Autrefois, en Navarre à Elkorri, il y avait un jeune homme espiègle et mal informé. Il disait qu’il n’y avait pas d’âme en peine ou de revenant.
Il n’était pas bien avisé mais ses compatriotes ne l’étaient guère mieux car ils l’explusérent du village à coup de pierres.
Contenus
ToggleLa maison vide d’Elkorri
Chassé de tous les villages, il finit par arriver à Elkorri, un endroit perdu entre le port de Lizarrosti et Etxarri-Aranaz. Il y avait là une maison vide. Personne n’osait y pénétrer car d’après ce que l’on disait, il y avait une âme en peine qui errait là-dedans.
Le jeune y entra sans crainte. Il voulait vivre ici, dans cette maison. Lorsqu’il commença à préparer le repas dans le foyer, il entendit une voix qui venait d’en haut, où s’échappait la fumée:
« Je tomberai ou je ne tomberai pas ? »
« Si tu veux oui, si tu ne le veux pas, non ».
Une tête humaine tomba dans les cendres du foyer. Alors le jeune homme l’enfila au bout de sa broche et la jeta dans un coin de la cuisine.
A nouveau il entendit la même voix. Il répondit de la même façon. Immédiatement un autre morceau du corps tomba de la cheminée, et le garçon l’en retira, toujours de la même façon.
A nouveau le dialogue se reproduisit jusqu’à ce que tous les membres du corps finissent par tomber. Tous s’assemblèrent rapidement et modelèrent un homme qui dit à haute voix au garçon:
« Tu dis que je ne suis pas; mais oui je suis ».
« Oui, tu es donc » lui répondit le nouvel hôte. Mais tiens-toi à sept stades d’écart, et devant ».
« Prends cette houe » lui dit le revenant.
« Prends-la si tu veux » lui répondit le jeune.
Et le revenant prit la houe. Suivi du jeune il alla dans une autre pièce de la maison où il dit a son compagnon:
« Creuse ici avec cette houe »
« Creuse si tu le souhaite » lui répondit l’autre.
Le revenant dégagea un trou dans la terre et découvrit un tas d’or. Il dit au jeune:
« Cet or est pour toi: je te nomme propriétaire. Sans « nom » il ne pourrait avoir de valeur. Grâce à toi, je vais pouvoir jouir maintenant du repos éternel » disant cela, le spectre disparut.
Alors le jeune s’en retourna à son village, où cette fois-là il fut bien reçu.