Comme beaucoup d’autres dans le monde, y vivait une mère avec ses trois fils. Les trois frères n’étaient pas riches, mais vivaient de leur travail. Le fils aîné dit un jour à sa mère…
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ToggleLes trois frères, le maître cruel et le Tartare
« Ce serait mieux pour nous si je devais aller au service. »
La mère n’aimait pas ça, mais finalement elle le laissa partir. Il s’en va, loin, très loin, et vient dans une maison, et demande s’ils veulent un serviteur. Ils disent « Oui » et ils concluent leur accord.
Le maître devait donner un salaire très élevé, 100 000 francs, mais le. serviteur devait faire tout ce que le maître lui ordonnait, et s’il ne le faisait pas, le maître devait lui arracher la peau du dos à la fin de l’année et le renvoyer sans solde.
Le serviteur lui dit :
« D’accord, je suis fort et je vais travailler. »
Le lendemain, le maître lui donne beaucoup de travail, mais il le fait facilement. Les derniers mois de l’année, le maître le presse beaucoup plus, et un jour il l’envoie dans un champ pour semer quatorze boisseaux de blé dans la journée. Le garçon s’en va tristement, emmenant avec lui une paire de bœufs. Il rentre à la maison très tard le soir. Le maître lui dit,
« Avez-vous fait votre travail
Il dit « Non ».
« Vous souvenez-vous de l’accord que nous avons passé ? Je dois vous arracher la peau du dos : c’est votre salaire.
Il lui arrache la peau, comme il l’avait dit, et le renvoie chez lui sans rien. Sa mère était dans un grand chagrin de le voir rentrer à la maison si maigre et faible, et sans argent.
Il raconte ce qui s’est passé, et le deuxième frère souhaite partir tout de suite, disant qu’il est fort, et qu’il fera plus de travail. La mère n’aimait pas ça, mais elle était obligée de le laisser partir.
Il va dans la même maison que son frère et passe les mêmes conditions avec le maître. Lorsqu’il eut presque fini son année, son maître l’envoya lui aussi semer quatorze boisseaux de blé. Il part très tôt le matin, avec deux paires de bœufs ; mais la nuit est venue avant qu’il ait tout semé. Le maître était très content à la vue de cela. Il lui arrache aussi la peau du dos et le renvoie sans argent. Pensez au dépit de cette mère en voyant ses deux fils revenir de cette façon.
Le troisième veut partir tout de suite. Il assure à sa mère qu’il ramènera à la fois l’argent et la peau de son dos. Il va chez ce même monsieur. Il dit aussi à celui-ci qu’il lui donnera un gros salaire, à condition qu’il fasse tout ce qu’il lui dira de faire, sinon il se fera arracher la peau du dos, et sera renvoyé sans rien, à la fin de l’année.
Il l’avait fait travailler dur et bien pendant dix mois, puis avait voulu l’essayer. Il l’envoya au champ et lui dit de semer quatorze boisseaux de blé avant la nuit. Il répond « Oui ».
Il prend deux paires de bœufs et part aux champs. Il creuse un sillon tout autour du champ et y jette ses quatorze boisseaux de blé. Il fait ensuite un autre sillon pour le recouvrir et, la nuit, il rentre à la maison. Le maître est étonné. Il lui demande s’il l’a semé.
« Oui, tout est sous terre; vous pouvez en être sûr. »
Le maître n’était pas content ; il avait ses peurs.
Le lendemain, il l’envoya avec seize têtes de bétail dans un tel champ, et lui dit :
« Vous devez emmener tout ce bétail dans le champ sans déverrouiller la porte ni faire de brèche. »
Notre garçon prend une hachette, une houe et une fourchette. Il s’en va, et quand il arrive sur le terrain, il les tue tous, un par un. Il les découpe avec la hache et les jette avec la fourchette dans le champ.
Il rentre chez lui à la tombée de la nuit, et dit à son maître que tout le bétail est dans le champ comme il le lui avait dit. Le maître n’était pas content, mais il ne dit rien.
Le lendemain, il lui a dit d’aller dans une telle forêt et d’en rapporter un chargement de bois, mais tous les bâtons bien, bien droits. Notre garçon s’en va et coupe dans le taillis de châtaigniers tous les jeunes marronniers que son maître avait plantés, et qui étaient de très beaux; et il rentre à la maison. Quand le maître vit cela, il n’était pas content et lui dit :
« Demain, vous repartirez avec les bœufs ; et vous apporterez un chargement de bois tout de travers, tout de travers si vous n’en apportez qu’un droit, tant pis pour vous.
Le garçon s’en va et arrache une belle vigne. Après avoir chargé sa charrette, il rentre chez lui. Quand le maître vit cela, il ne put rien dire ; mais il ne savait qu’en penser.
Il l’envoie dans une forêt. Il y avait un Tartare, là-bas ; et toutes les personnes, et tous les animaux qui y sont allés, il les a tous mangés. Le maître lui donne dix cochons, et aussi de la nourriture pour dix jours, en lui disant que les cochons s’y engraisseront bien, car il y a plein de glands, et qu’il doit revenir au bout de dix jours.
Notre garçon commence, et il continue, et continue, et continue. Il rencontre une vieille femme qui lui dit :
« Où vas-tu, mon garçon ? »
« Dans une telle forêt, pour engraisser ces cochons. »
La femme lui dit :
« Si vous n’êtes pas sot, vous n’irez pas là-bas. Cet horrible Tartare vous mangera.
Cette femme portait un panier de noix sur la tête, et il lui dit :
« Si vous me donnez deux de ces noix, je battrai le Tartare. »
Elle les lui donne volontiers, et il continue encore et encore. Il rencontre une autre vieille femme, qui enroulait du fil. Elle lui dit :
« Où vas-tu, mon garçon ?
« Dans une telle forêt. »
« N’y allez pas. Il y a là un horrible Tartare qui ne manquera pas de vous manger, ainsi que vos cochons. »
« Il faut que j’y aille tout de même, et je le vaincrai, si vous me donnez deux de vos pelotes de fil.
Elle les lui donne, volontiers ; et il va plus loin, et trouve un forgeron, et lui aussi, lui demande où il va ? Et il répond : « Dans une telle forêt, pour engraisser mes cochons.
— Autant y retourner. Il y a là-bas un terrible Tartare qui ne manquera pas de vous manger.
« Si vous me donnez une broche, je vais le battre. »
« Je te le donnerai, volontiers », et il le lui donne avec bienveillance.
Notre garçon continue sa route et arrive dans cette forêt. Il coupe la queue de tous ses cochons et les cache en lieu sûr. Le Tartare apparaît et lui dit :
« Comment es-tu venu ici ? Je vais te manger.
Le garçon lui dit :
« Mange un cochon si tu veux, mais ne me touche pas. »
Il prend ses deux noisettes et les frotte l’une contre l’autre. « J’ai deux balles ici, et si l’une d’elles te touche, tu es mort. »
Le Tartare a peur et s’en va en silence. Après avoir mangé un cochon, il revient encore et lui dit :
« Nous devons faire un pari, lequel des deux fera le plus grand tas de bois ?
Le Tartare commence à couper et à couper. Notre garçon le laisse seul, et quand il a fait un. terrible gros tas, il se met à faire le tour de tous les arbres avec ses pelotes de fil, et lui dit.
« Toi, cela ; mais moi, tout cela ; et il continue de lier et de lier. Le Tartare cède, disant « qu’il est plus malin que lui ». Comme il avait arrêté ses dix jours, il fait dans la nuit un grand feu, et y fait rougir sa broche et pendant que le Tartare dormait, il plonge cette broche dans son œil unique. Après avoir pris les queues de ses cochons, il s’éloigne de la forêt sans cochons, car le Tartare en avait mangé un tous les jours.
Près de la maison de son maître, il y avait « un puits de la fée ». Notre garçon y enfonce les queues de tous ses porcs, sauf un, de son mieux. Il va alors courir vers son maître, lui disant que tous les cochons rentraient très gaiement, et qu’ils avaient tellement chaud en venant si vite qu’ils étaient tous passés sous la boue. « J’ai voulu en arracher un en tirant, mais seule la queue s’est détachée, la voici. »
Il s’en va alors avec le maître dans ce marais ; mais le maître n’osa pas y entrer pour les en retirer. Il s’en va tristement avec son domestique chez lui, ne sachant qu’en penser. Là, il lui compte ses 100 000 francs et il rentre fièrement chez sa mère et ses frères. Ils y vécurent heureux et leur maître se retrouva avec 100 000 francs de moins. Cela lui a bien valu d’en avoir autant.