L’Auberge de Da Choca

Voici l’histoire de l’Auberge de Da Choca, de la branche rouge de la mythologie irlandaise.

Auberge de Da Choca

Auberge de Da Choca

1. Après la mort de Conchobar, les Ulates tinrent une assemblée pour savoir à qui ils remettraient le pouvoir royal. Certains disaient qu’ils étaient favorables à ce qu’on demande à Fergus mac Roich d’être le roi. Mais ils avaient souffert à cause de Fergus pendant qu’il était en exil, et ils déclarèrent qu’il ne le prendrait pas pour roi. D’autres disaient que c’était Cormac Conlongas, fils de Conchobar, qui était le plus convenable pour régner sur eux. Conall Cernach voulait le pouvoir royal pour son fils nourricier, Cuscraid le Bègue de Macha, (un autre) fils de Conchobar. Les Ulates étaient prêts à se livrer bataille les uns aux autres à cause de cela, et Cuscraid refusa de livrer bataille de crainte que les clans des Rudraige ne s’exterminent mutuellement. Conall Cernach n’était pas présent : il blâma son fils nourricier et lui reprocha son refus.

2. Genann Gruaidhsolus (Joue-Brillante), fils de Cathbad, dit : « A présent, je connais les éléments essentiels d’un roi en Irlande, à savoir, Cormac Conlongas, fils de Conchobar, le noble jeune d’Irlande et il est doté de tous les dons, à savoir, le don de l’apparence physique et de courage et d’hospitalité et de vérité, et ainsi de suite. C’est à lui, de plus, que Conchobar, dans l’attente de la mort, commanda choba que la royauté soit donnée, car Cormac était le plus âg de ses fils, et c’est le plus proche fils nourricier de Fergus qui ne nous dépouillera jamais si elle (la royauté) va à Cormac. »

3. Et les Ulates approuvèrent les paroles de Genann.

4. Alors ils envoyèrent des émissaires à Cormac dans la province de Connaught, pour qu’ils le ramènent auprès d’eux pour être couronné — Genann Joue-Brillante, fils de Cathbad, Amorgen le Poète, Imbrinn fils de Cathbad, et Uathechtach fils de Feradach. Aussi la troupe des chars se mit en route jusqu’à ce qu’ils atteignent Cruachan. Ailill et Medb, et Fergus auprès d’eux, étaient présents, et ils leur souhaitèrent la bienvenue. Medb demanda de leurs nouvelles. Alors ils annoncèrent qu’ils étaient venus pour Cormac, pour le faire roi à la place de son père.

4. Un messager fut envoyé à Cormac, qui était (alors) à la chasse à Sid Nenta sur l’eau. Cormac vint à Cruachan, et Medb lui souhaita la bienvenue. « Ce serait à toi », dit-elle, « de répondre à notre bénéfice. tu as demandé le profit généreux de notre nourriture et nos vêtements. Tu es un de nos enfants nourricier s. Tu as été traité avec hospitalité quand tu es venu à nous. »

« Je te serai utile, » dit Cormac. « Aucune demande ne sera refusée par nous. Ce sera une joie pour nous de te l’accorder. »

5. Genann rapporta à Cormac la raison pour laquelle il était venu. Alors, un messager fut envoyé par Cormac à ses gens qui étaient cantonnés dans le Connaught, et ils vinrent à lui rapidement de Irrus Domnann et des régions périphériques de Connaught, aussi bien les femmes que les hommes et les garçons.

6. Maintenant voici les interdits de Cormac, à savoir: un geis d’écouter la harpe de Craiphtine : un geis de poursuivre les oiseaux de Mag da ceo: un geis de mettre ses chevaux sous un joug de frêne, un geis de nager avec les oiseaux de Loch Lo: un geis d’avoir rendez-vous avec une femme à Sen-ath Mor: un geis de chasser les bêtes des collines de Mag Sainb: un geis de passer à pied sec le Shannon et de visiter l’Auberge de Da Choca2.

Et ceux-ci étaient les interdits de Cormac, que Cathbad le druide avait mis sur lui la nuit où il était né.

7. Le lendemain, Cormac quitta Cruachan pour aller son chemin. Trois cents guerriers étaient avec lui, sans compter les femmes et les garçons et les chiens et les serviteurs.

8. En sortant de Cruachan, Cormac forma ses gens en trois troupes. La première de ces troupes portait des blouses (?) bleues [aux manches] fourchues, avec des broches d’argent, et des capes courtes, et ils avaient des kilts courts jusqu’aux genoux, et dans la main de chaque homme une lance puissante. Ils portaient des boucliers ornés de bandes et mouchetés, et des épées à poignée pointue.

9. La deuxième troupe avait lacé des chemises à même la peau. Ils portaient de belles blouses (?) mouchetées, avec des broches de bronze blanc. Ils avaient les cheveux en crinière. Ils avaient des boucliers brillants et des javelots à cinq barbelures, et des épées brillantes à poignée d’ivoire.

10. La troisième troupe, ensuite, portait des chemises à capuchon et des tuniques de fil de satin. Elle portait des boucliers bruns et énormes. Des épées avec *** à leur ceinture. Un javelot à huit tranchants dans la main de chaque homme. Ils portaient des manteaux de pourpre, à cinq plis, avec des broches d’argent et d’or. Au milieu même de ce groupe était un guerrier, blond, aux longues tresses, un gardien fort et puissant, avec le bruit d’un roi et la clameur d’une armée, c’était Cormac lui-même.

11. Au même moment, les druides prédisaient des malheurs et annonçaient de mauvais présages à Cormac. Ils déclarèrent que le voyage ne serait ni facile ni rapide. Ainsi les interdits de Cormac furent violés ce jour (même), à savoir, ses chiens chassèrent sur Mag Sainb, – et il poursuivit les oiseaux de Mag da cheo – aujourd’hui (appelé) Loch na n-én « le Lough des oiseaux » .

12. En outre, Craiphtine le harpiste alla vers lui, et lui joua de sa harpe afin de mettre fin à son règne et à sa vie car la femme de Craiphtine, Scenb, fille de Scethern, le druide de la province de Connaught, était l’amante de Cormac. C’est cette Scenb qui eut les trois rendez-vous avec Cormac à Athlone, et c’est elle qui planta les arbres d’Athlone, à savoir, Douleur et Ténèbres, et Muet. Et Olur et Meith et Miscais étaient leurs noms, de cela elle dit:

Les noms des bois – désir de bonnes nouvelles – (sont) Tristesse et Ténèbres et Muet. Autour de la
grande plaine, ils mènent leur course, Olar, Meith et Miscais (« Onctuosité, Gras et Haine »).

13. Par la suite, ils allèrent à travers la forêt. Le joug du char de Cormac se brisa à cet endroit, de sorte qu’il est désormais appelé « Le Bois du joug. » Puis, un joug de frêne fut adapté à son char.

14. Par la suite, ils avancèrent dans le district de Maine Fer da giall (« l’homme de deux otages ») jusqu’à ce qu’ils atteignent Lough Lo. Cormac entra dans le Lough et nagea avec les oiseaux du lac. Là, il fut révélé à Craiphtine qu’ils étaient sur la berge, nageant avec les oiseaux de Lough Lo. Alors Craiphtine métamorphosa trois fois cinquante jeunes gens sous forme d’oiseaux, avec un charme vénéneux dans leurs ailes, et ils vinrent à la surface de Lough Lo, et battirent des ailes sur les armées. Par la suite, ils dormaient à côté du lac, dans l’attente de leur peuple, jusqu’à ce que Scenb vienne à eux sous l’apparence d’un faucon, et tue tous les oiseaux sauf un seul.

15. Alors ils se rendirent à Druim Airthir, qui est maintenant appelé Le Garman, au bord d’Athlone. Puis ils dételèrent leurs chars. Comme ils étaient là, ils virent une femme rouge sur le bord du gué, lavant son char et ses coussins et ses harnais. Quand elle abaissait la main, le lit de la rivière devenait rouge de sang. Mais quand elle levait la main au-dessus de la rive du fleuve, pas une goutte n’y restait mais elle la leva bien haut, de sorte qu’ils passèrent à pied sec le lit de la rivière.

16. « Très horrible est ce que fait la femme! » dit Cormac. « Que l’un d’entre vous aille lui demander ce qu’elle fait. » Alors, quelqu’un alla lui demander ce qu’elle faisait. Et alors, debout sur un seul pied, et avec un oeil fermé, elle chanta pour eux, disant:

« Je lave le harnais d’un roi qui périra » etc.

17. Le messager vint à Cormac et lui dit la mauvaise prophétie que la Badb avait faite pour lui. « Apparemment c’est une cause de grand malheur à venir », dit Cormac. Puis Cormac alla au bord du gué afin de parler avec elle, et lui demanda à qui était ce harnais qu’elle lavait. Et alors il prononça le lai:

« Ô femme. Quel harnais laves-tu? » Etc.

La Badb.

« Ce harnais est à toi, ô Cormac,
Et le harnais de tes hommes de confiance », etc.

18. « Mauvais sont les présages que tu demandes pour nous ». dit Cormac. « Tu chantes pour nous de manière sinistre ».

19. Quand ils étaient là, ils virent une jeune femme, magnifique et de belle apparence, qui venait vers eux. Un manteau vert clair autour d’elle. Sur le manteau, une broche précieuse à sa poitrine. Une blouse brillante à capuchon, tissée d’or, sur la peau. Deux sandales pointues de bronze blanc entre ses pieds et la terre. Un foulard orné sur la tête. Elle s’assit près de Cormac, et Cormac lui souhaita la bienvenue.

20. « Es-tu venue voyager avec moi, Ô jeune femme ? » dit Cormac. « Non », répondit la jeune femme, « et j’aurais bien voulu que tu n’ailles pas, car la destruction de ta vie est venue. Sinistre est l’homme qui est venu à toi ce matin, Craiphtine le harpiste, quand il a joué de sa harpe pour toi. C’est pour cela qu’il est venu, pour violer tes interdits, de sorte que ta vie soit courte, et que nous ne soyons jamais réunis à nouveau. Je suis venue cette fois, parce que désormais nous ne nous reverrons plus. » Puis, elle parla comme suit:

Si c’est toi, ô Cormac, etc.

21. Alors la jeune femme les quitta, et leur fit ses adieux, et chanta ceci:

« Des interdits viendront à moi », etc.

22. Cormac dormit un peu de temps au bout du gué, et une vision terrible lui fut montrée. Ensuite Cormac se réveilla.

23. C’est alors qu’un groupe de Connaciens installa un camp à Mag Derg après une razzia destructrice dans une partie de l’Ulster. Ceux qui étaient là étaient Sanb, fils de Cet, fils de Maga, et Bairenn Brecc, fils de Cet, et Dub et Coibden Cuindsclech, deux fils de Lamfota et les frères de Lonfiach et Maine Athremail, fils de Ailill et Medb et Garman Gablec, fils de Daman et Buidech, fille de Forgemen, la guerrière, et Eochaid Becc, fils de Eochaid Ronn, roi des Fir-craibe, c’est-à-dire roi de l’un des trois Connaughts, et une immense armée avec eux.

24. Les Ulates dirent à Cormac: « Il n’est pas bon pour nous », dirent-ils, « que les femmes des Ulates et leurs vaches soient prises par des étrangers en notre présence, sans que nous ne livrions bataille pour eux. »

25. « Nous ne devons pas », répondit Cormac, « outrager Medb ou son peuple, car le pays n’a pas été détruit dans une attaque contre nous. »
« Malheur », dit Dubthach, « à celui qui ira devant les Ulates pour prendre leur royauté, et qui les laisse être détruits par des ennemis naturels ! car les tribus de Connaught ne sont pas vraiment amies. »
« Soit, qu’on y aille! » dirent les méchants et les ravageurs.
« Nous, nous y allons », dirent les méchants, « que Cormac vienne contre nous ou avec nous. »

26. Ainsi, les Ulates se dressèrent et élevèrent leurs bannières de bataille, et marchèrent vers Mag Deirg contre les démolisseurs de la plaine de Derg, à savoir Derg Dolair des Fomoré, tombés là par la main des Tuatha Dé Danann à la rencontre de la bataille de Mag Tuired: c’est pourquoi, à partir de lui, elle fut appelée Mag Deirg. Voici les chefs de guerre qui étaient avec Cormac, à savoir Illann le Beau et Fiachra le Borgne, deux fils de Fergus: Amorgen le poète: Uathechtach, fils de Feradach: trois fils de Traiglethan, à savoir Siduath, Cuirrech et Carman : neuf fils de Scel, à savoir, trois Flanns, trois Finds, trois Conns, trois Faelans: trois fils de Niall: trois Collas: trois fils de Sithgal, Luan et Iliach et Eochaid: deux fils de Suamach, fils de Samguba, deux des frères-lait de Cormac. Neuf camarades de Cormac étaient là, à savoir, trois Dunguses, trois Doelguses, trois Donnguses, et Dubthach le Bousier des Ulates et ses deux fils, à savoir, les deux Ons. Et neuf fils de Ler fils de Etirscél. Find, Eochaid, Illann, les trois joueurs de cornemuse. Deux Aeds et deux Fergnes, les quatre joueurs de corne. Drec et Drobel et Athirne, les trois druides. Find et Eruath et Faithemain, les trois intendants. Trois uchletechs, Uait et Muit et Aislinge. Aed et Eochaid, deux fils de Bricriu. Et Ilgablach. Et Caindlech, fille de Gaimgelta, mère nourricière de Cormac. Et Caindlech, fille de Sarba, femme de Dubthach. Cacht le Sanglant, fils de Ilguine.

27. Ils marchèrent à pied sec par le Gué de Luan (Athlone) droit vers l’est contre l’autre force, et les deux armées se rencontrent, ils engagent un combat hargneux et sévère. Chacun d’eux se met à tailler et à blesser et à frapper l’autre. Ce combat était un … de gens inconnus et une attaque d’ennemis contre ennemis. A la fin, à force de s’entretuer et de se frapper la bataille fut gagnée sur les hommes de Connaught.

28. Là tombèrent de la main de Dubthach et d’Illann, fils de Fergus, Dub et Coibden Cuindsclech, deux fils de Lamfota, deux frères de Lonfiach à Cruach Duib, c’est pourquoi il est (maintenant) appelé Duib-thir et Tir Coibden. Bairenn Brecc, fils de Cet, fut tué par Fiacha, fils de Fer Febe, à Mag Bairenn, c’est pourquoi la plaine est appelée par ce nom. Puis Garman Gaiblech, fils de Daman, majordome de Medb et Ailill, fut tué par Cormac Conlongas dans l’angle en deçà du gué, d’où il est appelé Angle de Garman: Son nom avait été Druim n-Airthir jusque-là. Puis Ercail, fils de Condair, fut tué par l’aîné des Flann, d’où elle (la route sur laquelle il fut tué) est appelée Slige Ercail, et Flann mourut sur Tulach Flainn ( « la colline de Flann »). Uathechtach, fils de Feradach, fut tué au cours de la riposte par Sanb, fils de Cet, fils de Maga, et par Maine Athremail fils de Ailill et Medb: d’où la plaine (sur laquelle il tomba) est appelée Mag n-Uatha. « Mag nDeirg » était son nom depuis la bataille de Mag Tuired et depuis le temps des Tuatha Dé Danann jusqu’à cette bataille. Mag n-Uatha fut son nom depuis cette bataille jusqu’au temps de Columb Cille. « Mag n-Ura » était son nom quand Columb Cille y détruisit le moule (ùir) de Saint Ciaran mac in tsair, pour expulser les démons qui s’y trouvaient. Caindlech, fille de Gaimgelta, la guerrière, mère nourricière de Cormac, tomba à Caindlech Brake, de la main de Maine, le fils de Ailill et Medb. Luan, fils de Suanach, fut tué à Ath Luain (Athlone), si bien que de lui vient le nom du gué. Buidech fille de Forgemen, tua Luan. De même Illann le Blond et Illann le Brun, des jumeaux que Camall, fille de Maga, donna à Eochaid Ronn, furent tués sur le gué. C’est pourquoi la rivière est appelée na hEmain (les Jumeaux), car « les Jumeaux » est le nom par lequel ils étaient nommés.

29. Après cela les Ulates se rassemblèrent en un seul endroit. « Mauvaises sont vos actions contre Ailill et Medb », dit Lonfiach, fils de Lamfota, « de tuer leur peuple! Les actes que vous avez commis contre eux seront commis à votre encontre. » « Ce (sont) des menaces de ta part, esclave! », dit Dubthach, le frappant de sa lance. Alors Lonfiach s’éloigna d’eux, dans la colère et l’hostilité, jusqu’à Ailill et Medb.

30. Ainsi, les Ulates, après leur victoire, continuèrent en direction de leur pays. Ils discutaient dans quel endroit ils devraient dormir, car c’était la fin de la journée, et ils étaient harassés et blessés.
« Restons ici », dirent-ils, « dans la maison de Da Choca le forgeron et de sa femme Luath, fille de Lumm Lond, à Sliab Malonn. »
« Nous ne resterons pas, » dit Amorgen, « près de nos ennemis après (leur) avoir fait du mal, » car le district dans lequel résidait Da Choca appartenait à Medb et Ailill, à savoir, le district de Fir Malonn. « Nous avancerons et irons jusqu’à notre propre district. »
« Ça nous est indifférent que ce soit la nuit. Ils sont puissants, les actes de Medb. Aucun de ses ennemis ne devrait la négliger. »
« Nous ne craignons pas », dit Dubthach, « qu’elle vienne à nous sans prévenir, alors que Fergus est à l’ouest, derrière nous. »
« Il est aisé d’échapper à l’homme que tu mentionnes », dit Illann fils de Fergus, « car son discernement est faible. »

31. Alors ils décidèrent de s’arrêter dans la maison de Da Choca. Là, donc, ils se rendirent. C’était l’une des six Auberges royales d’Erin en son temps, à savoir Bruiden Da Choca sur Sliab Malonn. Chaque Auberge était généralement au croisement (?) de quatre routes. Quiconque s’y trouvait ne se voyait octroyé qu’un seul coup de sa fourchette à viande (dans le chaudron), et à chacun n’advenait que sa nourriture adéquate. Chaque Auberge était un asile pour « main rouge » [cf gallois llawrudd, meurtrier].

32. Da Choca entra dans la maison, accompagné de ses cinquante apprentis, et de sa femme, Luath elle-même, fille de Lumm Lond. Ils souhaitèrent la bienvenue à Cormac et à son armée. Alors ils prirent (tous) leurs sièges dans la maison.

33. Maintenant, alors qu’ils étaient là, ils virent venir à eux vers l’Auberge, une femme couverte de suie, avec une grande bouche, basanée, preste, et elle boitait et louchait de son œil gauche. Elle portait un manteau râpé (?) et très sombre. Aussi sombres que le dos d’un cerf-volant étaient toutes ses articulations depuis sa tête jusqu’à ses pieds. Ses cheveux gris couverts d’un filet étaient rejetés par-dessus son épaule. Elle appuya son épaule contre le chambranle, et commença à prophétiser le malheur sur l’armée, et à murmurer des mots méchants, si bien qu’elle dit ceci:

Triste ils seront à l’Auberge : les corps seront démembrés dans le sang,
Des corps seront sans tête, sur la terre de l’Auberge de Da Choca.

34. Puis la Badb les quitta, et…

35. Il y eut des nouvelles des Ulates du nord. Ils pensaient que leurs envoyés étaient retardés, tandis que Cormac était loin d’eux. Alors ils envoyèrent de grands groupes vers le sud pour Cruachu pour rencontrer Cormac et le presser bien fort de venir et d’être fait roi. On leur dit que Cormac et ses gens étaient allés à l’opposé vers Sen-oth mor ( « le grand vieux-gué »). Alors ils les suivirent à pleine vitesse jusqu’à Sen-Ath et Mag Deirge. Là ils virent le champ de bataille. « Vraiment », dirent-ils, « c’est la piste de la pointe de l’épée de Cormac. » Puis ils allèrent en avant directement à l’Auberge.

36. Parlons maintenant de Cormac et de ses gens dans l’Auberge.

Ils n’avaient pas été là longtemps après la prophétie de la Badb évoquant des malheurs pour eux, et ils étaient sombres, en larmes, tristes, quand ils entendirent Genann leur parler, depuis l’entrée de l’Auberge: « Je vois des guerriers venir directement sur Mag Deirg, de l’ouest, et il me semble que ce sont tous les Ulates. » Fierté et joie s’élevèrent dans l’esprit de Cormac et de ses gens quand ils virent leurs héros et leur guerriers qui venaient vers eux à la porte de l’Auberge.

37. Puis les Ulates entrèrent dans l’Auberge, et chacun prit sa place sur les couches, selon leur coutume, c’est à dire aucun inférieur à la place d’un supérieur. Amorgen s’assit sur le siège du champion à la droite de Cormac. Cacht s’assit au pied du chambranle de la porte en face de lui de l’autre côté. Fiacha, fils de Fer aba, s’assit sur le siège du champion, du côté de la belle main gauche du roi. Fiacha Caech, fils de Fergus, s’assit près de l’autre chambranle de porte. Illand le beau, fils de Fergus, à la droite de Cormac, et Dubthach sur sa gauche. Chaque homme ensuite s’assit comme il y était autorisé en raison de son père et de son grand-père.

38. Maintenant concernant Lonfiach. Voici ce qui en est dit ici

Il alla à l’endroit où Ailill et Medb étaient, et leur dit (ses) nouvelles. Ils consultèrent donc les Connaciens dans une assemblée quant à ce qu’ils devraient faire. Medb déclara: « Fergus sera cajolé par moi, et il sera retenu ici, et les Connaciens poursuivront Cormac et abattront la maison sur lui, quelque soit l’endroit où il dort ce soir. « 

39. Alors Medb commença à éloigner Cormac de Fergus, en disant: « Il serait facile pour toi de couronner le fils de l’homme qui t’a banni de ton pays, (et de voir le fils) qu’il engendra, à ta place, avec Nes [ Cormac était le fils de Nes, autrefois la femme de Fergus, par son propre fils Conchobar.] couronné en ta présence! »

40. Aussi Fergus consentit-il à attaquer Cormac..

41. Les fils de Maga le [Cormac] poursuivirent, y compris Cet, et Aille Ard-agach, et Eochaid Becc, fils de Eochaid Ronn, et Maine Intogaid, fils de Maine Morgar, et Maine, fils de Cet, et Mog Corb, fils de Conor Sourcils-Rouges, fils de Find mac Rosa. Dix centaines de héros était leur nombre. Lonfiach aussi, les précéda pour les guider. Aucun d’entre eux n’était sans bouclier, ni une main sans lance, ni ceinture sans épée.

42. Alors Suamach fils de Samguba, le shanachie et nourricier de Cormac Conlongas, chanta ces vers, leur prophétisant tout ce qui leur arriverait, car c’était un devin et un homme de grand savoir. Et il dit ceci:

Malheur à qui a confiance … après
après Loinfiach fils de Lamfota, etc.

43. Ainsi donc les armées se dirigèrent vers l’Auberge, et s’assirent près d’elle, attendant. Ensuite ils envoyèrent des espions, Mog Corb, à savoir, et Corb Gaille, à l’Auberge, et après, ceux-ci revinrent vers leurs gens, et leur donnèrent leurs nouvelles, quel genre de personnes et quels comportements ils avaient observés.

44. « Nous avons atteint », expliqua Mog Corb, « un immense palais avec à l’intérieur des gens en colère, furieux portant des vêtements divers et merveilleux, et de beaux boucliers étrangers, des javelots pointus et des épées *** lourdes. Certains des hommes ont les cheveux blonds en crinière échevelée vers l’arrière, d’autres ont les cheveux attachés serrés, et d’autres des cheveux dressés en rond. »

« Nous connaissons ceux-là », dit Lonfiach: « la suite du roi et ses guerriers. Malheur à celui qui les attaque! Malheur à celui qui doit les attaquer! Ils laisseront beaucoup de guerriers dans une litière de sang, en défendant leur seigneur. »

45. « Puis nous sommes arrivés à une autre maison sur le sommet de la colline. Des femmes aux membres brillants et aux yeux hyacinthe se trouvent dans cette maison, portant des vêtements divers, de couleurs variées, rouge et bleu et vert. De nobles garçons couronnés sont là, et des chiens en laisse, et des musiciens et des chanteurs et des joueurs (?). Du *** de tous les chemins, une multitude vient pour trouver la maison. Nous n’avons vu aucun guerriers ou soldats auprès. »

« Ceux-là aussi, nous les connaissons », dit Lonfiach: « à savoir, les suivantes du roi et de la reine, Ném, fille de Celtchar, fils de Uthechar. Et leur sang serait défendu avec hardiesse dans cette maison », dit Lonfiach.

46. « Nous avons atteint une autre maison », expliqua Mog Corb, « qui se trouve en dessous de celle-là sur la pente de la colline. Elle est occupée par des seigneurs et des hommes forts et des fils de rois et de grands princes et des nobles beaux et éclatants. Bien qu’il n’y ait pas une grande lumière ou des torches royales à l’intérieur, il y a assez d’éclat en provenance des vêtements divers et des multiples broches décorées, et des boucliers dorés, et des épées incrustées de fil d’or, et des groupes de princes et de grands seigneurs qui sont dans la maison. Je n’ai pu reconnaître Cormac lui-même, à moins que ce ne soit celui qui était au poteau central de la maison, à savoir, un homme au visage noble, grand, avec un œil brillant dans sa tête. il a une dentition régulière. Un visage large en haut, étroit en bas. Il a des cheveux blonds, longs, de lin doré. Il a une longue barbe, à deux pointes, ***. Il porte une robe pourpre avec une broche d’argent. Une épée à poignée est dans sa main. Royale est son allure, et il possède l’exubérance d’un grand roi. »

« Celui-ci, alors », dit Loinfiach, « est Cormac, selon son portrait. « 

47. Ainsi, les ravageurs s’assirent, attendant la fin de la nuit pour saccager, c’est-à détruire l’Auberge.

48. Tandis que les gens de l’Auberge étaient songeurs, Amorgen dormit un peu de temps. Voici ce qui lui apparut dans son sommeil – les Connaciens détruisant l’Auberge sur eux, et chacun massacrant les autres autour d’elle. Son sommeil interrompu, il se réveilla dans l’horreur. « Soyez silencieux un instant », dit Cormac: « Qu’est-ce qu’il y a ? » Alors Amorgen déclara : « Le grondement sourd des combats de héros, etc.

49. « Levez-vous, Ô hommes! » dit Amorgen. « Que chacun de vous tienne ses armes prêtes, car des ennemis viennent vous attaquer. » Ils furent peu de temps à ces réflexions jusqu’à ce que l’armée vienne à l’extérieur et fasse trois circuits autour de la maison. Ils poussent leur cri de guerre. « Ce que nous redoutions est arrivé », affirma Amorgen. « Ils recevront leur réponse ici parmi nous », dit Cormac: « Nous avons des guerriers pour eux. »

50. Puis Suamach, fils de Samguba, vint vers l’est cherchant l’expédition, afin d’avertir son fils nourricier (Cormac), et il atteignit Tulach Dér (« la colline des larmes »), c’est-à-dire des larmes de sang que le Dagda avait versées là, en apprenant la nouvelle (de la mort) de son fils Cermait: c’est pourquoi elle est appelée « Colline des larmes ». Maintenant, quand Suamach vit la flamme de la destruction infligée à son fils nourricier, il ne l’endura pas, et son cœur se brisa. C’est pourquoi depuis cette époque jusqu’à maintenant cette colline est appelée Druim Suamaig ( « La Crête de Suamach »).

51. Les hommes assiégèrent la maison où se trouvait Cormac, et des feux furent allumés contre le palais. Lorsque Lonfiach vit cela, il se repentit d’avoir amené des ennemis pour attaquer son frère de lait. Aussi entra-t-il dans le palais pensent mener la bataille avec Cormac. Mais Dubthach lui porta un coup de son épée [W. Stokes dit claymore], et lui coupa la tête. Ainsi, ce fut le premier coup mortel à l’Auberge.

52. Puis des feux furent allumés à différents endroits de l’Auberge. Fergna, fils de Finnchonna, s’élança et tua une cinquantaine d’hommes, armés, préparés au combat, et il éteignit les feux, et rejeta l’armée au delà des crêtes, et il revint sans une blessure dans l’Auberge.

Mais l’armée retourna à l’Auberge, et alluma les feux. Alors, Fiacha, fils de Fer aba, se leva et étouffa les foyers, et tua une centaine de guerriers, et éloigna l’armée.

Encore une fois les troupes revinrent, et allumèrent quatre immenses feux contre l’Auberge, un feu à différents endroits et de chaque côté de celle-ci. Alors Dubthach sortit et éteignit les foyers, et chassa fougueusement et sans pitié les troupes, et tua une centaine d’entre eux, puis revint à l’Auberge.

A cinq endroits de l’Auberge les ennemis allumèrent les feux. Alors Illann le Beau, fils de Fergus, jaillit et éteignit les foyers, et tua une centaine de guerriers, et les ramena sur les crêtes. [§ in H.1.17]

53. Mais Lugaid Redhand vint, et prit une grande pierre de bataille sur son épaule, et la projeta sur Illann fils de Fergus, et le laissa sans vie. Fiacha, fils de Fer Feibe, prit la pierre sur son épaule. « C’est un fagot de héros! » dit Amorgen, » et la honte en retombera sur eux. » Fiacha jeta la pierre sur Lugaid, si bien qu’il … sans vie. Alors Cet prit la pierre et la projeta dans l’Auberge, et tua un homme avec elle. Mais Fiachra Caech, fils de Fergus, saisit la pierre et avec elle il tua un homme à l’extérieur.

54. Quoi qu’il en soit, sept [hommes] furent tués par elle à l’extérieur et sept à l’intérieur. Dubthach la projeta au-dehors par-dessus l’Auberge, de sorte que c’est la pierre qui est maintenant dans le puits de Cell Lasra – cette Auberge Royale est maintenant Cell Lasra – car à cette époque il n’y avait aucune auberge royale sans eau [à passer] à travers elle ou d’eau auprès d’elle.

55. C’est de cette pierre que Amorgen chanta ces mots:

Le fagot de Fiachna, la honte d’un héros, etc.

D’elle il fut aussi chanté:

La pierre qui se trouve au bas de l’Auberge
est une pierre qui laissa des troupes (sans vie).
Lugaid Redhand la lança sur Illann, fils de Fergus.
Fiachna la lança sur Lugaid,
il … le héros dans une litière de sang:
deux heptades de héros … furent tués par cette pierre.

56. Puis l’une des troupes attaqua l’autre en dehors. « Il vaut mieux pour nous sortir, Ô guerriers!  » dit Cormac, » afin que nous puissions mener la mêlée à l’extérieur. » Sur quoi, il prononça ces paroles en allant au combat:

« Un cri terrible est le cri de l’Auberge, etc.

57. Ensuite ils jaillirent de l’Auberge, et brisèrent devant eux ses côtés et ses portes de héros ; ils formèrent des phalanges robustes au combat, après le rassemblement de leur peuple, de tous les côtés. Et ils se livrèrent un combat âpre et dur, de sorte qu’il y avait des couches mortuaires de héros dans le milieu, et le sang atteignit leur ceinture de chacun des deux côtés.

58. Cormac trouva un morceau de pierre sous ses pieds, et en porta un coup à Mog Corb, de sorte qu’il brisa son bouclier, et le jeta à terre – et c’est la pierre qui est maintenant dans le puits au milieu de l’Auberge . il n’avait pas fini de se relever quand Cormac et Cacht, fils de Ilguine, vinrent à lui et le tuèrent. Alors, partout où un champion de valeur s’engageait, il creusait une brèche dans la brillante et véhémente bataille, de sorte qu’ensuite, ils furent tous dispersés et disséminés les uns par les autres. Chacun d’eux suivit son … dans la bataille des deux côtés.

59. Eochaid Becc, fils de Eochaid Ronn, roi des Fir Craibe et Maine Antacaid, fils de Maine Morgor se trouvèrent éloignés du combat, et ils tombèrent sur la colline du Triomphe de la main de Cacht fils de Ilguine, et de celle de Cormac Conlongas, du fait de la lassitude du combat. Si bien que leurs tombes sont encore sur la colline, et qu’elle est appelée Colline de Becc, du nom de Eochaid Becc, fils de Eochaid Ronn.

60. Ils revinrent victorieux à l’Auberge. Mais peu étaient présents, après leur massacre, sur la prairie de l’Auberge. Les deux Ons, c’est-à-dire les deux fils de Dubthach, étaient au gué. Chacun d’eux avait tué neuf hommes dans le massacre. C’est pourquoi on l’appelle « le gué des Ons » à l’est de l’Auberge. Clartha Cloen tomba de la main de Cet, fils de Maga, à Clartha – et de lui vient le nom de la colline. Boccan fut tué par Amorgen – et de lui vient le nom de Ard mBoccain à Crich Malonn. Len mourut dans le Loch Lein à Bodamair. En outre Crech Soindim et Crech Doindim furent abattus sur « les Hauts des Crechs ». Giabach Cetroeach tomba de la main de Dubthach – d’où est nommée la « Crête de Cliabach ». Én, fils de Maga, tomba au « Gué de Én » de la main de Fiachu, fils de Fer Febe. Fidach, fils de Én, tomba au « Gué du Réduit de Fidach ». Caindlech, fille de Uarb, femme de Dubthach, tomba à Caindlech. Buidech, fille de Forgemen, tomba sur la « Pelouse de Buidech ».

61. Puis un combat survint, à savoir, Cormac Conlongas, et Dubthach, et Amorgen et Cacht, fils de Ilguine, d’un côté, contre Cet et Ailill Ardagach son frère, et Maine, fils de Cet, et Buanann, fils de Daman, de l’autre côté. Buanann périt de la main de Dubthach. Maine tomba devant Amorgen. Ensemble tombèrent (dans un duel) Cacht, fils de Ilguine, et Ailill Ardagach. Corb Gaillne s’approcha de Cormac Conlongas dans le combat, et Cormac tomba de sa main et de celle de Cet. Voici ce que le livre de Druim Snechta déclare: qu’il décapita Cormac, et que Anlon, fils de Doiche, fils de Maga, emmena la tête à Athlone; de cela il fut dit:

Lorsque les deux Ôns furent tués dans l’Auberge par la troupe, etc.

62. D’autres déclarent que Amorgen empêcha la décapitation, et éloigna Cet de Cormac, et le blessa trois fois. Toutefois, c’est l’autre version qui se trouve dans les livres.

63. Puis Da Choca fut tué dans l’Auberge. Mais sa femme Luath, fille de Lumm Lond, se rendit à Lough Luath, et

un flot de sang jaillit de son coeur dans sa poitrine, de sorte que Loch Luatha porte son nom.

64. Au demeurant, alors du millier de Connaciens qui vinrent, il n’en réchappa que cinq. Sur les trois cents Ulates, il n’en réchappa que trois – Amorgen le poète, et Dubthach, et Fiacha, fils de Fer Febe. Imrind, fils de Cathbad, s’était enfui avant le soir, avant le massacre.

65. Amorgen fit la tombe et le tertre du roi : c’est pourquoi l’endroit est appelé Cluain Duma « la Pelouse du Tertre ». Amorgen était en grand chagrin pour le roi, et proclamait ses qualités, et il dit:

Grande est la douleur des Ulates
après la destruction de leur champion royal
dans le combat déloyal, etc.

66. De ces morts tragiques à l’Auberge, il fut chanté ceci:

Cormac fut tué dans l’Auberge,
et Illann le Beau dans le sang, etc.

67. Concernant Fergus, voici ce qui est raconté.

Pendant qu’il restait là, à Cruachu derrière tout le monde, son serviteur, Ergarb, alla vers lui et lui parla de la marche des Maine et des fils de Maga à la poursuite de Cormac et de ses gens, afin de détruire leur maison sur eux, n’importe où ils dormiraient. Fergus, alors, attrapa ses chevaux et attela son char, et il avança à la suite de l’armée, pour arrêter le massacre.

68. En cela il n’eut pas de profit, car il ne trouva devant lui aucun survivant à l’Auberge sauf Amorgen et Dubthach et Fiacha, et ils étaient rouges de sang et de blessures.

69. Alors Fergus pleura et fit une grande lamentation au-dessus de son fils-nourricier (mort), et frappa ses paumes l’une contre l’autre, et c’étaient des larmes de sang qu’il versait. Après cela, il fit un tour rapide du champ de bataille, et trouva là les corps de sa maisonnée et de ses amis et de ses camarades et de ses enfants-nourriciers. Il y avait assez de malheur à le regarder, à cause de la douleur qu’il montrait (allant) d’un cadavre à l’autre. En contemplant Cormac dans sa litière de sang, il ne sentait pas la mort de ses (propres) fils. Et il dit:

Triste c’était à mon sang rouge, etc.

70. Ensuite, Fergus, après avoir fait le tour du champ de bataille, vint au lieu où étaient Amorgen et Dubthach et Fiacha, et il les apaisa et les loua, car (à les voir sanglants et mutilés) la crainte et la peur l’avait saisi devant eux. C’est pourquoi il dit cela – et il était triste, misérable, plaintif en conversant avec eux, et Amorgen lui répondit.

Fergus: Ah! Mon cœur est une prison de sang:
mon feu et ma force l’ont déserté, etc.

71. Amorgen dit:

« Moi et Cacht aux actes valeureux
Nous avons porté un coup audacieux
dans le combat sanglant », etc.

72. Voilà donc, jusqu’ici, quelques-uns de leur faits et gestes. Et L’Auberge de Da Choca est ce conte ci-dessus.