La Vie de saint Cado

Voici le texte de Albert le Grand dans La vie des Saints de la Bretagne Armorique concernant la Vie de Saint Cado.

Vie de Saint Cado

Saint Cado estoit natif de la grande Bretagne & fut fils d’un Prince, qui regnoit en un canton de ladite Isle, lequel s’appelloit Guillenus, descendu de la race du Grand Constantin, & sa mere se nommoit Gudalusa, fille de Brahanus, Roy d’une partie d’Irlande. Il nasquit environ l’an 522. sous le Pape saint Hormisda, l’Empereur Justin premier, & le Roy de Bretagne Armorique Hoel II, de ce nom. Ses parens furent avertis, par un saint Hermite, nommé Menechesias, de le faire Baptiser ; ce qu’ils firent, quoy qu’eux-mesmes fussent payens & Idolâtres. Estant en âge de monter à cheval, son pere ayant declaré la guerre à un autre Prince, son voisin, voulut donner la conduite de son armée au Prince Cado, lequel, desirant combattre sous le drapeau de la Croix de Jesus-Christ, sortit en habit déguisé, du palais de son pere, & par chemins écartez, se retira en un desert, où il se soumit à la direction & obedience d’un saint Hermite & demeura douze ans en sa compagnie, vivant de pain & d’eau & de quelques legumes, avec un rare exemple de Sainteté.

II. Un jour, l’Hermite, son maistre, l’envoya querir du feu chez quelques bergers qui se retiroient en une caverne prés l’Hermitage, lesquels, se moquans de luy, ne luy en voulurent donner, qu’il ne leur promit de le porter en son sein, jusqu’à son Hermitage; saint Cado y consentit ; &, ayant fait sa priere, il prit de gros charbons ardens, & les mit en son sein & les porta à son maistre, sans que son habit ny sa peau en fussent offensez ; ce que ces pasteurs ayans veu, ils luy demanderent pardon, & son maistre commença desormais à le regarder, non plus comme son disciple, mais comme un grand amy & serviteur de Dieu. Le maistre pasteur des troupeaux d’un grand Seigneur, nommé Polentus, voisin de l’Hermitage de saint Cado, le querela une fois, & le voulut percer de sa Lance ; mais Dieu le punit sur le champ, car il devint aveugle & perclus de ses bras, &, s’étant repenty de sa faute & ayant demandé pardon au Saint, il fut guery par ses prieres ; ce que le Prince Polentus ayant ouy, il donna au Saint une terre, nommée Sobrin, pour y édifier un Monastere, ce qu’il fit en peu de temps ; & un des ouvriers qui travailloient à l’édifice ayant est tué par ses compagnons & jetté dans un estang, le Saint par sa priere, fit paroistre ! e corps mort à fleur d’eau & le ressuscita.

III. Ayant peuplé son Monastere de Sobrin, il alla en voyage à S. André en Escosse, où il ressuscita un mort, & fit de grandes conversions par ses ferventes Predications, puis passa la mer, traversa la Bretagne Armorique, & alla trouver S. Goüard & S. Liliau en Aquitaine, & de là s’alla embarquer à Marseille pour aller en la Palestine, où il visita, avec une grande devotion, les SS. Lieux, & puis s’en retourna à Rome, où il baisa les pieds du Pape S. Jean III. du nom, & de là s’en revint en son Monastere l’an 562, ayant passé sept années en ses voyages. Il avoit de coûtume de se retirer le Caresme, en une isle dans la mer, nommée Enes Barren, pour y estre plus solitaire & éloigné de la conversation des hommes, &, à Pasques, il s’en retournoit en son Monastere, pour solemniser la Feste en la compagnie de ses Religieux, lesquels estans multipliez en nombre, il fonda un autre Monastere, plus ample & spacieux, & l’appella Land-Carvanan, c’est à dire, Eglise des Cerfs, à cause qu’il se servit de cerfs de la prochaine forest, pour charroyer les pierres & autres materiaux necessaires pour l’édifice dudit Monastere, rendant ces animaux aussi familiers, privez & domestiques, que si c’eussent esté des chevaux, & n’en tirant pas moins de service.

IV. Il fut deux ans Abbé de ce nouveau Monastere, jusqu’à l’an 564, qu’ayant choisi un petit nombre de ses Religieux, il passa la mer & vint mouiller l’ancre à la coste de la Bretagne-Armorique, à Vennes, & s’habitua en une petite isle, qu’on nomme à present Enes-Cadvod, en la Paroisse de Belz, laquelle isle estoit remplie de serpens ; mais le Saint l’en purgea par ses prieres, et tient-on que, depuis, il ne s’y en trouve point. Il y édifia un petit Monastere ; &, voyant que le peuple du pays circonvoisin l’y venoit visiter, il bâtit un beau pont sur le bras de mer qui est entre ladite isle & la terre ferme, joignant l’embouchure de la riviere Estell, lequel ayant est démoly, fut par luy refait encore une autre fois. Il vescut en ce lieu, avec un rare exemple de Sainteté, jusqu’à l’an 567, que par commandement de Dieu, il quitta la Bretagne, &, ayant voyagé par la France, passa les monts & arriva en Italie, où il s’arresta, quelque temps, en la ville de Benevent, dont l’Evesque estant mort, il fut éleu pour son Successeur, &, à son Sacre, fur nommé Sophias.

V. Estant élevé à cette Dignité, il veilloit soigneusement sur son troupeau, lequel il gouverna jusques environ l’an cinq cens septante, qu’estant, une nuit, au plus fort de son Oraison, un Ange luy apparut & luy donna l’option de quel genre de mort il vouloit terminer sa vie ; alors, le saint Prélat, jettant amoureusement les yeux sur l’image du Crucifix, répondit : « Puisque mon Sauveur est mort pour moy en Croix, je desirerois (si telle estoit sa Volonté) avoir l’honneur de répandre mon sang pour luy. » A quoy l’Ange repartit : « Réjouis-toy, serviteur de Dieu, d’autant que ton desir sera accomply ; demain, tu passeras de cette vie miserable à la gloire perdurable & recevras la Couronne de Martyre. » Cela dit, l’Ange disparut. Saint Cado se leva de son Oraison, recita la revelation qu’il avoit euë à quelques uns de ses plus familiers, se disposa à dire la Messe, pendant laquelle la ville fut surprise par une armée de Barbares lesquels, entrans de furie dans l’Eglise, mirent tout au fil de l’épée & tuerent ce saint Prélat à l’Autel, luy ayans transpercé le corps d’un coup de lance. L’ennemy s’estant retiré, ceux qui s’estoient sauvez du massacre recueillirent le saint Corps, l’ensevelirent en son Eglise, &, depuis, ses Ossemens furent levez de terre & mis en une Chasse d’argent. Dieu a manifesté la gloire de ce saint Prélat par une infinité de miracles, qui se sont faits, tant à son Sepulchre, qu’és lieux où il a demeuré és deux Bretagnes, lesquelles furent, depuis, honorées de quelque portion de ses Reliques qu’un Religieux de son Monastere de Land-Carvanan y apporta, nonobstant les précautions que les Beneventins y pûrent apporter, lesquels, craignans d’estre privez de ce precieux thresor, ne permettoient l’entrée de son Eglise à aucun Breton.

SAINT CADO EN ARMORIQUE & EN ITALIE

Pendant que saint Gildas habitait l’austère et pittoresque ermitage appelé dans son histoire « l’oratoire de la Roche sur Blavet » il vit arriver et s’installer à huit lieues de lui un saint des plus connus de la Grande-Bretagne, l’un de ses collaborateurs les plus assidus dans ses grandes missions d’Irlande, l’ami dont le monastère avait été, dans l’ile de Bretagne, son asile ordinaire et le principal siège de son enseignement. C’est en effet à Lancarvan ou Nant-Garban, où son ami était alors abbé, qu’il avait écrit la première partie de son livre De Excidio Britaniæ (la ruine de la Betagne).

Cet ami, c’était saint Cado, une des figures les plus originales de l’église britannique au VIe siècle. La Vie la plus ancienne qu’on ait de lui, écrite cinq siècles plus tard, est si défigurée qu’à peine y peut-on reconnaitre les grandes lignes de son rôle et de sa physionomie. L’un de ses traits caractéristiques, ce sont ses nombreux voyages ; il parcourt tous les coins de l’ile de Bretagne et de l’Irlande, visite la Gaule, l’Italie et Rome, même (à en croire sa légende) la Grèce et Jérusalem. Il devait bien une visite en Armorique à son ami Gildas, qui en Grande-Bretagne lui avait fait présent d’un texte des Evangiles écrit de sa main et d’une belle cloche doux-sonnante, fondue de sa main également, car Gildas était très bon et très expert ouvrier en l’art métallique.

Ce fut au retour d’un de ses voyages d’Italie qu’il vint aborder dans son ilot du Morbihan ; il débarqua avec ses disciples et dit :

— Avec l’aide de Dieu et sous votre bon plaisir, mes frères, c’est ici que je veux demeurer.

— Maître, tout ce qui vous plaira nous agrée.

Et promptement ils installèrent là un petit monastère. Ce qui rendit cette fondation notable, ce fut l’église, élégante construction de pierre et surtout le pont, aussi en pierre, par lequel Cado unit l’ile à la terre ferme.
Combien de temps demeura-t-il dans ce lieu où son souvenir est resté si vivant ? — Nul ne saurait le dire.

Y vécut-il toujours désormais ? — Revint-il séjourner sur le continent ?

— Ici deux opinions sont en présence : d’après la légende latine, après avoir fondé Lancarvan et plusieurs autres monastères dans la Grande-Bretagne, il se rendit à Bénévent en Italie, y remplit d’abord les fonctions abbatiales, fut ensuite promu à la dignité épiscopale et finalement y cueillit la palme du martyre. « Mais, ajoute dom Plaine, tout cela a paru si invraisemblable depuis trois siècles à la plupart des hagiographes, qu’un certain nombre d’entre eux en sont venus à supposer qu’il s’agissait de la ville de Benavenne (Benaventa aujourd’hui Woedon, dans le comté de Northampton) en Angleterre. Parfois même on a dédoublé le saint en prétendant que le fondateur de Lancarvan n’avait rien de commun avec l’évêque-martyr de Bénévent. Le docte bénédictin démontre qu’il est impossible que le saint évêque ait été martyrisé en Angleterre, puis il établit, d’après les traditions des contrées qui ont connu saint Cado : la Cambrie, l’Armorique, et Bénévent, que « jusqu’au XVe siècle ces trois pays paraissent avoir été unanimes à affirmer : 1o que S. Cado-Sophius avait eu pour père un roi du pays de Galles ; 2o qu’il avait fait trois fois le pèlerinage de Jérusalem et sept fois celui de Rome ; 3o qu’il était mort à Bénévent percé d’une lance pendant qu’il célébrait la messe. Or, de pareils faits sont manifestement des plus caractéristiques. Le second en particulier n’appartient qu’à notre saint, et suffirait seul pour empêcher qu’on ne le confondit avec un autre saint. Il faut donc accepter ces données traditionnelles comme étant l’expression de la vérité historique.

Mais quand et comment le saint évêque subit-il le martyre ? — Dom Plaine regarde comme certain qu’il reçut la mort lorsque le roi arien Totila « prit Bénévent d’assaut en novembre 542, en rasa les murailles, et y commit maints excès de tout genre, comme il ressort des vifs reproches que lui adressa saint Benoit, lorsque ce roi barbare vint le visiter pendant son séjour à Bénévent qui est tout proche du mont Cassin. »

LE CULTE DE SAINT CADO EN BRETAGNE

Pas de saint plus populaire ; pas de saint plus négligé par la liturgie. Le propre de Vannes lui concède une simple leçon et une commémoration ; le propre de Quimper ne fait même pas mention du saint évêque martyr, aussi vénéré en Cornouaille et en Léon qu’au pays du Morbihan.

Il est patron de Saint-Cadou (doyenné de Sizun, diocèse de Quimper);

De Saint-Cast (près Dinan, diocèse de Saint-Brieuc).

Jusqu’au Concordat de 1801, il a été patron de la paroisse de Cadélac, dont l’église devenue chapelle, dans la paroisse de Loudéac, a péri dans un incendie en 1803.

Dom Plaine dit que peut-être la paroisse de Cast (doyenné de Chateaulin, diocèse de Quimper), a été originairement sous le patronage de saint Cado, mais le nom de Cast vient de l’ancien nom latin de cette localité : Castrum.

Je connais peu de chapelles dédiées à saint Cado. Après avoir naturellement cité tout d’abord Belz, l’ancienne église priorale dépendante de l’abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé, depuis qu’Alain Fergent la lui eut donne en 1089, aujourd’hui simple chapelle, mais toujours entourée de vénération ; dom Plaine indique encore la chapelle de N.-D. de Clérin, en Saint-Clet (diocèse de Saint-Brieuc) ; saint Cado n’y est que second patron, mais beaucoup de pélerins y viennent se recommander à lui pour la guérison des maladies d’yeux. En Guégon (diocèse de Vannes), une chapelle de saint Cado est mentionnée par le répertoire archéologique de N. Rosenzsweig. Dom Plaine ne parle pas de la chapelle de Saint-Cadou en Gouesnac’h ; elle est placée dans un endroit charmant, au fond d’une anse formée par l’Odet (rivière de Quimper), à peu de distance de son embouchure. Il y a trente ans, cette chapelle possédait un lambris enrichi de très curieuses peintures représentant des scènes de la vie de saint Cado. Sous le prétexte que le pardon y amenait certains abus, on le supprima ; la chapelle abandonnée fut bientôt une ruine et un jour la toiture s’écroula, entraînant dans sa chute le lambris avec ses belles peintures. La chapelle a été restaurée, le pardon rétabli, et avec lui les luttes des jeunes paysans ; puisqu’elles ont reparu, ce n’était donc guère la peine de livrer à la destruction l’ancienne chapelle ; il aurait suffi d’empêcher les braves lutteurs du beau pays de Fouesnant de changer leurs honnêtes amusements en scènes de sauvagerie.

En Melgven (doyenné de Bannalec, diocèse de Quimper) la chapelle de Coatampodou dédiée à saint Cado relevait jusqu’au Concordat de 1801 de la paroisse de Cadol qui probablement tirait elle-même son nom du nom de l’évêque martyr. Autre chapelle à Moëlan.

On trouve des statues de saint Cado dans les églises et chapelles désignes plus haut, et en outre & Kerpert (XIe siècle), Saint-Michel-en-Grève, Plestin, Ploumiliau (diocèse de Saint-Brieuc) ; Plouarnel-Quiberon (diocèse de Vannes) ; à Landrévarzec, dans la chapelle de N.-D. de Quilinen (XVe ou XVIe siècle), Plogonnec, église paroissiale (statue de la même époque) ; Redené, chapelle du château de Rosgrand ; église de Leuhan et une belle peinture sur le lambris de l’église du Bodeo, enfin, dom Plaine cite une dernière statue, mais qui n’existe plus dans la nouvelle église de Moëlan (diocèse de Quimper).

Une disparition regrettable, c’est celle des deux crosses en bois, de saint Cado, naguère exposées dans la chapelle de Rosgrand où je les ai vues plusieurs fois.

Le nom de Saint-Cadou a été donné a une anse située près de Carnoet, sur la Léta, rivière de Quimperlé.

SAINT CADO & LES CHEVALIERS BRETONS DU COMBAT DES TRENTE

D’aprés le Barzaz-Breiz, voici ce qu’ils chantaient en marchant contre les Anglais :

Seigneur saint Kadok, notre patron, donnez-nous force et courage, afin qu’aujourd’hui nous vainquions les ennemis de la Bretagne.
Si nous revenons du combat, nous vous ferons présent d’une ceinture, et d’une cotte d’or, et d’une épée, et d’un manteau bleu comme le ciel ;
Et tout le monde dira en vous regardant, ö seigneur saint Kadok béni : « Au paradis comme sur terre, saint Kadok n’a pas son pareil ! »

Après avoir cité ces strophes, expression de la confiance, M. de la Villemarqué ajoute :

«Vainqueurs dans ce combat fameux où Beaumanoir buvait son sang, les chevaliers bretons acquittèrent fidèlement leur vœu :
Il n’eût pas été l’ami des Bretons, celui qui n’eût point poussé des cris de joie en voyant revenir nos guerriers, des fleurs de genêt a leurs casques ;
Il n’eût pas été l’ami des Bretons ni des saints de Bretagne non plus, celui qui n’eût pas béni saint Kadok, patron des guerriers du pays;
Celui qui n’eût point admiré, qui n’eût point applaudi, qui n’eût point béni et qui n’eût
point chanté : « Au paradis comme sur terre, saint Kadok n’a pas son pareil. »

D’après ce que j’ai dit plus haut, on peut voir que le protecteur des vaillants chevaliers d’autrefois est invoqué aujourd’hui par les lutteurs de nos pardons ; on lui demande aussi, non seulement la rigueur et la souplesse dans les membres, mais la pureté dans le sang. V. r S.

MONUMENTS DE SAINT CADO

Il existe encore le pont bâti par saint Cado pour rejoindre à la terre l’ile qu’il avait choisie pour résidence dans la rivire d’Etel. Il est long de cent mètres, large de quatre, et compte seulement deux arches qui étonnent par leur hardiesse et les dimensions des énormes blocs de granit qui les composent. Il faut que la solidité en soit à toute épreuve puisque l’administration des Ponts-et-Chausses ne lui a pas cherché noise et continue faire passer là-dessus la grande route allant de Port-Louis à Belz et à Auray.

Le monastère en 1089 devint prieur dépendant de Sainte-Croix de Quimperlé, par une donation du duc Alain Fergent. La chapelle actuelle remonte presque entièrement au XIe siècle, se divisant en trois nefs trois travées avec abside demi-circulaire. Les arcades en plein-cintre reposent sur des piliers carrés à simples tailloirs, l’arc triomphal tombe sur des colonnes engagées à chapiteaux garnis de feuillages et d’entrelacs.

Aux parois de la nef sont appendus quatre tableaux représentant des scènes de la vie du saint, et qui sont surtout précieux par les légendes qui en expliquent les sujets :

Anglais de naissance, prince de Clamorgant,
Puis abbé, vient, débarque et réside céans.

Les jugements de Dieu sans cesse méditant,
C’est ainsi, pèlerins, qu’il a vécu céans.

Aux pirates pervers en ce lieu l’assaillant
Il dit : Je suis sans bien, solitaire céans.

Oratoire, mon œuvre, adieu ! dit-il pleurant,
Belz, t’oublierai-je? Non. Il cingla de céans.

Au chevet de l’église est la fontaine du saint, et plus loin les derniers vestiges du vieux monastère qu’on nomme la maison de saint Cado.

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