Stèle du roi Untash-Napirisha

Cette stèle en quatre registres a été commanditée par le roi élamite Untash-Napirisha pour la ville de Tchoga Zanbil. La stèle du roi Untash-Napirisha fut rapportée à Suse par l’un de ces successeurs, probablement Shutruk-Nahunte Ier. Les registres ont pour thèmes la reconnaissance du pouvoir royal par le dieu Inshushinak, l’accompagnement du roi au temple par deux prêtresses, femmes-poissons au flot jaillissant (divinités mineures perpétuant le cycle des eaux) ; enfin, deux hommes-mouflons protecteurs de l’arbre sacré.

stèle du roi Untash-Napirisha

Stèle du roi Untash-Napirisha

Le roi Untash-Napirisha voua cette stèle au dieu Inshushinak, à Al-Untash (actuellement Tchoga Zanbil), la nouvelle capitale religieuse qu’il fit construire à quarante kilomètres au sud-est de Suse. Il fit de cette région le coeur politique et religieux de l’Elam. La stèle a dû être rapportée à Suse par l’un de ses successeurs au XIIe siècle, probablement Shutruk-Nahunte Ier. Le décor est organisé en quatre registres séparés par une frise de guillochis. Le tout est encadré par deux serpents, dont les têtes s’affrontent au sommet.

La cérémonie de reconnaissance d’une divinité par le roi

Au registre supérieur, Untash-Napirisha est reçu par le dieu Inshushinak. La dédicace royale est gravée en élamite entre les deux personnages. Elle nomme Inshushinak dieu de la plaine susienne. Le dieu est assis sur un trône probablement constitué par des serpents enroulés dont il tient l’une des têtes cornues. Il tient dans ses mains les insignes de son pouvoir : l’anneau et le bâton. Cette cérémonie de tradition mésopotamienne est rendue dans un style élamite.

Animal de prédilection en Iran, le serpent est considéré comme un principe de fécondité. Au IIe millénaire, il est étroitement lié au « dieu au serpent et aux flots jaillissants ». Ce principe divin correspond à Enki/Ea, le dieu mésopotamien des Eaux souterraines. Les deux serpents longeant les bords de la stèle limitent probablement l’Apsû, masse liquide d’eau douce encerclant le monde, sur laquelle règne Enki.

Au registre inférieur, Untash-Napirisha est entouré de son épouse Napir-Asu et probablement de sa mère, la prêtresse U-tik, qui accompagnent le souverain dans le temple à l’occasion de cette cérémonie. Les noms des deux femmes sont inscrits sur leurs avant-bras, qu’elles tiennent croisés sur le ventre dans une attitude conventionnelle à la période médio-élamite.

Des être surnaturels protecteurs de la nature

Sur le troisième registre, une déesse mineure, dont le corps se termine en forme de queue de poisson, enserre des flots qui jaillissent de plusieurs vases. En perpétuant le cycle des eaux, elle souligne leur rôle bienfaisant pour la nature, en particulier la végétation, symbolisée par un arbre stylisé au registre inférieur. Des êtres surnaturels, comme cette déesse, peuplent l’Apsû. Les flots ont ici l’aspect de cordes, qui rappellent le corps sinueux du reptile.

L’appartenance de ces divinités à la mythologie élamite est mise en évidence par l’oreille bovine qui pointe derrière leur chevelure, s’ajoutant à une oreille humaine.

Enfin, sur le dernier registre deux hommes-mouflons encadrent un arbre stylisé, symbole du monde végétal. Ce sont les équivalents des hommes-taureaux mésopotamiens. Ils remplacent peut-être ici les acolytes du dieu Enki, héros nus gardant son domaine. En surveillant les eaux souterraines, ils garantissent le développement et la protection de l’arbre sacré, qui correspond à la végétation issue de l’action bienfaisante de l’eau.

Ces deux derniers registres sont caractérisés par une composition symétrique.