Dieux de 1ere génération Fon

Cette page décrit les dieux de 1ere génération Fon : SÊ, AYIDOHWÊDO, LÊGBA, FÂ

dieux de 1ere génération Fon : SÊ, AYIDOHWÊDO, LÊGBA, FÂ

SÊ (Feu)

C’est le dieu primordial et créateur qui s’est engendré lui-même. Il personnifie le feu créateur, la lumière originelle. Son nom signifie: incandescent, intelligent, destinée, providence. L’étymologie du nom de ce dieu, évoque la cosmologie scientifique du big-bang. Le mythe fon de la création enseigne que Dan Ayidohwêdo, le double de Sê, créa la terre par assèchement des eaux primordiales.

En langue fon, le mot esprit se désigne également par « sê ». On conçoit alors que chaque homme consiste en une image ou projection du sê primordial, d’où la désignence gbé = père, auteur et to =monde. Sê représente en ce sens le Tout, puisque chaque parcelle de la création recèle un sê, qui consiste en son incarnation, mais aussi le Néant, car l’esprit est impréhendable, insaisissable, infini.

Sê se manifeste dans toute sa puissance en Lêgba.Le Dieu sê généra en son sein les Dieux Lisa et Maou et par ce couple, il créa tout. Il ne possède aucune représentation matérielle. L’esprit n’a aucune couleur ni aucune forme. Sê désigne la forme fon du démiurge solaire egyptien Rê.

AYIDOHWÊDO (Feu/Air)

Comme à Lêgba on lui attribue la fonction de médiateur entre le ciel et la terre, donc entre les dieux et les hommes. Il conduit les âmes du ciel sur la terre. Son nom signifie étymologiquement : « do » (qui possède) « ayi » (terre) « hwê » (raie, trait, couleurs), il est donc représenté par l’arc-en-ciel et est source de richesse, de fécondité.

On dit également qu’il est le dieu distributeur de l’or, des mines et que ses excréments, « danmi » (sortes de perles bleues) possèdent une valeur d’or. Selon le mythe fon de la création, à l’origine les eaux recouvraient tout l’espace, nulle terre n’existait. Maou, le créateur, demanda à Ayidohwêdo, d’assécher les eaux, de leur donner un territoire, « hou » la mer, pour faire émerger la terre.

Ayant accompli l’acte créateur, désigné en fon par le concept « vodoun », Ayidohwêdo monta au ciel. Là il devint Hwédohwan ou Lêgba (Soleil à midi) et reçu comme récompense, la première fille de Maou, Soun (Lune).

Ce mythe définit un parallèle avec le mythe égyptien de la création. Comme Atoum, Ayidohwêdo est un serpent, Dan. Sa représentation par un double serpent entrelacé, mâle et femelle, figure les deux forces de la création, le plus et le moins, le masculin et le féminin, le ciel et la terre, d’où son rôle de médiateur annoncé plus haut. Il représente aussi l’air originel, c’est-à-dire, la vie. Il a pour couleur le bleu, couleur du ciel, et a pour nombre le 7.

LÊGBA (Feu/Air)

Lêgba désigne la forme manifeste ou accessible du concept purement abstrait qu’est Sê. Lêgba représente en fon comme en ancien égyptien, le cœur, le battement, l’esprit. Il personnifie le soleil-à-midi. En tant que principe de vie, il gouverne l’ordre dans la création, la légalité, la loi inaltérable. Le Dieu Lêgba apparaît en dieu civilisateur qui transmit la loi, le savoir et l’ingéniosité à l’humanité.

Il est le souverain des dieux, le plus grand : « houn-daho » en fon. Ce qui signifie « houn » mystère, « daho » grand. Lêgba incarne la puissance créatrice de Rê, qui se dit en fon Sê. Toutes prières, toute demandes lui sont adressées et l’ultime décision lui appartient. Il est le juge cosmique, universel, dans la tradition vodoun, et récompense chacun selon ses actes et mérites. Il représente la stricte neutralité de la loi, l’équilibre parfait et idéal dans l’univers.

La crainte qu’il suscite résulte du fait qu’il incarne la rigueur de la loi.Le culte individuel que chaque personne peut lui rendre permet de s’approprier la puissance créatrice, la vie qu’il représente, ce qu’on traduit par l’expression « Lêgba symbolise la colère de chaque homme.

Et chacun essaie de l’apaiser ». La colère, la fureur désignent les forces primitives de la création, génératrices de tout être, l’impulsion fondamentale qui nourrit et maintient la création. La colère de Legba appelle chaque homme à la conversion des forces, à la noblesse de l’âme, des défauts en qualités. Lêgba propose à chacun de devenir un soleil « individuel », tel est le sens de son culte.

Selon la tradition, le Dieu Lêgba est apparu plusieurs fois sur la terre, en qualité d’homme céleste, qui n’a ni commencement ni fin de vie. Tout comme Fâ, il est le dieu des oracles.La couleur de Lêgba est le rouge et il a pour nombres : 7, 21 et 41. 

FÂ (Feu/Eau) 

Le Dieu Fâ-Dé ou Fâ représente le cycle naissance-mort-résurrection Il est symbolisé par la noix de palme ou le palmier Fâ-Dé. Ce palmier à seize branches se dresse tout droit le matin, s’incline à midi et touche le sol de ses palmes le soir. Le lendemain, il se relève, et ce mouvement se poursuit sans fin. La légende raconte que Fâ était un homme aimé de tous, car tous pouvaient l’approcher et le questionner. Ses prédictions étaient toujours réalisées. Hêvioso, son frère, le puissant dieu Tonnerre, en prit ombrage, puis décide de tuer Fâ.

A l’aide d’un couteau, il coupa Fâ en deux. Mais Fâ étant immortel, il s’incarna dans le palmier Fâ-Dé et ses serviteurs furent métamorphosés en l’arbre « avinyi » dont on tire les graines des chapelets divinatoires ou « agounmaga ».Par son identification à Fâ, en particulier à ses mystères, à son idéal de civilisation, l’initié retrouve l’immortalité, la vie éternelle figurée par le palmier dé ou arbre de vie.

Fâ constitue, au regard de ce qui précède, et d’après la tradition, le dieu du salut.Le culte de Fâ a donné naissance au système de divination appelé Fâ, comprenant 16 Formules fondamentales ou Dou, dont la combinaison bipolaire donne 256 Formules permettant de rendre compte de la matière, de l’univers, de la vie, de la conscience, de l’évolution, etc.

Les seize Dou ou Dieux, constituent les seize visages ou aspects essentiels du créateur, de la création. Ils sont seize noms ou sons sacrés exprimant chacun une idée de la création, une idée divine et en 16 x 16 = 256 noms de manifestation.Le premier Dou, « Gbé », correspond au principe créateur, le dernier, « Fou », correspond au principe concepteur, désignés ordinairement par le Père et la Mère des Fils-Dieux qui sont alors au nombre de 14.