Glossaire en B (Celtique)

Voici un glossaire de la mythologie celtique : Balor, Banba, Bansidh, Bécuma, Belen, Belenos, Belisama, Beltaine, Berecyntia, Blaí Briuga, Bleiz (Blaise), Bleunwenn, Blodewedd, Boand (Boann), Bodb (Badba), Borvo, Bran le Béni, Bran Mac Febail, Branwen, Brendan, Bres, Brian, Brigantia, Brigit, (Brig, Brigid, Brighid), « Brun de Cúailnge »

Glossaire celtique

Glossaire celtique

Balor est le roi du peuple des Fomoires, ces êtres inhumains, hideux et démoniaques qui sont la personnification du chaos et de la destruction. Ils sont en guerre contre tous, et notamment contre les Tuatha Dé Danann (« les gens de la déesse Dana »), les dieux de l’Irlande. Son épouse est Cethlenn.

Selon les récits, c’est un géant borgne ou cyclopéen dont l’œil paralyse ou foudroie des armées entières. Il habite sur l’île de Tory, où il vit, son unique œil fermé, dans la crainte permanente de voir s’accomplir une prophétie selon laquelle il doit mourir de la main de son petit-fils. Malgré ses efforts pour retarder cette fin en tenant Ethne, sa fille, à l’écart des hommes, celle-ci se retrouve enceinte et donne naissance à des triplés. Balor ordonna de les jeter à la mer mais l’un d’eux survit : c’est le dieu Lug.

Pourtant, dans le combat, il demande à quatre hommes de lui soulever la paupière avec des lances, pour pouvoir anéantir ses ennemis. Lors de Cath Maighe Tuireadh (la Bataille de Mag Tured, anglicisé en Moytura), le dieu Lug vient à lui, charmeur et bavard, si bien que Balor tient à voir sa tête. Dès que la paupière est soulevée, il reçoit une pierre de fronde qui lui arrache le globe oculaire et le projette parmi ses amis, les Fomoire. Il en tue involontairement des milliers, assurant la victoire de ses ennemis, les Tuatha Dé Danann.

Balor incarne les forces négatives du mal, dont le pouvoir ne peut être tenu en échec que par la force-lumière de Lug, lui-même parent de Balor.

Dans le récit gallois de Kulhwch et olwen, son nom est Yspadadden Penkawr.

Balor est à rapprocher des Cyclopes de la mythologie grecque.


Banba (graphie moderne Banbha), dans la mythologie celtique irlandaise, est une reine des Tuatha Dé Danann, son nom signifie « porc », « sanglier », l’animal emblématique de la classe sacerdotale des Celtes (voir Druides).

Elle est la fille de Ernmas et avec ses sœurs Fódla et Ériu, elle forme une triade, véritable personnification de l’Irlande. Elle est l’épouse de Mac Cuill, fils de Cermait, petit-fils du Dagda. Lorsque les Milesiens débarquent, chacune des trois sœurs leur demande de donner leur nom à l’île ; c’est Ériu qui est choisi, mais Banba est utilisé comme allégorie. Elle est parfois assimilée à Macha.

Dans la légende de Cesair, Banba est donnée pour avoir été la première personne à poser le pied en Irlande, depuis le Déluge.


Bansidh (prononcer bannshi) est une femme du Sidh, c’est-à-dire de l’Autre Monde, une messagère des dieux. Si la documentation nous provient essentiellement de la littérature irlandaise médiévale, cette déité est pan-celtique ; on la retrouve notamment au Moyen Âge sous le nom de banshee et en Bretagne sous le nom de Marie Morgane, dans une forme altérée par le folklore.

Ce sont des magiciennes qui se déplacent généralement sous la forme de cygnes, et qui chantent une musique divine. Systématiquement, les récits insistent sur leur jeunesse et leur beauté, leur irrésistible pouvoir de séduction. Leur magie est plus puissante que celle des druides pour les affaires d’amour. Elles servent d’intermédiaire entre les dieux des Tuatha Dé Danann et les hommes. Parfois elles accordent leurs faveurs à des hommes, s’ils en sont dignes, c’est-à-dire à des héros ou à des guerriers émérites, tels Conle ou Bran Mac Febail, et les emmènent avec elles, dans la « Plaine des Plaisirs », Mag Meld, un autre nom du Sidh. Parfois leur apparition provoque une maladie que nul médecine ne peut guérir, et qui conduit à la mort, à moins d’une intervention divine.

Ne pouvant survivre en tant que telle à la christianisation, la Bansidh deviendra au niveau du folklore, une fée, une sorcière ou une guérisseuse.


Dans la mythologie celtique, le dieu gaulois Belenos (latin Belenus) est comparable à l’Apollon du panthéon de la mythologie grecque. Il est parfois désigné par le théonyme de Maponnos, c’est l’équivalent du Diancecht irlandais. Sa parèdre est Belisama, « la très brillante ».

C’est un dieu lumineux, dont le nom signifie « resplendissant », « éclatant », ses fonctions principales sont la médecine et les arts. Il est honoré lors de la fête de Beltaine, qui marque une rupture dans l’année, le passage de la saison sombre à la saison claire, lumineuse. Lors de cette fête, les druides accomplissaient un rituel consistant à faire passer le bétail entre des feux, en récitant des incantations, pour le protéger des épidémies.

Son culte semble avoir été important dans l’ensemble du monde celtique puisque des inscriptions ont été retrouvées en Gaule cisalpine, en Gaule transalpine, en Illyrie et en Norique.


Belisama est une divinité importante du panthéon gaulois, dont le nom signifie « la très brillante ». Elle est à la fois la parèdre et l’équivalent féminin de Belenos. Associée au feu domestique, elle a en charge la métallurgie (plus particulièrement la fabrication des armes), c’est la déesse des forgerons dans son aspect guerrier ; elle est aussi responsable des arts.

Une inscription trouvée à Vaison-la-Romaine indique qu’un Nemeton lui était dédié. On la compare à Minerve, à Athéna et à Brigit.


Beltaine (Bealtaine ou Beilteine) est la troisième des quatre grandes fêtes religieuses de l’année celtique ; elle vient après Samain et Imbolc.

Elle marque le début de la saison estivale et a lieu le 1er mai (giamonios, selon le calendrier de Coligny). C’est une fête sacerdotale, en Gaule elle est en rapport avec Belenos (avatar du dieu primordial Lug sous forme de la lumière) et Belisama (« la Très Brillante », parèdre du précédent) et dont le sens est « feu de Bel ». En Irlande, c’est à cette date que sont arrivés les différents occupants de l’île, si on se réfère au Lebor Gabála Érenn (le Livres des conquêtes de l’Irlande). C’est donc une fête de renouveau.

Beltaine marque une rupture dans l’année, on passe de la saison sombre à la saison claire, lumineuse, c’est aussi un changement de vie puisque c’est l’ouverture des activités diurnes : reprise de la chasse, de la guerre, des razzias, des conquêtes pour les guerriers, début des travaux agraires et champêtres pour les agriculteurs et les éleveurs. En ce sens, elle est l’antithèse totale de la fête de Samain.

Les récits insistent sur les feux allumés par les druides, prononçant des incantations magiques pendant que l’on fait passer le bétail entre ces feux, afin de le protéger des épidémies. Les philologues se plaignent d’une documentation lacunaire et de sources incomplètes sur l’Antiquité de cet événement, alors que le folklore du 1er mai est abondant.


Brigit / Brigantia est souvent comparée à la Minerve des Romains, dont elle partage un certain nombre de fonctions. Elle est la déesse-mère, elle règne sur les arts, la guerre, la magie et la médecine. Elle est la patronne des druides, des bardes (poètes), des vates (divination et médecine) et des forgerons.

En Irlande, Brigit est la fille du Dagda, elle est aussi la mère, l’épouse et la sœur de Lug, Dagda, Ogme, Nuada, Diancecht et Mac Oc, les dieux des Tuatha Dé Danann. Elle est associée à la fête d’Imbolc, la purification du 1er février, censée protégée les troupeaux et favoriser la fécondité. L’importance de son culte chez les Celtes a conduit les évangélisateurs chrétiens à lui substituer une sainte dont elle devient l’éponyme, sainte Brigitte.

Brigantia se retrouve notamment dans le noms des peuples des Brigantes (actuels territoires du Yorkshire et du Northumberland) et des Brigantii (près du lac de Constance), dont la capitale Brigantion (Bregenz) est de même origine ; idem pour Briançon. En Gaule, son avatar Épona lui confère un rôle psychopompe évident.

Les théonymes Brigit et Brigantia dérivent de l’ancien celtique (certains disent proto-celtique) « brigantija » ou « brigantis » dont le sens est « très haute », « très élevée ». L’origine est le mot « Briga » (hauteur, forteresse) qui, utilisé comme préfixe, a donné de nombreux toponymes tant dans l’espace insulaire, qu’en Gaule et dans la péninsule ibérique. Il est aussi présent dans la composition du nom de certains peuples (Brigantes, par exemple).

Cette signification confirme le rôle primordial de cette déesse.


Blaí Briuga, dans la mythologie celtique irlandaise, est l’aubergiste du roi Conchobar, il apparaît dans plusieurs récits du Cycle d’Ulster. Son nom désigne son emploi qui est de donner à manger aux guerriers Ulates, « brug » signifie résidence, hôtel ; on le dit très riche et propriétaire d’un vaste domaine. Dans le texte Compert Con Culainn (La Conception de Cúchulainn), il est cité comme l’un des pères nourriciers de Cúchulainn.

Une geis l’oblige à coucher avec toute femme de passage, qui n’est pas accompagnée. Ce qu’il fait avec Brig Bretach, l’épouse de Celtchar, qui le tue pour laver l’affront.


Bleiz est l’homme-loup, instructeur de l’enchanteur Merlin.

Avatar de Belenos ou du roi couronné, il est choisi par la Déesse pour être son amant d’un jour. Il devient une sorte de druide un peu fou, vivant parmi les loups et chargé d’initier de nouveaux adeptes à l’art magique.


Blodeuwedd est une créature féminine de la mythologie celtique galloise qui apparaît dans la quatrième branche du Mabinogi : Math fils de Mathonwy, le sens du nom est « visage de fleurs ».

Llew Law Gyffes, est sous le joug d’une interdiction (voir geis) de sa mère Arianrhod qui l’empêche de n’avoir aucune femme sur la terre. Le roi Math, qui est aussi magicien et son neveu Gwydyon lui confectionnent une femme avec des fleurs et des plantes (genêt, primevère, reine-des-prés, aubépine, etc.) ; grâce à leur magie, leur « créature » est plus belle que la plus belle des femmes. L’union est célébrée et Llew est doté d’un cantref (domaine), mais un jour que Llew rend visite au roi Math, dans sa résidence de Caer Dathyl, Blodeuwedd accueille Goronwy (parfois appelé Gronw Pebyr), seigneur de Penllyn, qui chasse dans le pays. Elle tombe amoureuse et les amants projettent de tuer l’époux. Mais Llew est un dieu qui ne peut être tué que selon certaines modalités : Il ne peut être tué à l’intérieur, ni à l’extérieur, lorsqu’il chevauche ou qu’il marche. En fait, il ne peut être assassiné que dans une seule position : quand il prend son bain avec un pied sur une chèvre et l’autre sur un chaudron, par une lance forgée spécialement. Ces conditions étant réunies, le dieu est abattu et se transforme en aigle ; en rétorsion, Gwydyon transforme Blodeuwedd en hibou, ranime Llew et lui redonne forme humaine, ce qui lui permet de se venger et de tuer l’amant.

Son personnage est équivalent à Blathnat de la mythologie celtique irlandaise.


Boand (ou Boann) est un des aspects de la grande divinité féminine des Celtes ; son nom qui signifie « Vache Blanche » en fait une représentation de la prospérité. Elle prend aussi le nom de La Boyne (ou Boinn), le fleuve éponyme. Les autres aspects de cette déesse primordiale sont Brigit et Étain.

Boand est l’épouse d’Elcmar le frère du Dagda, dont elle devient la maîtresse. De cet adultère, va naître Mac Oc (le fils jeune) aussi nommé Oengus (choix unique). Le Dagda avait éloigné son frère en usant de la ruse, son absence de neuf mois lui semble ne durer qu’un jour.

Pour réparer sa relation coupable, elle se baigne dans l’eau lustrale et mortelle de la rivière Segais, dans laquelle elle perd un bras, une jambe et un œil. Dans sa fuite vers l’océan elle devient la rivière Boyne.

« Brug na Boinne », l’Hôtel de la Boyne est le nom de la résidence du Dagda, autrement dit un sidh.


Borvo (Bormo ou Boramus) est un dieu guérisseur dont le théonyme signifie « eau bouillonnante ». Il est connu par des inscriptions datant de l’époque gallo-romaine et d’un certain nombre de toponymes : La Bourboule, Bourbonne-les-Bains en France, ou Burtscheid, Worms, en Allemagne, pour ne citer que ces exemples. Le nombre de ces toponymes prouve la diffusion et l’importance du culte voué à cette divinité des sources thermales. Il est considéré comme une équivalence du dieu grec Apollon. Sa parèdre est Damona dont le nom signifie « Grande Vache », (elle aussi appelée Bormona), qui n’est pas sans rapport avec Boand des Tuatha Dé Danann de la mythologie irlandaise.


Bran le Béni (ou Bran Vendigeit) apparaît notamment dans le Mabinogi de Branwen, dont il est le frère, avec Manawyddan Fab Llyr. Il est le fils de Lir. C’est un géant qui ne peut entrer dans aucune maison, à cause de sa taille, ni ne monter sur aucun bateau. Son nom signifie « corbeau », animal associé à la mort ; chez les Celtes il est le souverain d’un royaume du Pays de Galles, il réside à Harddlech c’est-à-dire le « bel endroit » (aujourd’hui Harllech dans le Merionethshire). Matholwch, roi d’Iwerddon (Irlande), vient demander la main de sa sœur et, par la même occasion, conclure un traité de paix. Evnissyen, leur demi-frère, fille, furieux de ne pas avoir été consulté, coupe les lèvres, les oreilles et la queue des chevaux irlandais. Bran le Béni offre de nouvelles montures, ainsi qu’un chaudron magique, pour réparer l’offense. Trois années après le mariage, informé par un étourneau, des mauvais traitements que subit Branwen de la part de son époux, il organise une expédition militaire contre le roi irlandais, qui se termine par un massacre.

Si Bran est un héros formidable, à l’instar de Cúchulainn, certaines légendes en font un dieu de l’Autre Monde, à la fois devin, musicien et guerrier. Son surnom est bien évidemment un attribut chrétien, tardif.


Bran est le fils de Febal, son nom signifie « corbeau ». Alors qu’il se repose à l’extérieur de son château, il entend un chant étrange, dont la voix lui vante les délices d’Emain Ablach, la Terre des Pommiers (symbole d’éternité), une île au milieu de l’océan. Bien qu’il soit entouré d’une nombreuse compagnie, il est le seul à entendre les vers de la messagère de l’Autre Monde. Ne pouvant résister à l’invitation magique, il se procure un bateau et s’en va avec « trois fois neuf » compagnons. Sur la mer, il est accueilli par un chant de Manannan Mac Lir, le dieu souverain du Sidh. La première île qu’ils abordent est occupée par des gens qui ne font que rire, et ne leur prêtent aucune attention ; un des marins débarque, il est aussitôt prit d’un rire frénétique, et refuse de remonter à bord. Enfin ils approchent de l’Île des Femmes (Tir na mBân), la reine lance un fil à Bran de façon à tirer le bateau, et tous débarquent. Toutes les femmes sont jeunes et magnifiques, chaque compagnon en choisit une, la reine se réserve Bran. Ils vivent là plusieurs « mois » dans une félicité totale.

Mais la nostalgie de l’Irlande commence à se répandre chez les hommes et Nechtan, fils du dieu Collbran, décide Bran à rentrer. La reine leur adresse une sévère mise en garde, mais ils passent outre. Arrivés sur les rivages d’Erin, personne ne les reconnaît, et eux-mêmes ne reconnaissent personne. Nechtan descend à terre, il se transforme en un tas de cendres. Bran qui a compris, reprend la mer pour une navigation sans fin.

L’histoire de Bran Mac Febail est contenue dans un texte irlandais du Moyen Âge : Immram Brain Maic Febail ocus a echtra andso sis, (La navigation de Bran, fils de Febal et ses aventures ci-après). Il n’est pas certain que les clercs qui ont retranscrit cette tradition, transmise oralement pendant des siècles, aient réellement compris de quoi il s’agissait, car le Sidh des Celtes ne peut en aucun cas être comparé au paradis chrétien.

Le récit de la navigation est parfaitement typique d’un voyage dans le Sidh : au départ il y a l’invitation de la bansidh, puis le séjour merveilleux dans l’Île des Femmes, qui ne sont autres que des déités. Dans l’île, le temps n’existe pas, ou du moins, l’île est hors du temps pour ceux qui y séjournent. S’ils ne sont pas reconnus à leur retour et que Nechtan tombe en poussière en mettant le pied en Irlande (c’était la mise en garde de la reine), c’est que leur séjour a duré plusieurs siècles et qu’ils sont morts depuis longtemps. Le retour dans le monde des hommes s’accompagne de l’emprise du temps auquel ils avaient échappé.


Branwen est un personnage de la mythologie celtique galloise, héroïne de la deuxième branche du Mabinogi gallois. Son nom signifie Corneille blanche.

Branwen est la fille de Llyr, le dieu de l’océan, et la sœur du géant Bran le Béni, dont les compagnons ont coupé la tête pour protéger l’Ile de Bretagne. Le roi d’Irlande, Matholwch débarque un jour à la cour de Bran à Harlech, avec l’intention de l’épouser et de conclure une alliance avec son voisin.

Le mariage est célébré promptement, mais un demi-frère de Branwen, Evnissyen, en prend ombrage et mutile les chevaux du roi d’Irlande. Bran réussit à calmer le jeu en se séparant de son chaudron magique. Branwen part en Irlande avec son époux et donne le jour à son enfant.

Malheureusement, des langues trop bien pendues évoquent la mutilation des chevaux et Branwen est mise au ban de la société. Elle élève un étourneau qu’elle charge d’un message pour Bran.

Alors survient la guerre. L’ultime effort de conciliation échoue quand le demi-frère de Branwen jette son fils dans le feu. Le massacre devient général : il n’y aura que sept survivants.

Branwen, elle, meurt de douleur.


Dans l’histoire mythique de l’Irlande, Bres devient le roi par intérim des Tuatha Dé Danann bien qu’il soit du peuple des Fomoires. En effet, le dieu roi Nuada est blessé au cours de la « Première bataille de Mag Tuireadh » (Cath Maighe Tuireadh), il a le bras coupé et cette mutilation entraîne sa déchéance, puisque l’exercice de la souveraineté exige qu’il soit exempt de toute infirmité.

Le règne de Bres va être court, car c’est un mauvais roi, non seulement il est ambitieux, mais il est aussi avaricieux et se conduit en despote. L’avarice est une faute grave, puisque dans le domaine celtique, le rôle du roi est justement la redistribution des richesses. Sa forteresse Dun mBrese est construite par le Dagda. Au début de son règne, sept guerriers devaient l’aider dans l’exercice de la souveraineté, mais trois rois Fomoires, Indech mac De Domnann, Elatha mac Delbraith et Tethra, imposent le paiement d’un tribu à tous les irlandais.

Le barde Coirpre prononce une satire (la première d’Irlande) qui le contraint à abdiquer, et Nuada, guéri avec une prothèse d’argent confectionnée par Diancecht, peut redevenir roi. Bres, avec l’aide des Fomoires, tente de reconquérir l’île et de reprendre le trône ; il provoque une guerre où ils seront vaincus dans la « Seconde bataille de Mag Tuireadh » grâce à l’intervention de Lug. Selon une version, fait prisonnier, il aurait enseigné l’agriculture aux Tuatha Dé Danann en échange de la vie sauve.

Sa mère est Eriu (personnification de l’Irlande) et son père Elatha, un Fomoire. De son union avec Brigit est né un fils, Ruadan.


Brian, dans la mythologie celtique irlandaise, l’un des trois fils de Tuireann et le petit-fils d’Ogma, le dieu de la magie et de l’éloquence des Tuatha Dé Danann.
Pour résister aux Fomoires, Cian, le père du dieu Lug, part à la recherche de guerriers magiques. Malheureusement, sur son chemin, il croise les trois fils de Tuireann, ses ennemis jurés. Il se métamorphose en sanglier, mais Brian le voit et prévient ses frères, Iuchar et Iucharba. Puis, fort de sa propre science druidique, il transforme ses frères en chiens et se lance à la poursuite de Cian qu’il transperce d’un javelot. Il l’achève à coups de pierres.
Avant de mourir, Cian leur demande de lui laisser reprendre sa forme humaine et les trois fils de Tuireann vont devoir racheter un homme et non un sanglier. Pour le prix du sang Lug, bon prince, exige seulement trois pommes des Jardins du Soleil, une peau de porc dotée de pouvoirs de guérison appartenant à un roi de Grèce, une lance empoisonnée auprès d’un roi de Perse, deux chevaux attelés à un char, sept porcs du roi Eassal des Colonnes d’Or, un chien, une broche à rôtir appartenant aux nymphes d’un royaume sous la mer et trois cris à jeter au sommet de la colline de Mochaen.
Les trois frères ont de la chance et arrivent à bout de six des huit épreuves, bien qu’ils aient commis partout de nombreuses exactions. Alors Lug, qui connaît l’avenir, leur envoie un charme : ils oublient les deux dernières missions. Heureux, ils rentrent en Irlande, mais il leur faut repartir chercher la broche sous l’eau et pousser les trois cris.
Mais ils furent mortellement blessé par Mochaen et ses fils et Lug, malgré les implorations de Tuireann, laisse le destin s’accomplir. C’est là le prix de l’initiation.


Le Brun de Cúailnge (« Dond Cúailnge »), dans la mythologie celtique irlandaise, est un taureau fabuleux, qui est l’enjeu d’une razzia mythique, sujet du récit Táin Bó Cúailnge du Cycle d’Ulster.

La reine Medb et son époux le roi Ailill règnent conjointement sur le royaume de Connaught. Lors d’une conversation dans leur résidence de Crúachan, ils en viennent à parler de leurs biens respectifs. La reine prétend être la plus riche, ce que conteste le roi. Une inspection minutieuse de leurs trésors, démontrent que leurs patrimoines sont équivalents, à l’exception d’un veau (« Findbennach », le « Blanc Cornu ») qu’Ailill possède en plus. Medb demande alors à Mac Roth où elle peut se procurer un tel animal. Il lui répond qu’en Ulster, un animal superbe à l’intelligence humaine appartient à Dáre fils de Fiachna. Mac Roth est dépêché dans le royaume de Conchobar pour acquérir la bête, mais son propriétaire finit par refuser la proposition. Medb convoque les principaux rois d’Irlande et leurs armées et décide d’envahir l’Ulster, après avoir consulté son druide.

C’est Morrigan qui, sous l’apparence d’un oiseau vient l’avertir du sort que lui réservent les hommes d’Irlande.

Le Brun de Cúailnge a pour habitude de s’accoupler avec 50 vaches chaque jour, elles mettent bas le lendemain ou bien elles éclatent. Chaque soir, 50 enfants viennent jouer sur son dos. 100 guerriers peuvent se réchauffer en se blottissant dans son ombre. Son meuglement est si puissant qu’il est entendu dans tout le canton de Cooley.

Pendant l’ultime bataille dont l’issue va être la défaite de la coalition des royaumes d’Irlande, battus par les Ulates, le Brun de Cúailnge est arrivé dans le Connaught. Il doit affronter le « Blanc Cornu » qu’il tue après un terrible combat. Blessé, le taureau retourne mourir à Cooley.