La mort de Fergus Mac Roig

Voici l’histoire de la Mort de Fergus Mac Roig, de la branche rouge de la mythologie irlandaise.

la Mort de Fergus Mac Roig

La Mort de Fergus Mac Roig

1. Comment eut lieu la mort tragique de Fergus Mac Roig? Ce n’est pas difficile.
Fergus était en exil en Connaught après que son honneur eût été bafoué à cause des fils d’Usnech. Car il était l’un des trois garants qui leur avaient été donnés, les deux autres étant Dubthach Langue-Paresseuse, et Cormac Conlonges le fils de Conchobar. Ils allèrent en exil à l’ouest jusqu’à la fin de quatorze années et pendant ce temps lamentations et craintes ne cessèrent en Ulster à cause d’eux, mais il y avait lamentations et craintes chaque nuit. C’est lui qui tua Fiachra, fils de Conchobar, et Gerg, fils de Illand, et Eogan, Fils de Durtacht. C’est par ce mème Fergus que la Razzia des vaches de Cooley fut conduite. Il réalisa nombre de grandes actions alors qu’il se trouvait dans la maison d’Ailill et Medb. Trois mille était le nombre de la compagnie exilée avec lui. Et son compagnon dans la maison d’Ailill était Lugaid Dalleces, à savoir le propre frère d’Ailill.

2. Un jour, après des actions valeureuses, ils allèrent près du lac de la plaine d’Ai où ils établirent leur camp et où ils firent des jeux et des réunions. A un moment toute l’armée alla se baigner dans le lac.  » Viens, ô Fergus « , dit Ailill,  » et submerge des hommes !  » –  » Ils ne sont pas bons dans l’eau « , dit Fergus. Néanmoins il y alla. Le coeur de Medb ne put supporter cela et elle se précipita vers le lac. Or, comme Fergus entrait dans le lac, tout ce qu’il y avait de cailloux et de gravier au fond remonta à la surface. Alors Medb alla jusqu’à ce qu’elle fût contre la poitrine de Fergus et elle enlaça ses jambes autour de lui. Et il nagea autour du lac. La jalousie saisit Ailill. Puis Medb sortit du lac et s’éloigna.

3.  » C’est délicieux ce que le cerf et la biche font dans le lac, ô Lugaid!  » dit Ailill. –  » Pourquoi ne pas les tuer?  » dit Lugaid qui n’avait jamais manqué sa cible. –  » Veux-tu les viser ?  » dit Ailill. –  » Tourne mon visage vers eux « , dit Lugaid,  » et apporte-moi une lance.  » Fergus se lavait dans le lac et sa poitrine était tournée eux. On approcha le char d’Ailill auprès de lui, Lugaid jeta la lance de telle sorte qu’elle passa à travers le dos de Fergus.  » Le coup est allé au but!  » dit Lugaid. –  » C’est vrai », dirent-ils tous,  » c’est la fin de Fergus.  » (le texte irlandais joue sur le sens du mot bruinne qui signifie à la fois ‘fin’ et ‘poitrine’)

4. –  » C’est affligeant « , dit Lugaid,  » si j’ai tué mon frère de lait et compagnon sans le vouloir.  » – « Qu’on amène mon char « , dit Ailill. Toute l’armée commença à fuir, chacun allant vers le rivage, les exilés comme les hommes de Connaught. Fergus arracha la lance et la jeta contre Ailill de sorte qu’elle transperça le lévrier qui se trouvait entre les brancards du char. Alors Fergus sortit du lac, alla sur la colline, au bord du lac, là il se tint très droit, et son âme le quitta aussitôt. Et son tombeau est encore là. Et c’est la mort tragique de Fergus.