Les dieux de 4ème génération Fon sont les suivants : ZO, HON, SAKPATA, KOU, AGASOU
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ZO (Feu)
Il est le feu dans son double aspect négatif et positif. Mais la tradition met surtout l’accent sur sa manifestation négative. Zo gouverne les passions, les désirs, les violences, les destructions, la guerre, la traîtrise, tout ce qui engendre la souffrance et les douleurs.Un mythe de l’art oraculaire Fâ, rapporte que le Dieu Hêvioso et le Dieu Zo, se sont affrontés au sujet de la femme de Hêvioso que tous deux convoitaient. Ce mythe rejoint le mythe grec de Mars et d’Héphaïstos.
Le dieu Zo correspond à MarsLe Dieu Zo désigne le seul dieu, comme dans la tradition grecque, à qui l’on consacre un mois : « zosoun » (septembre). Ce dieu régit également la petite saison des pluies du bas-Bénin, qui va de fin août/début septembre, jusqu’à novembre. Ainsi, Zo est-il le dieu de l’agriculture ainsi que Mars.
La période de fin août – début septembre, constitue le début de l’année dans la tradition fon. Moment de l’année pendant lequel ont lieu la « menducation » des prémisses de l’igname et les nouvelles cérémonies. La fin de l’année correspond également à la cérémonie royale « hwétanou » à Abomey.
HON (Feu)
C’est l’oiseau solaire de la tradition fon. « Hon » (Faucon, Aigle) et « Kêsê » (Perroquet) désignent la même réalité. Le vocable « hon » (éclairer, luire) évoque le soleil, la lumière dans son expansion, tandis que « Kêsê » (univers, esprit) figure l’âme divine.
La légende raconte que Soleil qui représente le Dieu Sê, le Feu qui figure Fâ et Kêsê avaient une querelle avec Pluie soit Hêvioso. Tous trois se fixèrent un jour pour y mettre un terme. Au jour fixé, Pluie se mit à tomber. Soleil ne put plus briller. Feu s’éteignit. Seul le feu allumé à la queue de Kêsê, brilla. C’est pourquoi l’on utilise la plume du Perroquet pour couronner un victorieux.
Ce mythe constitue un récit cosmologique évoquant la fin de la création. Le perroquet, l’âme divine, demeurera à la fin des temps, puisqu’il est éternel, mais sa manifestation, le soleil s’évanouira dans les eaux de la création, ce qui déterminera le sommeil à nouveau du Créateur, le feu, c’est-à-dire, l’expansion, va devenir contraction et on assistera à la régression de la création. Puis le démiurge s’éveillera dans les eaux primordiales et une nouvelle création prendra corps. Ce processus sera sans fin.
On rencontre encore le culte de Hon à Abomey sous la forme synthétique de « Hon-Dé » (Faucon-Palmier). Il évoque le culte du nombril « hon », centre de l’homme, noyau de la vie. Ce culte consiste à mettre en terre une parcelle du cordon ombilical desséchée. L’on plante sur cette dernière un palmier qui symbolise la longue vie et la prospérité promises à l’enfant. Le palmier Dé est l’arbre de vie il représente le centre de la création. Ce culte a donc pour but de relier le microcosme au macrocosme, l’homme à Dieu, et d’assure son salut, sa résurrection.
SAKPATA (Terre)
Sakpata est le dieu le plus redouté du panthéon Vodoun. On n’ose pas l’appeler par son nom. On utilise d’autres appellations inspirant moins la crainte : « dokounon » (le riche), « dohosou » (le souverain du sous-sol). Il représente les richesses minières, l’or en tant que condensation de la lumière solaire représentée par Ayidohwêdo. En tant que tel, Sakpata personnifie le feu précipité sur terre, le feu créateur incarné dans la matière.
Il forme la terre et devient le feu au sein de la matière et en assure la cohésion ou la désagrégation. Il permet l’alchimie parfaite qui réalise les richesses du sous-sol mais dans sa colère il peut bouleverser et rompre l’équilibre de l’écosystème, d’où le déchaînement dans la nature de fléaux et de catastrophes naturelles. La tradition ne met l’accent que sur sa puissance destructrice, d’où son appellation de dieu de la variole capable de décimer en quelques jours toute une population. D’où également les craintes et respect qu’il suscite, et la considération dont jouissent ses prêtres, qui sont de grands guérisseurs.
Ils sont les seuls à savoir par quels moyens rituels, on peut apaiser le Dieu Sakpata, et enrayer le cortège de maladies redoutables qui résultent de ses « sautes d’humeur ». Sakpata est le dieu du volcan Le séisme relève principalement du Dieu Dangbé, le python, qui constitue un aspect de Sakpata. Sakpata possède un panthéon qui comprend près d’une vingtaine de dieux-fils, les uns plus néfastes que les autres.Le Dieu Sakpata a pour nombre 10. Le vocable Sakpata désigne la synthèse Sakhmet-Ptah de la théologie égyptienne. Sakpata correspond au dieu grec Héphaïstos.
KOU (Terre)
Le Dieu Kou personnifie la mort et a pour représentation un squelette. Il vit dans le monde souterrain « Do », nom par lequel on le désigne aussi. Ce lieu sépare le monde des vivants de celui des dieux et des ancêtres. Il est parcouru par les eaux en furie : « Kouto ». Après avoir quitté le monde des vivants, avant de parvenir au royaume des dieux et des ancêtres, il faut payer un droit de douane à Agasou-Sava, le bateleur.
Cette légende évoque une similitude avec la mythologie grecque, qui enseigne que les âmes des défunts doivent passer à l’autre rive de Styx, avant de retrouver la paix, le repos, la félicité. Le Dieu Kou possède trois enfants ; l’aîné s’appelle Azon = maladie, le second a pour nom Tadou = Migraine, et le dernier Avouvo = Fièvre. Les trois enfants de Kou correspondent aux Parques, déesses grecques de la Mort, satellites de la Mort.
AGASOU (Terre)
Agasou désigne l’ancêtre mythique des familles royales de Porto-Novo, d’Alada et d’Abomey.Il est représenté par une panthère qui rappelle son origine. La tradition l’identifie en effet à l’enfant né de l’union d’une panthère et de la princesse Aligbonon. A sa mort, son fils Adjahouto, tua Adja qui lui ravit son trône. Il dut s’enfuir pour s’installer à Alada. Ses descendants seront à l’origine des trois royaumes évoqués.
Le roi d’Abomey, descendant de la Panthère possède alors une ascendance divine. Il est Dieu Incarné. Le culte d’Agasou, ou culte de « Kpo « (panthère), à Abomey, est le culte suprême du royaume. Il forme avec le culte de « Lênsouhwé » et celui d’ « Adjahouto », le culte royal ou le « culte d’Etat ». Tous les prêtres vodoun sont placés sous l’autorité du prêtre d’Agasou, l’Agasounon.
Le souverain porte aussi les titres de « Dada » et de « Djêhosou ». Dada-Sê ou Sê sont les noms du Créateur. L’étymologie de Dada, « da » (tirer, trancher), rend compte des combats que le Créateur a dû mener pour réaliser la création et pour la maintenir. Dada-Sê évoque la lutte quotidienne que mène le soleil Sê, contre le Dieu Dan, représentation des forces menaçant la création, afin d’apparaître chaque matin pour éclairer la création et transmettre la vie.
Le titre Dada que porte le roi d’Abomey, l’invite ainsi à incarner le dieu-guerrier qu’est son père, et à lutter pour agrandir et maintenir le royaume universel d’Abomey, centre de la création. La décomposition de Djêhosou donne : « djê » (perle, esprit) et hosou (souverain) soit le souverain du ciel. Ces deux titres consacrent toujours le roi d’Abomey comme le dieu soleil, la lumière de la création.