Yârsânisme

Le yârsânisme ou yaresanisme (kurde : yâresân) ou Ahl-e Haqq (persan:اهل حق, « Ahl-e Haqq », dérivé de l’arabe et qui peut se comprendre comme « Peuple de la vérité » aussi bien que « Homme de Dieu ») est une religion fondée par Sultan Sahâk à la fin du XIVe siècle en Iran occidental (Kurdistan iranien).

Yârsânisme

Yârsânisme

Les origines du yârsânisme sont difficiles à cerner car on y trouve des emprunts à de nombreuses croyances.

Selon Irène Mélikoff, le yârsânisme est un ordre religieux s’apparentant aux autres groupes hétérodoxes ésotériques d’origine musulmane chiite comme les Ghulat (dits « baltinites »), les alévis, des druzes ou les ismaéliens. D’ailleurs, les membres de cette communauté pratiquent la taqiya (dissimulation) comme les druzes. Considérés comme apostats, ils sont persécutés par les autorités sunnites.

En revanche les chercheurs universitaires indépendants considèrent le yârsânisme comme une religion parmi d’autres : ainsi, selon Mehrdad Izady, le yârsânisme est l’une des trois religions formant le yazdanisme (avec l’alévisme et le yézidisme), terme qu’il a érigé pour désigner des religions qu’il considère comme kurdes et comportant des éléments antérieures à l’islam. À propos des points communs entre ces trois religions, la turcologue Irène Mélikoff écrit que « « les trois principes bektachis-alévis concernant la Création du Monde (..) se retrouvent également dans des religions propres aux Kurdes, chez les Yézidis et les Ahl-è-Hakk » ».

D’autres points communs existent entre ces religions comme la croyance à « l’Ange-Paon » commune au yarsanisme et au yézidisme ou encore la représentation de « l’Ange-Paon » sous forme d’un coq, animal objet de vénération chez les Alévis.

Les yârsâns ont une littérature religieuse essentiellement écrite en goranî et marginalement en persan, bien que quelques yârsâns de nos jours parlent également le turkmène et le soranî.

Jusqu’au XXe siècle, la foi yârsâne était, comme la foi druze, prêchée uniquement à l’intérieur de la communauté kurde et seulement aux chekédés (« nés dans la communauté »), à l’exclusion des chasbédés (« rattachés », entrés dans la communauté par mariage avec une famille yârsân). Cette communauté comprenait principalement les tribus kurdes des Gurans, Qalkanis, Bajalanis et Sanjabis, vivant essentiellement en Iran occidental.