Glossaire en L (Celtique)

Voici un glossaire de la mythologie celtique : Labraid, Laegaire, Lebor Gabála Érenn (Livre des Conquêtes d’Irlande), Leborcham, Libane, Lir (Llyr), Llew Llaw Gyffes (Llew), Llud, Llwyt, Loch, Luaine, Luchta, Lug (Lugh, Lugos), Lugaid Reo nDerg, Lugnasad (fête)

Glossaire Celtique

Glossaire Celtique

Léborcham, dans la mythologie celtique irlandaise, est la servante du roi d’Ulster Conchobar Mac Nessa, son nom signifie « Longue Boiteuse ». Fille de Oa (« Oreille ») et de Adarc (« Corne »), elle est si rapide qu’en une journée elle peut parcourir toute l’Irlande et rapporter à son maître tout ce qui s’y passe.

Elle est aussi célèbre pour sa grande laideur et sa difformité : on la décrit avec les genoux et les pieds à l’envers, de même que les cuisses et les chevilles. Lors de la bataille mythique de Dun Etair, elle est aux côtés du druide Aithirne Ailgesach pour donner la victoire aux Ulates (habitants d’Ulster).


Lir, dans la mythologie celtique irlandaise, est le dieu de la mer, qui est la signification de son nom, c’est un dieu suprême des Tuatha Dé Danann. Il est le père de Manannan Mac Lir, de Bran le Béni et de Branwen.

Dans la tradition galloise, il est Llyr, père de Manawyddan Fab Llyr et des jumeaux Nisien and Evnissyen, issus de l’union avec Pernaddun. Il a aussi une fille, Fionnuala, dont le nom de la mère n’est pas mentionné.

Ce dieu serait à l’origine du personnage Le Roi Lear de William Shakespeare.

Dans le Garden of Remembrance (Dublin, jardin qui commémore les victimes de la lutte pour l’indépendance de l’Irlande) une sculpture s’intitule Children of Lir, œuvre d’Oisín Kelly.


Llew Llaw Gyffes, dans la mythologie celtique galloise, est un personnage qui apparaît dans la Quatrième Branche du Mabinogi : Math fils de Mathonwy. Le sens de son surnom « qui a la main rapide » est à rapprocher de celui de « lamfada » (« au long bras ») que l’on donne parfois à Lug en Irlande et dont il est un équivalent, sans en être l’exacte réplique.

Sa naissance, ainsi que celle de son jumeau Dylan Eil Ton, résulte d’une pratique magique, lorsque le roi Math veut éprouver la virginité d’Arianrhod. Pour se venger de l’outrage, sa mère prononce trois geisa sur l’enfant : elle le prive de nom, elle lui interdit de porter des armes et d’avoir une femme humaine, ce qui l’empêche, de fait, d’être un homme. Cependant, l’enfant ayant grandi, sa mère constate son adresse et le surnomme, ce qui a pour effet de lever la première geis. Puis, son oncle et tuteur Gwydyon le contraint à prendre les armes en simulant une attaque contre sa résidence. Pour le troisième interdit, le roi Math, qui est aussi magicien et son neveu Gwydyon lui confectionnent une femme avec des fleurs et des plantes (genêt, primevère, reine-des-prés, aubépine, etc.) ; grâce à leur magie, leur « créature » est plus belle que la plus belle des femmes, elle est nommée Blodeuwedd ce qui signifie « visage de fleurs ». L’union est célébrée et Llew est doté d’un cantref (domaine), mais un jour que Llew rend visite au roi Math, dans sa résidence de Caer Dathyl, Blodeuwedd accueille Goronwy (parfois appelé Gronw Pebyr), seigneur de Penllyn, qui chasse dans le pays. Elle tombe amoureuse et les amants projettent de tuer l’époux. Mais Llew est un dieu qui ne peut être tué que selon certaines modalités : Il ne peut être tué à l’intérieur, ni à l’extérieur, lorsqu’il chevauche ou qu’il marche. En fait, il ne peut être assassiné que dans une seule position : quand il prend son bain avec un pied sur une chèvre et l’autre sur un chaudron, par une lance forgée spécialement, pendant un an et un jour. Ces conditions étant réunies, le dieu est abattu et se transforme en aigle ; en rétorsion, Gwydyon transforme Blodeuwedd en hibou, ranime Llew et lui redonne forme humaine, ce qui lui permet de se venger et de tuer l’amant.

Dans une forme altérée, il est la représentation galloise du dieu primordial pan-celtique Lug.


Un loch est un terme d’origine gaélique servant à désigner des plans d’eau comme un lac, un fjord, un estuaire, une baie ou encore une crique. Ce terme ne se rencontre que dans les îles Britanniques et plus particulièrement dans les régions à culture celte comme l’Écosse et Irlande. Dans le Nord de l’Angleterre et en Irlande du Nord, le terme utilisé est généralement lough. Un petit loch est aussi appelé lochan (en Écosse) ou lochán (en Irlande).

Les lochs peuvent prendre toutes les formes mais sont généralement allongés car les eaux occupent des dépressions formées par le passage des glaciers lors de la dernière glaciation.

Le plus célèbre des lochs est le Loch Ness mais il en existe des centaines. En Écosse, il n’existe qu’un lieu comportant le mot lac : le lac de Menteith provenant d’une anglicisation de l’écossais Laich o Menteith.


Luaine, dans la mythologie celtique irlandaise, apparaît dans le récit « Tochmarc Luaine » (Courtise de Luaine), elle est la fille de Domanchenn. Alors qu’elle doit s’unir au roi d’Ulster Conchobar Mac Nessa, elle est poursuivie par le druide Aithirne Ailgesach (l’Exigeant) et ses deux fils Cuingedach (l’Envieux) et Apartach (le Sarcastique). Ce druide dévoyé a pour habitude d’exiger des demandes impossibles, sous peine de subir un glam dicinn, c’est-à-dire une satire mortelle. Luaine meurt de honte sous le coup de cette malédiction. Révoltés par cette pratique infâme et indigne d’un druide, les Ulates (habitants d’Ulster), emmenés par Conchobar, massacrent Aithirne et ses fils.


Luchta est le dieu-charpentier des Tuatha Dé Danann, il appartient à la classe artisanale et relève donc de la troisième fonction de production (voir Fonctions tripartites indo-européennes de Georges Dumézil). Dans le récit du Cath Maighe Tuireadh qui narre la guerre qui oppose les dieux aux Fomoires, il est chargé de travailler le bois des lances ; ses frères sont Goibniu et Credne, fils de Brigid et de Tuireann.


Lug est le dieu suprême de la mythologie celtique, non seulement parce qu’il est au sommet de la hiérarchie mais aussi parce qu’il est panceltique : il fait partie des rares divinités à se retrouver, selon nos connaissances, chez tous les peuples celtes.

L’importance de Lugos en Gaule est notamment attestée par un certain nombre de toponymes dont le plus connu est Lugdunum (« dunon » en gaulois, qui signifie forteresse et colline – voir article dun), la ville de Lyon et aussi celle de Laon.

Son équivalent au Pays de Galles se nomme Llew Llaw Gyffes (« à la main adroite »), il apparaît dans la littérature dans les récits des « Mabinogion ».

C’est dans les sources irlandaises qu’il en est le plus question, en particulier dans le « Cath Maighe Tuireadh » (la « Bataille de Mag Tured »). De nos jours, Lug est présent dans la fête du 1er août : Lugnasad (Lûnasa en graphie moderne).

Selon les sources irlandaises, la société divine est structurée de la même manière que la société humaine, et l’organisation des Tuatha Dé Danann (les Gens de la tribu de Dana) est hiérarchisée en trois classes fonctionnelles :

* la fonction sacerdotale dont le rôle recouvre le Sacré, incarnée par le Dagda le dieu-druide
* la fonction guerrière qui se charge notamment de la souveraineté, représentée par Ogme le dieu guerrier et Nuada le dieu-roi
* la fonction artisanale qui doit produire pour l’ensemble de la communauté, figurée par Goibniu, Credne et Luchta

– hors classe :

* Lug Samildanach (dieu primordial)

– fonction sacerdotale :

* Dagda (dieu-druide)

– fonction guerrière :

* Ogme (dieu de la magie guerrière, et du savoir)
* Nuada (royauté)

– fonction artisanale :

* Goibniu (dieu forgeron)
* Credne (dieu bronzier)
* Luchta (dieu charpentier)

– participent aux trois fonctions :

* Diancecht (dieu-médecin)
* Oengus ou Mac Oc (jeunesse)

– divinité féminine unique :

* Brigit (déesse des poètes, des forgerons et des médecins)

Ce schéma correspond à l’idéologie tripartite des Indo-européens telle qu’elle a été étudiée par Georges Dumézil. Lug n’appartient à aucune classe en particulier, mais à toutes, il est au-dessus car il peut assumer toutes les fonctions. L’un de ses surnoms est Samildanach, le « polytechnicien » en ce sens qu’il maîtrise tous les arts, toutes les sciences.

Lug est le fils de Cian et Eithne, il est aussi apparenté aux Fomoires par son grand-père maternel Balor, qu’il tue avec son lance-pierre, conformément à une prophétie.
Alors qu’il se présente à la résidence du roi Nuada, à l’occasion d’une fête, le Portier lui refuse l’accès. Lug affirme qu’il peut être utile, on lui répond par la négative ; c’est ainsi qu’il est successivement charpentier, forgeron, échanson, guerrier, magicien. C’est en qualité de joueur d’échecs qu’il est accepté, et dispute une partie avec le roi qu’il bat. Cette partie est purement symbolique puisqu’il s’agit d’une joute intellectuelle à l’issue de laquelle, Lug prend le pouvoir du monde.
On le retrouve combattant avec son fils Cúchulainn, lors de l’invasion de l’Ulster par la reine Medb.


Lugaid Mac Con Roí, dans la mythologie celtique irlandaise, est un guerrier du Cycle d’Ulster, il est l’un de ceux qui ont provoqué la mort du champion du royaume d’Ulster, Cúchulainn. Il est parfois appelé Lugaid Mac Trí Con, c’est-à-dire le « fils des trois chiens de chasse ». Il est le fils de Cú Roí Mac Dáire, roi du Munster, tué par Cúchulainn pour l’amour de Blathnat.

Manipulé par Medb, la reine du Connaught, Lugaid Mac Con Roí est résolu à venger la mort de son père. Après une visite à sa mère Deichtire, Cúchulainn, mené par son cocher Lóeg, arrive à un gué dont la gardienne lave le linge ensanglanté du héros, ce qui présage de sa mort prochaine. Passant le gué, il arrive dans la plaine de Muirthemné, où l’attendent ses ennemis. La bataille s’engage et Cúchulainn fait un véritable massacre, tuant de nombreux guerriers. Après sept heures de combat, Lugaid Mac Con Roí projette une lance magique qui manque son but, mais tue Lóeg. Une seconde lance atteint le héros d’Ulster et une troisième le transperce. Retenant ses entrailles dans son ventre ouvert, il va se laver au ruisseau puis va s’adosser contre un menhir, afin de mourir debout. Morrigan, sous l’apparence d’un corbeau, vient se poser sur son épaule au moment où il meurt. Lugaid Mac Con Roí, vient alors pour lui couper la tête, selon le rituel guerrier, mais l’épée du mort s’abat et lui coupe la main.

Conall Cernach le poursuit et engage le combat pour venger la mort de Cúchulainn. Comme son ennemi avait une main en moins, il se bat avec un bras rentré dans sa ceinture, il parvient à le tuer et le décapite. Conall pose la tête sur une pierre, mais le sang la fait fondre et la tête s’enfonce dans la roche.


Dans la tradition irlandaise de la mythologie celtique, Lugaid est le roi suprême (Ard ri Érenn) de l’Irlande. Son nom entier est Lugaid Reo nDerg, ce qui signifie « aux Raies Rouges », en rapport avec ses trois pères biologiques : son visage ressemble à celui de Nar, son buste est celui de Bres et le reste du corps ressemble à Lothar ; les limites de ressemblances sont dessinées par des filets rouges. Son père adoptif est le grand héros Cúchulainn, il est le père de Aidlinn.

Plusieurs personnages différents portent le nom de Lugaid dans la littérature mythologique.


Dans la mythologie celtique irlandaise, Lugnasad (en irlandais moderne Lúnasa, qui est le nom du mois d’août) est une fête religieuse dont le nom signifie « assemblée de Lug », le dieu-roi qui représente la Souveraineté et l’Homme primordial. Elle a lieu le 1er août, symboliquement pendant la période des récoltes.

Il s’agit de la fête du roi dans sa fonction de redistributeur des richesses et d’équité, sous l’autorité des druides. C’est une trêve militaire qui célèbre la paix, l’amitié, l’abondance et la prospérité du royaume. Elle est obligatoire et réunit les trois classes (sacerdotale, guerrière et artisanale) de la société celtique.

Elle est décrite comme une foire de commerce, mais aussi une occasion de régler les contentieux, de célébrer des mariages, d’entendre des poètes et des musiciens. S’il n’y a pas de sacrifice ni de cérémonie religieuse, on y fait des jeux et des courses, similaires aux Olympiades grecques.

L’équivalent Gaulois est le « Concilium Galliarum » : l’assemblée des Gaules.