Ta’aroa

Ta’aroa était l’ancêtre de tous les dieux polynésiens. Il créa tout. Ta’aroa se tint dans sa coquille et dans les ténèbres pendant des millénaires. La coquille était comme un œuf qui tournait dans l’espace infini, sans ciel, sans terre, sans mer, sans lune, sans soleil, sans étoiles.

Ta'aroa

La Création du Monde par Ta'aroa

Depuis des temps immémoriaux existait le grand Ta’aroa, Tahi-tumu (L’origine).

Ta’aroa se développa lui-même dans la solitude ; il était son propre parent, n’ayant ni père ni mère.

Les formes de Ta’aroa étaient innombrables, il était Ta’aroa au-dessus, Ta’aroa en-dessous, Ta’aroa en pierre. Sa maison était une de dieu, sa colonne vertébrale en était le poteau central, ses côtes en étalent les poutres d’appui. Voici quels étaient les attributs de Ta’aroa : Grand Ta’aroa, La Vérité, Celui qui tourne la Terre, le grand Ta’aroa qui mit une fin aux péchés et aux forces mauvaises. Le grand Ta’aroa fondation, le grand Ta’aroa à la gloire sans limites, Ta’aroa au commandement sûr. Ta’aroa au ciel clair.

Ta’aroa qui propagea, Ta’aroa qui se tint au-dessus de la passe du récif, Ta’aroa qui extirpe, le grand Ta’aroa’ dont la malédiction signifiait mort Lorsqu’il maudit la terre ce fut la mort. Lorsqu’il tourna la terre ce fut la maladie. Lorsqu’il maudit la mer elle se sécha. Lorsqu’il maudit les arbres ils se desséchèrent. Innombrables étaient les formes de Ta’aroa, mais il n’y avait qu’un Ta’aroa en haut, en bas et dans les Ténèbres. Ta’aroa se tint dans sa coquille et dans les ténèbres pendant des millions d’années.

La coquille était comme un œuf qui tournait dans l’espace infini, sans ciel, sans terre, sans mer, sans lune, sans soleil, sans étoiles. Tout était dans les Ténèbres, c’était une obscurité épaisse et permanente. Rumia (Bouleversé) était le nom de cette coquille de Ta’aroa.

Ta’aroa était tout à fait seul dans sa coquille. Il n’avait ni père, ni mère, ni frère aîné, ni sœur. Il n’y avait pas de gens, pas d’animaux, pas d’oiseaux, pas de chiens, mais il y avait Ta’aroa et lui seul. Il y avait l’espace du ciel. Il y avait l’espace de la terre, il y avait l’espace de l’océan, il y avait l’espace de l’eau douce.

Mais à la fin Ta’aroa donna un coup à sa coquille qui provoqua une fissure semblable à une ouverture pour fourmis. Il en sortit alors et se tint debout sur sa coquille, et il regarda sur sa coquille et constata qu’il était seul. Il n’y avait pas un son, au dehors l’obscurité était totale.

Et il s’écria « Qui est là au-dessus oh ? » Pas de réponse. « Qui est là en dessous oh ? ». Pas de réponse. « Qui est là devant oh ? ». Pas de réponse. « Qui est là derrière oh ? ». Pas de réponse. Il y avait l’écho de sa propre voix et c’était tout.

Et Ta’aroa s’écria « Oh ! espace pour deux, Oh ! espace pour foules. Oh ! espace pour terre s’étendant loin en haut et en bas ». Puis il nagea dans l’espace sans terre. Il nagea loin vers le haut, et loin vers le bas, puis il rentra à Tumu-iti (Petite fondation) à Fa’aiti (Petite vallée) à l’intérieur de sa coquille et resta là tout à fait confiné et dans l’obscurité épaisse.

A la fin, Ta’aroa se fatigua de cette coquille et se glissant hors d’une nouvelle se tint debout sur la vieille coquille Rumia. Et il prit sa nouvelle coquille pour la grande fondation du monde, pour la roche stratifiée et pour la terre du monde. Et la coquille, Rumia, qu’il ouvrit la première, devint sa maison, le dôme du ciel des Dieux, qui était un ciel confiné enfermant alors le monde en formation.

Alors Ta’aroa demeura dans le ciel confiné dans l’obscurité totale et ignorait la lumière extérieure et ainsi il devint un jeune homme. Mais voici le nom des personnages qui étaient en lui-même mémoire, pensée, regard fixe et observation, ces personnages connaissaient la Terre. Qui donna à ce garçon son nom, Ta’aroa ? Il se nomma lui-même, Ta’aroa.

Il grandit et devint mûr, mais combien grand était Ta’aroa ! Quel genre de dieux étaient tous les autres ? C’étaient seulement des dieux inférieurs et tributaires.

Toutes choses existaient par Ta’aroa. L’orage, la pluie, la mer étaient dans le creux de sa main.

Ta’aroa fit la grande fondation du sol pour qu’il soit le mari et le roc stratifié pour qu’il soit la femme. Haruru-ru-papa (Roc qui résonne) était le nom de cette fondation et il y fit pénétrer son esprit, qui était l’essence de lui-même et l’appela Ta’aroa-nui-Tumu-tahi (Grande fondation unique). Ta’aroa proclama roi Tumu-nui (Grande fondation), mais Tumu-iti le proclama roi sans royaume.

Et Ta’aroa dit « Oh Tumu-nui rampe ici, comme un mari, pour épouser cette femme Papa-raharaha » (Roc stratifié) Tumu-nui répondit d’une voix perceptible « Je ne ramperai pas là, je suis la fondation pour le monde ».

Puis Ta’aroa dit « Eh Papa-raharaha rampe ici pour épouser ce mari Tumu-nui ». Ce roc avait une vraie voix lorsqu’il répondit « Je ne ramperai pas là. Je suis le roc stratifié pour la terre ». Ni l’un ni l’autre ne bougèrent.

Ta’aroa demeura pendant des siècles à l’intérieur du ciel confiné Rumia, il créa les Dieux, et les Dieux lui naquirent dans l’obscurité. Pour cette raison le ciel était appelé le ciel des Dieux.

Quand Ta’aroa se tint à l’intérieur et tourna son visage pour appeler les Ténèbres c’était pour créer les Dieux.

Ce fut beaucoup plus tard que l’homme fut créé. Tu était avec Ta’aroa quand celui-ci créa l’homme.

Lorsque Ta’aroa secoua ses plumes elles devinrent des arbres, des bouquets de bananiers et de la verdure sur la terre.

Lorsque la terre devint la terre et qu’elle devint ferme, la grande pieuvre, Tumu-ra’i-fenua (Fondation du ciel terrestre) y était accrochée ; un tentacule était au Nord, un autre au Sud, un autre & l’Est, un autre k l’Ouest. Ils maintenaient le ciel contre la terre.

Tout appartenait à Ta’aroa.