Nemed

Voici la partie dite de Nemed du Livre des Invasions.

Nemed

Contenus

Nemed

§39. Or l’Irlande fut déserte par la suite, pour un temps de trente années après Partholon, jusqu’à l’arrivée de Nemed f. Agnomain des Grecs de Scythie, avec ses quatre chefs. Quarante-quatre navires eut-il sur la Mer Caspienne pendant un an et demi, mais seul son navire parvint en Irlande. Ceux-ci sont les quatre chefs, Starn, Iarbonel le devin, Annind, et Fergus au flanc rouge: ils étaient les quatre fils de Nemed.

§40. Il y eut quatre jaillissements de lacs au temps de Nemed: Loch Cal à Ui Niallain, Loch Munremair à Luigne, Loch Dairbrech, Loch Annind à Meath. Quand sa tombe fut creusée et qu’on l’enterrait, là le lac jaillit sur la terre.

§41. C’est Nemed qui gagna la bataille de Ros Fraechain contre Gand et Sengand, deux rois des Fomoraig, et les deux y furent tués. Deux forts royaux furent creusés par Nemed en Irlande, Raith Chimbaith à Semne, Raith Chindeich à Ui Niallain. Les quatre fils de Matan Munremar creusèrent Raith Cindeich en un jour: c’est-à-dire, Boc, Roboc, Ruibne, et Rotan. Ils furent tués au matin à Daire Lige par Nemed, de peur qu’ils ne s’améliorassent par le fait de creuser.

§42. Douze plaines furent défrichées par Nemed en Irlande: Mag Cera, Mag Eba, Mag Cuile Tolaid, et Mag Luirg en Connachta: Mag Seired à Tethba; Mag Tochair à Tir Eogain; Mag Selmne à Araide; Mag Macha à Airgialla; Mag Muirthemne à Brega; Mag Bernsa à Laighne; Leccmag et Mag Moda à Mumu.

§43. Il gagna trois batailles contre les Fomoraig: la bataille de Badbgna en Connachta, celle de Cnamros à Laigne, celle de Murbolg à Dal Riada. Après cela, Nemed mourut de la peste à Oilean Arda Nemid à Ui Liathain.

§44. La progéniture de Nemed subit grande oppression après son temps en Irlande, aux mains de More, f. Dela et de Conand f. Febar [éponyme de la Tour de Conand, aujourd’hui nommée Toirinis Cetne. Dedans se tenait la grande flotte des Fomoraig]. Les deux tiers de la descendance, du blé et du lait du peuple d’Irlande devait être porté chaque Samain à Mag Cetne. Colère et tristesse saisirent les hommes d’Irlande face au fardeau de la taxe. Ils partirent tous se battre contre les Fomoraig. Ils avaient trois champions, Semul f. Iarbonel le devin f. Nemed, Erglan f. Beoan f. Starn f. Nemed, Fergus au flanc rouge f. Nemed. Trente mille sur la mer, trente mille autres sur terre, ils prirent d’assaut la tour. Conand et sa descendance tombèrent.

§45. Or, après cette capture, More fils de Dela tomba sur eux, avec les équipages et soixante navires, et ils tombèrent dans un carnage mutuel. La mer recouvrit le peuple d’Irlande, et aucun ne parvint à s’échapper, si sévère fut la bataille: aucun sauf un navire, dans lequel il y avait trente guerriers. Ils se mirent en route, quittant l’Irlande, fuyant la maladie et la taxe: Bethach mourut en Irlande de la peste; ses dix femmes lui survécurent pendant vingt-trois ans. Ibath et son fils Baath partirent au nord du monde. Matach et Erglan et Iartach, les trois fils de Beoan, partirent à Dobar et Iardobar au nord d’Alba.

§46. Semeon partit dans les terres des Grecs. Sa descendance s’y agrandit jusqu’à compter des milliers. L’esclavage leur fut imposé par les Grecs; ils durent porter l’argile sur de rudes montagnes afin qu’elles devinssent des plaines fleuries. Par la suite ils furent las de leur servitude, et ils s’enfuirent, cinq mille d’entre eux, et fabriquèrent des navires avec leurs sacs: [ou, comme le dit le Livre de Druim Snechta, ils dérobèrent les pinasses du roi de Grèce pour y embarquer]. Par la suite ils revinrent en Irlande, leur terre d’origine: ce fut au terme de deux cent trente années après Nemed. Ceux-ci étaient leurs cinq chefs, Gand, Genand, Rudraige, Sengand et Slaine.

§47. Quant à Fergus au flanc rouge et son fils, Britain Mael duquel descendent tous les Bretons du monde, ils prirent Moin Conain et emplirent de leur descendance la grande île, l’Ile de Bretagne: jusqu’à ce que Hengist et Horsa, les deux fils de Guictglis, Rois des Anciens Saxons, ne vinssent les conquérir: et ils chassèrent les Bretons au-delà des frontières de l’île. Telles sont les aventures de la descendance de Nemed après la prise de la Tour de Conand:

Ainsi dit l’historien,
La grande Irlande que les Gaels administrent,
Je raconte certaines de ses affaires:
De grands chefs armés de lances la prirent,
De la fière race d’Adam.
D’Adam le très harmonieux, l’impitoyable,
Au Déluge, un tumulte qui fut préparé,
Personne ne réchauffa sa très puissante maison
Sauf Cessair aux cinquante vierges.
Sauf Bith et Ladru – laissez-nous le relater –
Fintan, avec l’obscurité de la terre, aucun homme ne la trouva,
Qui révéla la majesté de l’Irlande,
Avant le temps du Déluge.
Après le Déluge en secret trois cents ans,
Quiconque le raconte,
Celui qui fut brillamment couronné pour ses exploits,
Partholon fils de Sera, vint.
Nonobstant tout majestueux psaume,
Le peuple de Partholon le pécheur –
Mort fut l’ensemble de sa maisonnée,
Sur la Vieille Plaine, au cours d’une semaine.
Soixante années sans croissance,
Sans un garde, ce fut l’obscurité,
Désert chaque recoin de la fière mer;
Personne ne la prit sauf Nemed.
Nemed avec la rage d’eux tous,
Avec provision d’entraves et de valeur,
Il posséda la terre contre les armées guerrières,
Après la destruction des autres troupes.
Il employa pour vaincre sans risque,
Nemed, avec fierté et intelligence:
Le fils d’Agnomain avec arrogance,
Bien que sa troupe fût faible, elle fut majestueuse.
Starn, qui tomba par la main de Mac Faebuir,
Iarbonel le devin, qui était joyeux,
Ainnind avec des entraves de cuir
Étaient les trois chefs venimeux de Nemed.
Nemed qui les paya en matière de garantie,
Il y eut un fléau de feu et une sentence de mort;
En son temps, avec un grand bruit grondant,
Il y eut un jaillissement—quatre lacs.
Loch Munremair, une mer plaisante,
Forte furie aux larges rives;
Loch Dairbrech au-dessus de la haie d’un roi
Loch Cal et Loch Ainnind.
Vigoureusement furent creusés par son armée
Deux forts solides et robustes,
Raith Cindeich où il octroya des armes,
Raith Cimbaeith à Semne.

Défrichées par lui, ce fut un parcours de plaisir,
Douze plaines de belle étendue,
Mag Cera en Connachta des brumes,
Mag Moda et Mag Eba.
La forte Mag Tochair fut nettoyée,
Leemag de la grande plaine de Muma,
Mag Bernsa avec un mystère de grâces,
Mag Cuile Tolad, Mag Lughad.
Mag Sered de l’assèchement d’une rivière,
Mag Semne d’une claire couleur,
Mag Luirg au flanc un peu sombre,
Mag Muirthemne, Mag Macha.

Les troubles —un travail de les raconter–
Qu’il causa aux guerriers de Fomoire de grande acuité;
La bataille de l’énorme Morbole de grande acuité la bataille de Badgna,
Et la bataille de Cnamros.
Dans le territoire de Liathan non loin de Muma,
Le seigneur sombre des massacres mourut de la peste:
Avec la grossière compagnie de l’herbe propre
A Oilean Arda Nemid.
Ils n’étaient pas en sécurité par rapport à l’oppression –
La descendance que Nemed engendra –
Aux mains de Conaing au corps dur
Et aux mains de More fils de Dela.
Deux tiers de leurs beaux enfants,
Ce n’était pas généreux contre faiblesse militaire –
Une taxe qui durait à travers les âges du monde –
Deux tiers de blé et de lait.
Vers la rude Mag Cetna des armes,
Par-dessus Eas Ruaid aux merveilleux saumons,
Il fut préparé sans aide,
Contre festin pour eux, chaque veille de Samain.
Semeon fils du joyeux Iardan,
Fergus pur et généreux, un effort de fierté,
Erglan fils du belliqueux Beoan,
Furent les trois affranchis pour leurs armées.
L’armée d’Irlande avec sa troupe vint –
C’était la progression son pouvoir –
Une unité de guerriers qui avaient le sang au corps,
Vers l’ouest à la capture de la tour de Conaing.
La tour de Conaing avec nombre de butins
D’une union de crimes de centaines de rapines,
Une forteresse de l’assemblée de cet art
De la rage des Fomoire de la mer.
Les hommes d’Irlande après sa capture,
Avec la grande valeur des parcours avant eux,
De ceux-ci, des nouvelles de perte,
Aucun n’échappa sauf trente des enfants de Nemed.
Ils ne furent pas en paix par rapport à leur héritage,
Cette armée avec grande valeur de désespoir;
Des trente nobles guerriers,
Chaque chef se mit en chemin.
En la terre des Grecs, le reste de la troupe
Partit Semeon, ce fut un chemin heureux:
Avec sagesse sur la division principale
Partit Fergus à Moin Conain.
Britan Mael fils d’un prince
Librement nombre de voyages sur les cours d’eau,
Fils de Lethderg de Leemag
De lui sont les Bretons du monde.
Bethach sous les pas de la renommée
Mourut en Irlande selon la vérité:
Ses dix femmes derrière lui,
Par la suite, pour un temps de vingt-trois années.
Des centaines jaillirent de Semeon,
Les Grecs les pensèrent nombreuse légion:
Ils ne furent pas acceptés par les guerriers
Mais furent asservis par les Grecs.
Tel fut l’ordre des chefs,
Portant des sacs ronds—ce ne fut pas risqué
Avec le renom d’argile sur une montagne rocheuse
De sorte qu’elle fût une plaine riche de fleurs et de troupeaux.
Ils partirent sans traître contrat
Sur la très noire mer courroucée,
Hors de la captivité d’un dur patronage
Avec navires et avec sacs.
Ceux-ci furent leurs noms glorieux,
Des rois, fougueux, avec agilité,
Gann, Genann avec un choix d’hommes de bonnes divisions,
Rudraige, Sengann, Slanga.
La descendance de Semeon d’un rang de lanciers,
Un exploit de pure volonté de pureté d’actions;
Les Galioin, hommes de fort peu d’ordres,
Les Fir Bolg et les Fir Domnann.
Deux cents ans, quiconque le relate,
Après Nemed, brillants ses valeureux exploits,
Avant les Fir Bolg qui prirent la belle terre d’Irlande,
Depuis le creux de l’océan.
Leur navigation, leurs mesures, demeurent;
Ils divisèrent en cinq, sans religion –
Sans tricher pour leur clan au flanc mince –
La plaisante Irlande, depuis Uisnech.
Rendons grâce au Christ si vertueux
Qui a apaisé les flots les plus forts;
A lui le monde et sa progéniture,
A lui chaque territoire, à lui est l’Irlande.
La capture de la tour de Conaing avec courage
Contre Conaing le grand, fils de Faebar:
Les hommes d’Irlande y prirent part,
Trois brillants chefs avec eux.
Erglan fils de Beoan f. Starn,
Semeon fils de l’amer Iardan,
En exil partit le guerrier des plaines,
Le fils de Nemed, Fergus Lethderg.
Soixante milliers le brillant équipage
Sur la terre et sur l’eau,
Tel est le nombre qui quitta le pays,
Les enfants de Nemed, pour aller à la capture.
Torinis, île de la tour,
La forteresse de Conaing f. Faebar;
Par Fergus lui-même, en valeureux combat,
Conaing f. Faebar tomba.
More f. Dela y vint,
C’était pour aider Conaing:
Conaing tomba avant,
More apprit la grave nouvelle.
Soixante navires sur la mer fut le nombre
Avec lequel More f. Dela vint;
Ils rencontrèrent avant d’atteindre la terre,
Les enfants de Nemed avec grande puissance.
Les hommes de toute l’Irlande dans la bataille,
Après l’arrivée des Fomoraig,
La marée les noya tous,
A l’exception de trois foix dix hommes.
Erglan, Matach, Iartacht le noble,
Les trois fils de Beoan f. Starn,
Blanche sa ceinture, Bethach, Britan après la bataille,
Baath le glorieux, et Ibath.
Bechach, Bethach, Bronal, Pal,
Goirthigorn, German, Glasa,
Ceran, Gobran, Gothiam le pur,
Gam, Dam, Ding et Deal.
Semeon, Fortecht, le brillant Gosten,
Grimaig, Guillius avec astuce,
Taman, Turrue, et Glas,
Feb, et Feran le frisé.
Trois dizaines en plaisant voyage
Partirent ensuite d’Irlande:
En trois ils se divisèrent
Après la capture de la tour de Conaing à l’ouest.
Le tiers de Bethach le victorieux,
Harmonieux renom, de Toirinis à Boinn:
C’est lui qui mourut à Inis Fail,
Deux années après Britan.
Le tiers de Semeon fils d’Erglan le noble
A Belach Conglais avec horreur;
Le tiers de Britan, Ua Flaind le dit,
De là à la tour de Conaing.
Les enfants d’Israel en voyage
A cette période, hors d’Egypte;
Et les enfants de Gaedel Glas,
Voyageaient vers la Scythie.
O doux Christ, avec belle apparence,
O Roi, pourvoyeur du havre du Paradis,
En tes cieux, célèbre lieu,
O Roi du monde, puisses-tu me choisir!