Aix-la-Chapelle (Allemagne). La relation est parfois faite avec Mac Greine, surnommé « fils du Soleil », dans la mythologie celtique irlandaise.


Gwawl est, dans la mythologie celtique galloise, le trouble-fête du mariage de Pwyll et Rhiannon. Les noces du roi Pwyll et de la Déesse vont être célébrées quand arrive un importun, Gwawl, qui demande la main de la belle Rhiannon.

Le roi Pwyll, piégé, ne peut refuser. On fixe le mariage de Gwawl et de la Déesse à un an. Pwyll est bien décidé à reprendre son bien le plus cher et il rumine sa revanche. Au jour des noces, le voici déguisé en mendiant et muni d’une besace magique donnée par la Déesse. Nul ne parvient à remplir cette besace de victuailles : il faut que Gwawl, le nouveau roi, les foule au pied pour y arriver. Dès que Gwawl est entré dans le sac, Pwyll serre le cordon et son rival se trouve pris. Il devra rendre Rhiannon.


Gwenved est le « Monde Blanc » dans le néo-druidisme.

Cercle de la félicité et de la béatitude, il est l’aboutissement du cycle des incarnations symbolisé par Abred. Aussi connu pour être le paradis de la non conscience, seuls les hommes bons peuvent parvenir au monde blanc. Dans une philosophie dynamique comme celle des druides, il apparaît comme paradoxal d’avoir un état figé de « félicité ». L’interprétation parait passablement teintée de « judéo-christianisme ». Dans la croix celtique, ce cercle est le plus petit (diamètre 9), au centre de la croix.


Dans la mythologie celtique du Pays de Galles, Gwern apparaît notamment dans « Le Mabinogi de Branwen ». Il est né de l’union de Matholwch, roi d’Irlande et de Branwen, fille de Llyr et sœur de Bran le Béni. Ce mariage avait été décidé, sans l’accord de Evnissyen, le demi-frère de la jeune femme, qui n’aura de cesse de se venger. Le couple royal arrive en Irlande où Branwen donne naissance à un garçon : Gwern. Puis, Matholwch se lasse de son épouse, la déchoit de son titre de reine et la fait travailler aux cuisines du château. Secrètement, elle élève un étourneau et l’envoie à son frère, un message attaché à la patte. Bran le Béni entreprend une expédition militaire, au cours de laquelle Evnissyen jette l’enfant dans le feu. Il périt à l’âge de trois ans.


Gwynn ap Nudd, dans la mythologie celtique galloise, est un des souverains de l’Annwvyn, l’Autre Monde des Celtes. Il est le fils de Nudd et le frère d’Yder et de Bebhinn. Son nom provient du celtique vindos qui signifie « blanc, loyal, éclatant ». Il est parfois assimilé à l’Irlandais Finn Mac Cumaill, dont le grand-père Nuada, roi des Tuatha Dé Danann, est l’équivalent de Nudd.

Il a un rôle psychopompe puisque l’une de ses fonctions est de guider les âmes des morts vers l’Annwvyn, accompagné d’une meute de chiens fantastiques.

Dans le conte arthurien Kulhwch et Olwen, Creiddylad, fille de Lludd Llaw Ereund, la plus belle fille de toutes les Bretagnes, s’enfuit avec Gwythyr, fils de Greidawl. Mais avant qu’ils n’aient pu consommer leur union, Gwynn enlève la jeune fille. L’amant lève une armée, mais le ravisseur est victorieux et fait prisonnier de nombreux guerriers. Ces nobles ne sont libérés que sur l’intervention du roi Arthur, il décide en outre que Creiddylad demeurera chez son père, sans que les deux prétendants ne puissent l’approcher. Depuis cette histoire, tous les ans, aux calendes de mai, Gwynn et Gwythyr se battent pour Creiddylad, cela durera jusqu’au Jugement dernier. À ce moment, le vainqueur du combat gagnera la demoiselle.

Gwynn ap Nudd participe à la chasse mythique d’Arthur contre le sanglier Twrch Trwyth.


Gwion Bach est la première vie du barde Taliesin.

Il est le guide d’un aveugle qui est chargé de surveiller un chaudron, dans lequel Keridwen prépare une mixture dont trois gouttes doivent donner à son fils, le hideux Morvran (surnommé Avangddu, c’est-à-dire le monstre noir), les dons de prophétie et de divination. Au moment où les gouttes magiques jaillissent, Gwion Bach pousse l’enfant et reçoit les dons magiques. Afin de se soustraire à la vengeance de Keridwen, il s’enfuit en prenant l’apparence d’un lièvre. C’est l’histoire des différentes métamorphoses : un saumon bleu, un chien, un cerf, un chevreuil, une borne, une corde, une hache, etc. Dans la poursuite, Keridwen se transforme autant de fois. Dans une grange, il se transforme en grain de blé, Keridwen prend l’apparence d’une poule noire, elle avale le grain de blé et donne naissance à Gwion Bach. Ne pouvant se résoudre à le tuer, elle installe l’enfant dans un coracle et l’abandonne sur la mer.

Elffin fils de Gwyddno Garanhir, participe à une pêche miraculeuse chaque 1er novembre, mais à la place de saumons il ne récolte qu’un coracle. Il tranche les cordons de cuir et un front blanc (tal-iesin) apparaît. C’est Gwion Bach qui a erré sur la mer pendant 40 ans. C’est la naissance de Taliesin.