Contes basques 2

Contes basques

Voici divers contes basques : Anxo et les vachers, Dieu voit tout, Le maître maréchal

contes basques

Anxo et les vachers

Après avoir mangé, les vachers du village de Ezterenzubi laissaient un morceau de pain pour Anxo, le génie de la région. Il venaient toutes les nuits, une fois les vachers endormis. A une occasion, seul l’une d’entre eux, le plus jeune, lui laissa sa part de pain, les autres ne lui laissèrent rien. Anxo emporta les vêtements de ceux qui n’avaient pas laissé l’offrande.

Les camarades du jeune homme lui demandèrent d’aller voir Anxo dans sa caverne et de lui réclamer les vêtements qu’il avait dérobés. En récompense de ce service, ils lui promirent une génisse.

Le jeune homme se présenta à Anxo et lui demanda les vêtements. Anxo les lui donna, lui demandant de donner à la génisse 101 coups avec un bâton. Ce que fit le vacher, et la génisse lui donna un troupeau de 101 têtes de vaches.


Dieu voit tout

Un jour Jésus cheminait et saint Pierre le suivait, portant un pain sous son bras. Comme ils passaient auprès d’une mare, les grenouilles se mirent à chanter à leur façon.

Saint Pierre dit:
– » Il paraît que ces grenouilles ont faim.
– » Oui, donne leur du pain que tu portes, répondit Jésus ».

Mais Pierre, au lieu du pain, jeta un caillou dans la mare, et les grenouilles se turent. Un peu plus loin, Jésus dit à saint Pierre:
– » Arrêtons-nous ici, afin que tu peigne mes cheveux ».

Pierre obéit, puis tout à coup, saisi de terreur, il s’écria:
– » Seigneur ! qu’est-ce ceci ? Vous avez un oeil sur l’occiput ».
– » Sans doute. Avec cet oeil j’ai vu que, tout à l’heure, au lieu du pain, tu as jeté un caillou dans la mare aux grenouilles ».


Le maître maréchal

Un forgeron avait fait peindre cette enseigne au dessus de sa porte: ICI HABITE LE MAITRE MARECHAL

Jésus passant un jour par là, vit l’enseigne et entra dans la forge.
– » Maître, dit Jésus, je suis un humble maréchal ferrant, désireux de profiter de votre science. Permettez-moi donc de ferrer un des chevaux qui attendent leur tour à la porte ».

– » Essayez vos talents sur celui-ci, qui n’est pas commode », dit le forgeron.
Jésus alla au cheval vicieux, lui coupa un des pieds, mit le pied à l’étau et le ferra tranquillement. Quant il eut fini, il desserra le pied et le recolla à sa place.

Et il fit de même pour chaque pied sans que le cheval fit de résistance. Ayant ainsi opéré, il sortit de la forge. Le maréchal, ébahi, n’avait pas prononcé une parole. Mais Jésus était à peine dans la rue que le maréchal se mit en devoir de profiter de la leçon. Il va au premier cheval déferré, lui coupe le pied, le ferre à l’étau, puis essaie de le recoller à la jambe. Il n’en put venir à bout, le pied ne voulait pas tenir et le cheval perdait tout son sang.

– » Maître ! maître ! cria le maréchal, j’ai eu tort, venez à mon aide ».
Jésus revint sur ses pas, rajusta le pied à la jambe saignante et dit au maréchal:
-« Vous ferez bien d’enlever l’enseigne qui est à votre porte ».