Le culte de la Lune

À travers les enseignements d’Aradia, il est clair qu’elle ait autrefois enseigné à ses disciples que les âmes des défunts allaient sur la Lune. Le culte de la Lune était primordial. Même si les praticiens d’aujourd’hui s’accordent pour dire qu’il s’agit d’un symbole qu’elle a utilisé pour signifier qu’ils allaient dans un monde ou royaume astral, le concept n’était pas inconnu dans plusieurs autres anciennes cultures.

Culte de la Lune

Culte de la Lune

Que la lune soit le lieu de repos des morts est une très ancienne croyance. Exemple, dans le Livre de la Respiration des égyptiens, traduit au Louvre depuis l’original, Isis inspire le souhait pour son frère Osiris afin «que son âme puisse s’élever au paradis dans le disque de la lune». Platon a même écrit: «pour ces âmes la lune est l’élément, parce que ces âmes se fondent, se dissolvent en elle, comme leurs corps le font dans la terre».

Les initiés du système aridien croyaient plutôt qu’Aradia ait utilisé le symbole de la lune pour représenter le plan astral. Quoiqu’il en soit, le phénomène de la lune influençant l’humanité est la «conséquence» de ses phases, croissante et décroissante. Plusieurs anciennes cultures voyaient un lien entre ses phases et le gain ou la perte, la fertilité, l’âge (le vieillissement) et la mort.

L’origine du culte lunaire est sans aucun doute liée à ses changements de formes chaque mois, à sa luminosité durant la nuit. La lune elle-même est devenue l’objet principal des cultes lunaires et était vue comme la Déesse elle-même.

Au sanctuaire de Diana, au Lac Nemi, la lune est vue comme le lieu de pouvoir de la Déesse Diana, et même l’endroit de repos pour les sorcières/sorciers qui ont terminé leur vie physique sur la terre. Selon les vieilles croyances des Strega, les parties ombragées de la lune étaient les forêts sacrées de la déesse Diana, où elle allait chasser, alors que les parties lumineuses étaient des plaines.

Les Sorcières/Sorciers de la Janarra, descendants des Sorcières/Sorciers de Nemi, pratiquent une forme de rituel lunaire datant de l’antiquité. L’ancien thème «devenir comme la lune» se retrouve dans les rites d’initiation de la Janarra. Les initiés qui choisissent de devenir prêtres/prêtresses sont dénudés et peints en blanc, habituellement avec de la poudre blanche, appliquée sur tout le corps, y compris les cheveux.

D’ailleurs, les rites d’initiation sont liés aux phases de la lune: le premier degré est «Nouvelle lune», le second «Demi-lune», et le troisième «Pleine Lune». De plus, la mort physique est appelée «Lune décroissante», considérée elle aussi comme une initiation dans le grand Mystère.

Le culte rituel et considération religieuse de la lune varient dans tous les coins du monde, dépendant des cultures. Les régions entre le Tropic du Capricorne et le Tropic du Cancer considèrent la lune comme étant de nature féminine alors que les aborigènes d’australie, les pygmées du Congo, les Indiens Chaco, les Bushmen africains ainsi que certaines tribues bréziliennes la voient de nature masculine. Cependant, ils voyaient tous un lien entre les phases de la lune et le rythme de la nature, les cycles humaines de fertilité, la vie et la mort.

Même que pour certaines cultures, les trois jours où la lune est noire, on croyait que c’était des créatures malfaisantes qui la dévoraient. Et lorsque ces monstres la régurgitaient, elle réapparissait graduellement. Quant à l’éclipse lunaire, on croyait que c’était la Déesse (la lune) et le Dieu (le soleil) qui s’unissaient dans le but de donner naissance à de nouvelles étoiles dans les cieux, afin de remplacer celles qui étaient tombées.

À travers l’histoire de l’humanité, la lune a joué un grand rôle pour les aider à calculer le temps, à signaler le meilleur moment pour semer et récolter des plantes mondaines ou magiques, liées à la croissance et la décroissance de la lune. D’ailleurs, selon la tradition des sorcières, les herbes magiques sont souvent plantées à la nouvelle lune, afin de promouvoir leur croissance et d’augmenter par le fait même leurs pouvoirs.

Puis, la récolte devait se faire à la pleine lune, là où leurs forces sont à leur apogée. C’est un fait vérifiable aujourd’hui que la lune influence réellement la croissance des plantes et que ses phases accentuent leur nature pharmaceutique.

Durant la persécution des sorcières par les chrétiens, une superstition disait que quiconque était touché par la lumière de la pleine lune allait devenir fou. C’était sans aucun doute inventé dans le but de dissuader les gens de joindre les rituels lunaires païens. Il est même écrit dans la Bible que d’envoyer un baiser à la lune par la main était un péché contre Dieu. Or, ce même geste était un rituel païen fort ancien et connu pour saluer la lune (la Déesse).

L’ancien glyphe de l’arbre lunaire apparaît dans la Vieille Religion. On retrouve d’ailleurs ce symbole dans l’art ancien des Étrusques, des Romains, des Grecs et des Assyriens. Les arbres ont longtemps été vus comme des ponts menant aux autres mondes. Dans le folklore européen, l’entrée pour le royaume des fées se trouvaient souvent à la base d’un arbre. Dans certaines mythologies, l’arbre devient transmetteur de savoir, comme c’était le cas pour Woden qui s’était pendu à un arbre pendant neuf jours avant de découvrir les runes.

Ce thème est d’ailleurs rappelé avec la carte de Tarot «le pendu». Souvent, les arbres portent un fruit défendu ou d’une certaine façon, gardent la clé de connaissance, de savoir supérieur (comme dans le mythe judaïque/chrétien du Jardin d’Éden). L’association de la lune avec les arbres est fort ancienne et liée à la déité elle-même, de même que ses thèmes de fruits défendus et de connaissance.

Quand les sorcières se retrouvaient autrefois au Temple de Diana, au Lac Nemi, deux pilliers de bois étaient érigés verticalement et supportaient une poutre transversale, formant une porte sur la rive nord-est du lac. Les sorcières s’agenouillaient devant et attendaient que la pleine lune vienne «s’asseoir» sur la poutre (vue de leur angle). À ce moment, elles se levaient et passaient la porte, symbolisant leur entrée dans le royaume lunaire. Cette porte se réfère à l’arbre lunaire ou le portail de la lune.