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Voici divers contes basques : le prêtre sans ombre, le berger assoiffé, le berger d’Okina
Le prêtre sans ombre
A une certaine époque, le vieux diable avait fondé, dans la grotte de Salamanque, une école pour ceux qui voulaient devenir prêtres. N’acceptant que des cadeaux il les instruisait en une seule année, et ceux qui sortaient de son école étaient surtout forts dans les conjurations. Mais chaque année un élève devait rester dans la grotte pour le vieux diable, et celui qui sortait le dernier était celui-là.
Comme la sortie de cette école était à la St jean, les élèves cherchaient tous à s’échapper les uns avant les autres, car personne ne voulait rester avec le vieux diable; Mais ils ne pouvaient sortir qu’un à un et l’un après l’autre, car la porte était étroite, basse, et tout juste suffisante. Ce jour-là, le vieux diable restait à la porte et disait au premier qui sortait:
– » Reste ici, toi «
– » Empare-toi de celui qui me suit. »
Il faisait ainsi la même demande à tous jusqu’au dernier, et tous lui faisaient le même réponse; mais le dernier demeurait toujours dans la grotte avec le vieux diable.
Une année, un élève trompa le vieux diable. Le matin de la St Jean, les élèves étaient dans la grotte, tout tristes. L’un d’eux dit à ses camarades:
– » Si vous voulez attendre pour sortir que midi sonne, je demeurerai le dernier. »
Tous lui promettent de bon coeur d’attendre. A midi juste, ils commencèrent à sortir.
Le vieux diable fait à tous la demande accoutumée, et tous font la même réponse.
– » Empare-toi de celui qui me suit. »
Mais, comme à midi, le jour de la St Jean, le soleil se trouvait juste en face de la grotte, le corps du dernier sortant faisait une ombre. Le prêtre laissa donc son ombre. Pendant toute sa vie, quelque beau temps qu’il fît, il n’avait aucune ombre, et, si ce qu’on dit est vrai, il devint plus tard curé de Barcus.
Le berger assoiffé
Un certain jour, tandis qu’il faisait paître ses brebis à Murumendi, un berger sentit la soif le gagner et il commença à cheminer à travers la montagne pour trouver une source afin d’étancher sa soif.
Dans sa recherche, il parvint à l’entrée d’une grotte. Il vit là une jeune fille élégamment vêtue.
« – Que cherches-tu homme ? » lui demanda-t-elle.
« – Mademoiselle, je cherche de l’eau pour calmer ma soif. »
« – Eau ? Tu veux dire cidre ? «
A cet instant, la jeune fille lui présenta une jarre pleine de cidre et lui donna à boire.
« – Très bon cidre, dit le gerger quand il l’eut goùté, avec quelles pommes est-il fait ? »
« – Avec celles qu’a niées Monsieur Montes de lkastegieta. »
Le berger resta émerveillé. Avec ces quelques mots, l’élégante jeune fille lui avait laissé entendre que le cidre avait été fait avec les pommes dont l’existence avait été niée par son maître.
Le berger d’Okina
Une fois un berger dormait à l’ombre des hêtres alors que ses brebis étaient dispersées sur le mont Okina.
Lorsqu’il commença à faire nuit, les brebis se retirèrent dans un abri, sous les rochers. Quelques unes ne le firent pas.
Le berger partit chercher celles qui manquaient. Il se dirigea vers l’endroit d’où lui semblait parvenir un bruit de sonnaille. Arrivé là il poursuivit, entendant les cloches, mais il ne vit pas ses brebis.
Il lui semblait que les bruits de cloches lui parvennaient au dessous de ses pieds. Il s’avança quelque peu et tomba dans les profondeurs du gouffre d’Okina.
Il y avait quelques mystérieuses brebis dont les cloches sonnaient comme celles de ses bêtes. Pris d’inquiétude il se souvint de la vierge d’Arantzazu et lui demanda sa protection.
Le matin suivant il se retrouva sous le clocher d’Arantzazu.