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Voici divers contes basques : les têtes de la femme du diable, les trois vérités, les citrouilles
Les têtes de la femme et du diable
Un jour, tandis qu’ils cheminent, le seigneur Jésus et saint Pierre voient une femme et un diable qui se disputaient de toutes leurs forces. L’impétueux saint Pierre courut à eux et il leur coupa la tête, à tous les deux. Jésus l’en reprit, et vertement. Puis, il lui ordonna de s’en aller du même pas remettre les têtes à leurs places.
Mais, tout au regret de sa faute, le pauvre saint Pierre s’embrouilla: à la femme il mit la tête du démon, tandis qu’il remettait la tête de la femme !!! Et c’est depuis ce jour-là que l’on dit:
« tête de femme… tête de diable. »
Les trois vérités
(version de Musculdy).
Un automne, les bergers descendent des cayolars d’en haut à ceux d’en bas. Une fois les bergers oublièrent leur gril au cayolar d’en haut. Quand ils voulurent, le soir venu, faire cuire les galettes, ils s’aperçurent que le gril manquait, Comme tous redoutaient Basa Jaun et que personne ne voulait aller chercher le gril, ils convinrent que celui qui consentirait à remonter, aurait cinq sous. L’un deux, dit :
– Moi j’irai . » et il s’en alla.
Arrivé au cayolar, il trouva le Basa Jaun devant un grand feu, faisant cuire des galettes sur le gril. Le berger, à cette vue, fut très effrayé ; mais le Basa Jaun l’engagea à entrer et à dire ce qu’il voulait. Il répondit qu’il venait chercher le gril.
– Si tu me dis trois vérités, dit le Basa Jaun, je te donnerai le gril et te laisserai partir.
Le berger, après avoir un moment réfléchi, commença ainsi :
– Monsieur, quelques gens disent, quand il fait clair de lune, que la nuit est aussi brillante que le jour ; mais à moi il semble que la nuit n’est jamais aussi brillante.
– Non ; cela est ainsi, c’est vrai.
– Monsieur, beaucoup de gens disent, quand ils ont une bonne méture, qu’ils la trouvent aussi bonne que le pain. Mais moi, je trouve toujours le pain meilleur.
. Tu as raison, cela est aussi vrai.
– Monsieur, si j’avais su vous rencontrer ici, bien sûr, je ne serais pas venu.
– Je te crois, c’est vrai, ça aussi, dit le Basa Jaun ; et puisque tu m’as dit trois vérités, je te laisse aller avec ton gril. Mais je veux te donner un conseil.
Ne sors jamais la nuit pour le gain, mais gratis ».
Les citrouilles
Le Seigneur Jésus et Saint Pierre allaient de par le pays basque, cette fois-là encore. Quelque part par là, en Labourd, ils rencontrent une femme qui s’en allait, une citrouille sur la tête, une autre encore dans la main.
Saint Pierre dit à Jésus:
-« Seigneur, ces citrouilles, elle les a volées! j’y mettrais mon cou… »
-« Tais toi, Pierre, et ne jure pas ainsi; la citrouille n’est que de l’eau seulement… Ne savais-tu pas cela, innocent? »
Voilà pourquoi, dit-on, il est permis, depuis, de prendre dans les champs la citrouille d’autrui.