La Conception de Conchobar

Voici une version de l’histoire La conception de Conchobar de la Branche Rouge de la mythologie irlandaise.

La conception de Conchobar

La conception de Conchobar

Il y avait en Ulster un roi illustre, Eochaid au-talon-jaune, fils de Loeg il lui naquit une fille Douze tuteurs furent chargés de l’élever. Son nom était Facile, car elle était facile et douce à élever.

En ce temps-là vint du Sud un champion nommé Cathba. Il était originaire d’Ulster, bien qu’il demeurât dans le Sud. Outre qu’il était guerrier et champion, c’était aussi un homme de grande sagesse, un druide et un homme de grand savoir. Il avait trois neuvaines d’hommes à son expédition. Dans un désert, il rencontra un autre champion avec trois autres neuvaines, lui aussi.

Ils s’attaquèrent d’abord; puis ils firent la paix, car ils ne succombaient pas parce qu’ils étaient de nombre égal. Cathba alla devant eux, car il connaissait le pays, et les douze tuteurs de la jeune fille sont tués par lui, comme ils étaient réunis pour festoyer. Personne n’échappa, sauf la fille. On ne sut qui les avait tués.

La fille va se plaindre à son père. Celui-ci dit qu’il ne pouvait les venger, puisqu’il ne savait pas qui les avait tués. Alors elle se mit en colère et partit en expédition avec trois neuvaines d’hommes pour venger ses tuteurs. Elle frappait et dévastait successivement tous les pays. Jusque-là on l’appelait Facile. Dès lors Difficile fut son nom dans les tribus à cause de la rudesse de ses armes et de sa bravoure. Elle avait coutume de demander l’histoire du champion à chaque étranger qu’elle rencontrait pour voir s’il savait le malheur qui leur était arrivé.

Une fois, elle était dans un autre désert; ses gens préparaient leur nourriture. Elle s’en va seule à part alors; elle vit devant elle de belle eau pure; elle enlève ses armes et ses vêtements et s’y baigne. Survint une autre expédition; c’était Cathba et les siens. Il se mit entre elle et ses armes et tira son glaive contre elle.

 » Laisse-moi la vie, dit la fille.

– Accorde-moi mes trois demandes, dit Cathba.

– Tu les obtiendras, dit-elle. Quel est ton choix ?

– Sécurité pour moi, ton amitié, et que tu sois ma femme tant que je suis en vie.

– C’est entendu, dit-elle.

– Maintenant notre alliance est finie.  » dit l’autre champion à Cathba, et il alla de son côté.

Cathba alla avec elle chez son père. On leur fit bon accueil et on donna à Cathba une terre en Ulster : le Fort de Cathba en Cremthinne, près du ruisseau Conor qui est dans le territoire de Ross. Une nuit, Cathba eut grand soif. Sa femme alla lui chercher à boire. Elle n’en trouva pas dans le château.

Alors elle alla au Conor, filtra l’eau à travers son voile dans la coupe et la lui apporta.  » Allume-nous, dit-il, pour voir s’il n’y a pas de bête dans l’eau.  » On leur apporta de la lumière et ils y virent deux vers. Il tira son glaive contre la femme :  » Bois donc, toi, dit-il, ce que tu m’as offert.  » La femme but deux gorgées et à chaque gorgée elle avala un ver. Elle devint grosse…

Cathba alors alla avec sa femme causer avec Eochaid au-talon-jaune. Ils étaient dans la plaine de Murthemné. Les douleurs prirent la femme en route.  » S’il est en ton pouvoir, dit Cathba, de ne mettre au monde ton enfant que cette nuit, ton fils sera roi et son nom sera parmi les hommes d’Irlande. Il naîtra cette nuit dans l’Est de la terre un enfant qui sera au-dessus des hommes du monde, Jésus-Christ.

– Je le ferai, dit la femme, à moins qu’il ne sorte par mes côtés. Allons jusqu’à la Plaine-Ile « .

Elle se mit sur une pierre plate à la Plaine-ile, en face de la Forteresse au-côté-vert … ; c’est là que naquit Conor. La pierre sur laquelle il naquit et la tombe sont encore là, et à sa naissance il avait un ver à chaque poing, ceux que sa mère avait bus dans l’eau du Conor. On lui donna le nom de Conor d’après le ruisseau Conor, mais c’était en la Plaine-Ile qu’il était né, comme nous l’avons dit.

Il obtint la royauté de la province à cause du rang de sa mère, de l’art et de la science de son père et à cause de sa grande bravoure propre et de son adresse aux armes, en sorte n’il fut un roi illustre. La victoire sur Ailill et Mève fut remportée par lui à la Razzia de Cualngé.

Et pourtant ce n’est pas ainsi qu’est racontée dans d’autres livres la naissance de Conor, mais de cette manière : Nessa, fille d’Eochaid Salbuide, était sur son trône dehors à Emain et ses filles royales autour d’elle. Le druide Cathba passa près d’elle. Il était de la Plaine-Ile, selon d’autres. La fille lui dit :  » A quoi est bon ce moment-ci ? dit-elle

– Il est bon à faire un roi avec une reine.  » dit le druide. La fille demanda si c’était vrai. Le druide jura ses dieux que c’était vrai; le nom du fils qui serait fait à ce moment vivrait en Irlande jusqu’au Jugement. Alors la fille l’invita à l’approcher, car elle ne voyait pas d’autre homme dans son voisinage. Puis Nessa devint grosse et l’enfant fut dans son sein trois ans et trois mois. Ce fut au Festin de Uthar fils de Fordub qu’elle devint grosse.